A tous les toutous du monde et aux maîtres gentils, un joyeux Noël…..

Une fois n’est pas coutume, cette année, j’ai décidé d’adresser tous mes voeux de Joyeux Noël à mes amis les chiens. Les beaux, les moches, les gais, les tristes, les miens, les vôtres. Ceux qui ont plein de poils, les tondus, les frisés, les racés, les snobs, les coquinous, les chiens de coco, les laissés pour compte, les cabossés, les à 3 pattes ou les très distingués, les chouchoutés, ceux que vous aurez bientôt, ceux que vous aimez, ceux que vous avez abandonné……

Vivre avec un chien, deux, neuf….. constitue une expérience exquise. Bien sûr, il y a les maladresses, les maladies, les voyages improbables, impossibles, les nuits gâchées, les matins trop tôt, les centaines de milliards de poils à ramasser, les jolis vêtements déchirés, les canapés souillés et les délicieux souliers croqués…. Mais il y a cet amour incommensurable, cette petite flamme dans les yeux de votre ami à quatre pattes qui ne s’éteint jamais, quoi que vous fassiez, quel que soit votre allure, beau, élégante, laide, malade, il vous aimera toujours avec la même douce force.

Je vous aime mes chiens et à chaque départ, c’est un déchirement. Joyeux Noël Mina, Domingo, Cheyenne, Coca, Diego, Capucine, Zoé, Charlie, Tatoo…. et aussi Eva, Comanche et Paquita qui m’ont quitté mais qui restent si près de moi, et tous les autres que j’ai pu croiser ou que je ne connais pas, heureux dans leurs gentille famille ou vagabonds de plage, chenapans de la calle… Et joyeux Noël à tous ceux qui partagent du plus profond de leur coeur cette grande passion.

 

Ca c’est dit!

J’ai vécu 6 années fabuleuses à St-Barth lorsque j’ai quitté la France il y a 20 ans. J’y ai malheureusement connu trois cyclones. Certes moins violents qu’Irma mais traumatisants quand même. Et j’ai pu lors de ces événements douloureux constater à quel point le mot solidarité était important sur cette toute petite île. Alors, comme la population de St-Barth, ça me fait mal et ça m’exaspère quand j’entends des commentaires stupides et vains comme ceux auxquels Xavier Lédée se réfère. Il nous livre ses réflexions sans ambages, j’adore sa prose précise et efficace. Merci pour St-Barth Monsieur Lédée.

 

Xavier LEDEE à Unis pour Saint Barthélemy

Suite au reportage de Monsieur Hugo Clément dans l’émission #Quotiden de Monsieur Barthes, j’ai souhaité leur répondre pour préciser un peu la situation de notre île.

Monsieur Barthes,

Vous avez ce 24 Octobre décidé avec vos équipes de faire un reportage sensé montrer l’évolution de la situation de Saint-Barthélemy depuis le passage de l’ouragan Irma au début du mois de Septembre.
Vous avez fait le choix de comparer la situation de St Barth et de l’île voisine de St Martin. On peut comprendre ce choix car si les deux îles ont vécu le même ouragan, les conséquences n’ont pas été les mêmes et la reconstruction ne va pas au même rythme.
Vu la teneur de votre reportage et le parti pris dans l’analyse faite, nous sommes nombreux sur l’île à ne pas comprendre votre objectif.
Personnellement, je ne vois que deux options : vous avez souhaité faire un travail journalistique honnête et sincère suite à un événement traumatisant pour toute une population ou faire le buzz a tout prix au mépris le plus total de ce que nous avons vécu.
Si votre idée était de présenter de manière sincère ce qui se passe à St Barth, permettez-moi de vous dire que malheureusement, votre travail de recherche n’est pas abouti et que votre reportage ne traduit pas de manière objective et totale ce qui se passe ici. Je souhaite donc ici vous apporter quelques précisions.
Commençons si vous le voulez bien par ce qui est dit dans le reportage et plus particulièrement dans l’introduction de Monsieur Clément :
– « Personne n’attend les aides car personne n’en a besoin » C’est doublement faux. D’abord car les gens n’ont pas besoin d’une raison pour ne pas attendre et essayer de remettre l’île sur pied. Les habitants de St Barth sont globalement des gens courageux et volontaires. Aussi, dès le lendemain du cyclone, chacun s’affairait pour faire ce qu’il pouvait pour relever la tête, aider un proche, un voisin ou simplement apporter son aide à la communauté. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu un ouragan et en particulier un phénomène aussi violent qu’Irma, mais les premières pensées qui vous viennent sont des réflexes de survie et beaucoup de solidarité sur un territoire si petit que le nôtre où tout le monde se côtoie chaque jour.
C’est aussi faux car certains attendent encore aujourd’hui de l’aide et sont dans une situation difficile. C’est assez cruel pour ces personnes d’entendre dire qu’aujourd’hui personne n’a besoin d’aide à St Barth.
Au-delà de savoir ce que nous attendons ou non, sachez aussi que nous n’oublierons jamais la solidarité dont certains ont fait preuve à notre égard, en particulier la population des autres îles qui a cherché à nous venir en aide dès les premières heures !!
– « Saint-Barth c’est l’île des stars » Faux une nouvelle fois. Saint-Barth est l’île des St Barth, qu’ils soient natifs de l’île ou y aient posé leur valise un jour, en provenance de Métropole, des îles voisines, d’Europe etc. Vous le dites à juste titre, environ 9500 personnes habitent sur l’île à l’année. Je vous invite grandement à prendre la liste du recensement ou à vous procurer une liste électorale pour vous rendre compte que vous ne reconnaîtrez pas beaucoup de nom parmi les habitants.
Alors oui, des « riches » comme vous aimez le rabâcher ont des intérêts économiques sur l’île et oui des « stars » aiment venir sur l’île en vacances. La population n’en devient pour autant pas une population de stars et de milliardaires. Diriez-vous que Paris est devenu une province chinoise ou Quatari car de nombreux riches de ses nations investissent à Paris ?? Diriez-vous que les parisiens sont tous riches parce qu’il y a des arrondissements qui sont bien plus prospères que la majorité des communes de France ? Nous pourrions débattre sur le salaire moyen, sur le PIB par habitant ou que sais-je encore mais vous savez comme moi que les moyennes sont trompeuses. Je suppose que si nous faisions une moyenne des revenus de toutes les personnes qui participent à réaliser l’émission Quotidien elle sera bien loin de représenter la réalité des revenus de bon nombre des « salariés » du fait d’une minorité de revenus bien plus importants que la moyenne.
A toutes fins utiles, sachez que les avions privés dont Monsieur Clément laisse supposer qu’ils appartiendraient à Léonardo Di Caprio ou Beyonce ne sont rien d’autres que les avions de l’aéroclub locale, chose il me semble assez classique sur grand nombre d’aéroport de par le monde et que les yachts qui sont dans nos eaux quelques semaines par an ne sont pas non plus la propriété des habitants de l’île. Quand vous croiserez ces yachts lors de vos prochaines vacances en Méditerranée, ne pensez donc pas que ce sont des habitants de St Barth qui s’y trouvent…
Sachez encore que Palace et 5* ne sont pas la même chose et qu’il n’y a pas 7 palaces à St Barth.
– « 95% de la population est blanche » Je ne saurais donner un chiffre précis car Dieu merci nous n’avons pas ce genre de statistique tenant compte de la couleur des gens sur l’île. Je peux cependant dire sans crainte de me tromper qu’il y a beaucoup plus de métissage que ce qui est annoncé. En revanche, je ne comprends vraiment pas ce que vient faire cette (dés-) information dans un reportage sur la reconstruction post cyclonique d’une île !?!? Cherchez-vous à faire passer un message ?
– « Le tourisme est l’activité principale de l’île » Voilà quelque chose de vrai. Je pense que cette phrase à elle seule devrait vous expliquer pourquoi à St Barth « personne n’attend les aides ». Le tourisme est le gagne-pain de nombreuses personnes sur l’île. Nous sommes tous concerné et nous nous démenons tous pour que l’activité reparte car nous en avons besoin. Aujourd’hui entre 30 et 50% minimum de la population active de l’île a une activité réduite ou inexistante alors que la saison touristique est sensée débuter dans quelques jours pour durer plus ou moins 6 mois. En d’autres termes, si nous ne mettons pas les bouchées doubles aujourd’hui, nous risquons de devoir attendre un an et la saison 2018. Alors nous n’avons pas le temps de nous demander si nous avons besoin ou non de l’aide de l’Etat. Nous nous retroussons les manches et nous allons de l’avant.
– « Ici les maisons ont été mieux construites et avec un gros budget » Je ne vais pas nier qu’il y a sans doute plus d’argent mis dans les constructions à St Barth qu’à St Martin. Sachez toutefois que la raison principale qui a fait que les maisons ont moins souffert à St Barth est une question de choix architecturaux. J’en veux pour preuve que des petites cases traditionnelles bien entretenues ont parfois moins souffert que certaines grandes villas qui n’ont pas tenu compte des risques météorologiques.
-« On a l’impression qu’Irma n’est pas passée ici » Je pense sincèrement que si nous n’avons pas de raison de nous gargariser, la population de St Barth peut toutefois être fière du travail accompli depuis le 6 Septembre. Oui, nous sommes heureux à l’idée d’être capable d’accueillir prochainement les touristes qui souhaiteront venir sur l’île. C’est un vrai challenge que nous sommes en train de relever tous ensemble. De là à dire qu’on a « l’impression qu’Irma n’est pas passée » c’est une nouvelle fois je trouve un manque de respect entre autre pour ceux qui subissent chaque averse comme une nouvelle punition. Monsieur Clément n’a sans doute pas eu le temps de réellement parcourir l’île ni de se renseigner sur ce qu’était St Barth le 3 Septembre…
Ces quelques éléments vous permettrons j’espère d’approfondir votre connaissance du sujet et peut être d’éviter d’énoncer des contre-vérités lors de vos prochaines soirées mondaines.

Si votre objectif était en revanche de faire du buzz, je n’ai alors pas grand-chose à dire.
Sachez quand même qui si pour vous tout est peut-être prétexte à faire un reportage vendeur plutôt que sincère et objectif, vous le faites ici sur le dos d’une population qui a été traumatisée mais qui fait face. Vous semblez vouloir faire une classification du malheur sur des critères qui vous sont propres. Peut-être pourrez-vous à votre tour m’éclairer et me dire à quel niveau vous situez le traumatisme d’heures d’enfermement à craindre pour sa vie, la douleur de devoir quitter une île que vous aimez profondément car vous n’avez plus ni toit, ni perspective professionnelle, la tristesse de voir balayer tous vos souvenirs emportés par la mer et le vent, l’horreur de se tenir devant l’emplacement de la tombe disparue d’un proche…
Si vous souhaitez comparer la situation dramatique de St Martin à celle de St Barth, personne n’osera dire ici que nous sommes plus malheureux que nos voisins que nous essayons d’aider dans la mesure de nos moyens. Nous avons bien trop de respect pour avoir autre chose que de la compassion pour eux et pour toutes les personnes qui ont fait face à une saison cyclonique historique.

De grâce Monsieur Barthes, évitez à l’avenir les généralités et les raccourcis. Je me trouverais parfaitement injuste si je jugeais tous les journalistes par rapport au reportage qu’il a été donné de voir ce 24 Octobre et nombre d’entre eux serait sans doute aussi navrés de s’entendre décrits de la sorte que nous le sommes aujourd’hui en voyant votre reportage

Balade d’automne, 5 semaines après Maria, la nature a repris ses droits….

L’étrange oiseau nous protège à nouveau de ses ailes déployées

….et rarement un mois d’Octobre n’a été si doux, si voluptueux. Et, si le soleil, subrepticement, presque en catimini, change sa trajectoire, adoucit ses rayons devenus moins ardents, si, épuisé d’un été qui ne semble jamais finir, il se couche plus tôt, plus vite, plus longtemps, il nous fait la faveur de nous sourire chaque jour. Grâce à lui, notre belle nature, bousculée, chiffonnée par ces deux harpies qui ont éprouvé chacun d’entre nous et semé la désolation dans les îles voisines, la belle nature se venge, s’émancipe. Des associations de plantes improbables s’organisent dans les recoins cachés de mon jardin, les fleurs explosent d’une beauté rayonnante dans de fabuleux coloris, les bananiers poussent en sauvageons et croissent à une vitesse dingue. Le jardin, amputé de quelques grands arbres n’en est que plus beau. Les arbrisseaux privés de soleil par les branches touffues des beaux géants abattus par les cyclones se gorgent de soleil et de bienfaisante pluie. Une pluie discrète et civilisée qui a la bonne idée de ne pointer le bout de son nez que durant la nuit ou très tôt le matin, histoire de ne pas déranger les belles heures de nos journées ensoleillées. La maison, petit à petit se ressaisit et arbore avec fierté son petit air narquois « d’avant ». Les hamacs retrouvent leurs places et l’étrange oiseau de la terrasse nous protège à nouveau de ses ailes déployées. Les suspensions lumineuses, lanternes revisitées ont pris un petit coup de jeune et nettoyées, relookées, trônent fièrement au-dessus de la belle table de la terrasse, se reflétant, la nuit venue dans l’eau cristalline de la piscine. Bref, la vie a repris son cours, les journées, puis les soirées, leur rythme indolent et l’envie subite de quitter au plus vite ce paradis qui n’en n’était plus un se dissipe petit à petit au fil du beau temps revenu. Après le départ si imprévu de Paquita, je ne vis plus qu’avec 9 chiens qui semblent aussi heureux que moi de ce retour à la normalité et à la beauté de tout ce qui nous entoure.

Juste, histoire de vous faire partager un petit moment de mes plaisirs secrets, quelques images chipées hier dans mon jardin enchanté.

Du beau pendanus ne subsiste qu’une étrange sculpture….

Elle a eu chaud la tit’ auto bleu. Un garage tout neuf la protège entourée d’une multitude de plantations.

 

Paquita, la belle comtesse…

Un caractère bien trempé, têtue, indépendante, solitaire…. une intelligence juste incroyable, un physique de star… Elle partageait ma vie depuis près de 12 ans, Paquita, ma douce, ma sauvageonne  nous a quitté cette nuit.

Arrivée à la maison sous l’oeil curieux de Mina et Domingo.

 

Exploration….

 

Très star ma belle Quitou.

 

Une belle complicité avec Domingo son grand frère, son préféré.

Très fine et gracieuse de nature, depuis quelques temps, elle avait beaucoup maigri mais comme son appétit légendaire, n’avait pas diminué, pas de raison de s’inquiéter…. C’est ce que je croyais. Puis elle a commencé à bouder la nourriture, seules les tartines de beurre salé du matin trouvaient grâce à ses yeux…. et à maigrir de plus en plus. Vendredi, direction la clinique d’Enrique….. Prise de sang, tests….. non!!!!!…. positif à l’ehrlichiose. Une forme terrible de la putain de maladie transmise par les tiques. Elle avait été atteinte il y a quelques années, soignée mais pas complètement délivrée de cette insidieuse saloperie qui a fini sournoisement par lui détruire les reins…. Je devais cependant la récupérer aujourd’hui avec à la clé un solide régime alimentaire. Mais ce matin, le coup de téléphone que tout le monde redoute. Paquita est morte cette nuit, perfusions et soins intensifs n’ont pas suffi.

Je t’aime ma belle sauvageonne, tu vas beaucoup nous manquer à Mimi, à moi et à tes petits compagnons qui s’étaient habitués à ton caractère impétueux et te respectaient comme la comtesse que tu étais.

Paco, un an déjà….

Un an déjà que tu nous a quitté Paco, sans faire de bruit. Un an, c’est le temps nécessaire, dit-on pour refermer les plus grosses cicatrices du coeur. C’est vrai, on s’est habitué à vivre sans toi. En fait non, c’est pas ça. On ne te voit plus mais tu fais toujours partie du paysage et, quand on se fait plaisir en déjeunant dans ton petit lolo de la plage, et que tu nous observes du haut de ta photo, c’est comme si tu étais là. On plaisante avec Sarah, on se moque de ton sale caractère, mais c’est gentil tu sais. Ne t’en fais pas, Sarah veille bien sur ton petit resto, elle le chouchoute de tout son coeur, et, sans vouloir t’offenser, c’est même plus joli qu’avant. Bon, je te laisse, je sais que tu aimes ta tranquillité. N’empêche que demain, nous serons nombreux à penser à toi. Allez râle pas, vieux bougon, c’est juste parce qu’on t’aime. Bye bye Paco, repose en paix dans ton bel océan.

 

Elle a dit oui….

Un grand moment de l’illustration, j’ignore qui a signé ce délicieux petit chef-d’oeuvre. C’est tellement eux, j’adore!

Depuis le temps qu’on les voit ensemble ces deux-là….. il était temps qu’il lui demande sa main non. Ca y est, c’est fait, hier, dans un décor sublime, digne de leur amour, Philippe et Rachel se sont dit OUI. Tous les amis étaient présents (sauf Mimi et moi, je pensais que c’était aujourd’hui le 21…..Pardon…..) et la fête était belle, tout comme la sublime mariée. Un peu de répit (ou pas) le temps de se remettre de ses émotions et nos deux tourtereaux reprendront le cours de leur vie, dirigeant de main de maître mais avec gentillesse et bonhomie leur délicieuse Boulangerie Française. Gros bisous les amis, comment pourrais-je me faire pardonner ma défaillance!!!!!

Un grand merci à vous tous….

Un grand merci à vous tous de votre fidélité. C’est un réel plaisir, à chaque fois de lire avec avidité et émotion vos gentils commentaires. Depuis la naissance de ce blog, il y a un peu moins de 2 ans, j’essaye de partager avec vous mon amour pour Las Terrenas, mon petit village du bout du monde, de vous faire découvrir ou redécouvrir la beauté de ses plages, la nonchalance de ses rue brouillonnes, la chaleur de ses habitants, son incroyable douceur de vivre… mais aussi ses côtés plus incisifs, ses inconvénients, ses dérapages…. J’aime mettre en valeur les initiatives originales de certains qui se creusent la tête et, parfois sortent de leur zone de confort et n’hésitent pas à se mettre en péril pour assouvir leur passion et vous la faire découvrir. J’aimerais faire plus encore et partager tout ce qui rend cet endroit si délicieux, mais aussi souligner, peut-être, ses côtés, disons plus perfides, vous mettre en garde, vous servir de béquilles.

En attendant, profitez bien de cette merveilleuse journée. Le ciel est bleu, bleu, bleu, le soleil brille comme un malade et la mer est  merveilleusement chaude. De mon côté, je vais prendre tout mon temps pour vous raconter mes deux derniers coups de coeur, une boulangerie-havre de paix au centre du village et un concept original niché dans un coin juste paradisiaque.

Mon château de feuilles….

Château de feuilles. C’est le doux nom énigmatique que lui donne Mimi et je dois avouer que ça lui va bien. Et, maintenant qu’on lui a débarbouillé le museau et maquillé de rouge sa belle entrée, elle est plus craquante que jamais. Ma drôle de maison au toit de cana, au milieu de sa jungle. Je l’aime tant. J’aime tout, sa terrasse fatiguée, ses pots explosés par les racines pressées de retrouver leur liberté.  Les troncs de cocos ou de palmiers où se sont nichées de nouvelles plantes folles qui poussent à tire-larigot. Le vaste jardin d’herbes sauvages où la belle pelouse d’origine n’est plus qu’un lointain souvenir, paradis de mes copains à 4 pattes. Les coins et recoins, les palissades avachies, la jolie fougère qui s’incruste dans chaque interstice. Les fleurs qui égaient çà et là de leurs couleurs acidulées une végétation dense mais amicale. Ma grande et belle piscine à l’eau chaude, toute douce et limpide, mon amie et ma coach sportive. J’aime la fraîcheur qui nous enveloppe quand nous nous pelotonnons sur notre grand canapés au milieu de coussins moelleux, si tant est que mes toutous me laissent une petite place. J’aime tes murs chahutés recouverts des toiles et des images que j’aime, mon mur de filles, mon Indien brésilien, le délicieux petit enfant de Sophie, les photos troublantes de Michel. Et puis, les canetons hétéroclites, le coq en papier mâché qui a connu des jours meilleurs, les chiens de plâtre, de résine, de bois, les angelots et les bibelots pas précieux, les souvenirs du Brésil, ceux d’Afrique…. qui me suivent d’années en années au hasard de mes différentes vies. Toute la journée, je savoure le plaisir de vivre,  dedans, dehors sans barrière, sans fenêtres et sans carreaux. Et, le soir venu, quand la nuit tombe et qu’inévitablement l’angoisse me prends, j’aime tes lourdes portes  qui se ferment bien fort et me protègent. Je t’aime ma maison si différente des autres…. Il y a des chiens, des fleurs, ces cerises, un drôle de garage où poussent des chinolas, des hamacs dissimulés dans la végétation ou fier, tout près du bungalow, histoire de passer de longues heures à s’évader dans la lecture, il y a des allées couvertes de feuillages, il y a des bouquets, toujours des bouquets, il y a une âme dans et endroit. C’est mon château de feuilles et, quand je me souviens, tout à coup, qu’un jour, piquée par je ne sais quelle mouche pernicieuse, l’idée m’est venue de le quitter, j’en frémis d’effroi….. Ne serait-ce pas lui, mon château rebelle qui a tout fait pour que le projet brésilien échoue et que l’on revienne bien vite se nicher dans ses feuilles…

Domingo, mon p’tit bonhomme, mon premier amour-garçon à 4 pattes….

 

Heureux au bord de sa piscine avec Mina

C’est une longue et belle histoire entre nous. C’était en juillet 2004…. Un dimanche matin, quelqu’un sonne à la porte, Ricardo, le maestro de la cana venait vérifier si tout était en ordre sur notre toit. La maison était terminée depuis peu. Dans ses bras, une cagette, et dans la cagette….. deux petites minuscules choses s’agitaient, gémissaient, le corps à peine couvert de poils et les yeux complètement clos. A l’époque, j’étais encore sous le choc de la perte de mon amour infini, Eva, ma petite westie. Depuis, Choupita la délicieuse chatte blanche aux yeux pers et Mina la « petite-fille » de Patricia, jolie chienne de coco noire et feu partageaient ma vie … mais j’étais encore si triste. En voyant ces deux petits bouts de chiens, si vulnérables, si fragiles, mon cœur s’est déchiré, j’aurais fait n’importe quoi pour étrangler ceux qui les avaient abandonnés sur la plage, près d’une poubelle et n’importe quoi pour leur sauver la vie en leur donnant tout mon amour. J’en pris un dans mes bras et ne le lâchais jamais plus. Ricardo s’est occupé du second.

 

Sous l’oeil inquisiteur de Choupita.

Quelques jours après son arrivée.

Avec Mina et Choupita, on fait connaissance.

Domingo était entré dans ma vie. Pas facile au début, il devait avoir une dizaine de jours au maximum, tout tremblant, le bec toujours ouvert, affamé sûrement. Vite je filai acheter un biberon de poupée que je dénichais je ne sais où, de la farine pour BB, du lait écrémé et c’était parti pour de longues journées et nuits à nourrir cet adorable petit être…. Toutes les deux heures….. En apprenant cette aventure TOUT le monde me disait « ne t’attache pas, il ne peut pas vivre, il est trop petit »…. A l’époque, pas de vétérinaire complice, Enrique n’est venu que bien plus tard. Hannibal Mata, c’était le nom du seul véto à des kilomètres à la ronde. Il arrivait de Sanchez sur sa mobylette avec sur son porte-bagages un vague assistant et sa mallette à « outils » et avait vraiment peu de temps à consacrer à des questions existentialistes sur la vie ou la mort d’un petit chiot !

Malgré les avis, je tins bon, aimais Domingo de tout mon cœur. Il dormait dans mon lit et c’est souvent à moitié endormie que je lui donnais son biberon plusieurs fois la nuit. Un jour, il a ouvert les yeux, m’a regardé….. Quelle  émotion. Il commençait à se déplacer seul sous le regard intrigué de Choupita et Mina. Un matin, un peu plus tard il s’est réveillé avec deux oreilles immenses, toutes droites sur sa toute petite tête. Le choc, il était affreux. Les oreilles d’un chiot ont déjà leur taille définitive. Mais je crois que je l’aimais encore plus. Puis, ce fut sa queue qui commença à m’intriguer, obstinément, elle se tortillait en tire-bouchon.

Une étrange mais ravissante queue en tire-bouchon

Domingo a grandi, pas toujours facile, il m’a fallu passer dix jours avec Seb at Claude à Cabrera, il y a 10 ans pour essayer d’avoir une quelconque autorité. J’étais sa femme, sa maman, sa chose et même si c’était un amour de chien, il ne m’obéissait pas, mais pas du tout. 10 jours plus tard, tout est miraculeusement rentré dans l’ordre, notre amour était toujours aussi fort et réciproque mais c’était moi le maître. Ouf ça m’a fait un bien fou. Quand Claude est venu s’installer dans mon bungalow, et qu’il s’est mis dresser ses chiens et ceux de ses clients dans mon jardin, nous avons eu envie d’essayer avec Domingo. Incroyable, c’est qu’il était doué le bougre. Pas toucher à maman. C’était toujours lui le premier à venir me défendre, tous crocs dehors.

Avec Mina, pas toucher maman.

 

Paquita, la 3ème venue à la maison.

Et, si je vous en parle aujourd’hui, c’est que pour la première fois de sa vie, Domingo est à la clinique. Malgré toutes les mises en garde du début, il a une santé de fer et n’a jamais été malade. Mais là, depuis quelques mois, il souffre d’une vilaine hernie mal placée qu’Enrique refusait au départ de lui retirer…. Domingo a 13 ans aujourd’hui, un âge un peu élevé pour une opération. Mais vu la taille de la « tumeur » plus moyen de reculer. Il devait être opéré sous péridurale, ça ne semblait pas compliqué mais là, juste là, un coup de fil d’Enrique qui me panique, c’est plus grave que prévu, péridurale pas possible. Son coeur n’est pas très en forme non plus. Mais d’après lui, l’opération est absolument indispensable ou c’est une condamnation à mort. Il l’emporte tout à l’heure faire un électrocardiogramme à Santo Domingo puis l’opérer si toutefois c’est faisable sous anesthésie gazeuse. Bouhhhh j’aime pas çà et les heures qui viennent risquent d’être douloureuses.
Je t’aime mon p’tit vieux bonhomme et, avec tes 9 frères et sœurs, on t’attend avec impatience. Et quand tu reviendras, je te ferai plein de câlins et de tartines au beurre salé que tu aimes tant. A très vite.

Je t’aime mon BB.

Un départ sans fanfare….. ou la chose la plus dingue que j’ai faite dans ma vie.

C’est une publication sur Facebook ce matin, un souvenir, qui m’a donné envie de partager avec vous cet épisode plutôt fantasque et drôle de ma vie…. 

15 mars 2011. On y est, c’est le grand départ vers l’inconnu ou presque. Mimi est sur place depuis une semaine, histoire de déblayer un peu le terrain. Ne restent plus que mes 8 chiens et moi et la famille au complet sera en route pour une nouvelle aventure, au Brésil. C’est si mignon Trancoso et notre propriété loufoque au bord de la mer nous promet des jours heureux (enfin ça c’est ce que l’on croyait mais c’est une autre histoire). Et pour transporter mes 8 grands BB jusque là-bas, j’ai eu beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, pas moyen d’échapper au ….. jet privé….. Un grand, un beau, un …. trop onéreux jet privé normalement réservé aux stars du show biz, aux joueurs de foot …. ou aux trafiquants de cocaine (non j’rigole)….Le  tout LT, enfin ceux qui se mêlent de tout en étaient outrés, et en ont fait des gorges chaudes…. en même temps pendant ce temps ils ne s’étalaient pas sur le mauvais temps, les algues vertes, les poubelles ou l’insécurité….

Le 15 au matin, donc, vers 6 heures tapantes, le gros camion prêté par Bertrand arrive devant la porte de la maison. Astrid et Lionel, mes deux amis sont déjà là pour me prêter main forte. C’est qu’il faut convaincre les 8 toutous pas si petits de pénétrer dans des cages en toute tranquillité puis de soulever ces cages bien lourdes jusque dans le camion. Pas gagné. Mais tant bien que mal, on réussit. Départ vers l’aéroport d’El Catey par la loma de Sanchez, seule route à l’époque, tout doucement pour ménager les chiens déjà suffisamment perturbés. Enrique, mon vétérinaire chéri avait tenu à m’accompagner jusqu’au Brésil pour surveiller une dernière fois ses petits patients. Il a même grimpé avec eux dans le camion pour être près d’eux au besoin. Le bel oiseau blanc nous attend déjà sur le tarmac. Une petite piqûre de tranquillisant aux toutous, un passage laborieux à la douane qui épluche tous mes nombreux bagages (c’est que je pars en principe pour un aller sans retour), un petit souci avec les cages trop grandes qui ne passent pas par la porte de l’avion. Mais quelques minutes plus tard on décolle. Bye bye Astride, Lionel, République Dominicaine…. A nous le Brésil et ma maison de dessin animé. Un vol très agréable en compagnie d’Enrique et d’un charmant steward, les confortables sièges et banquettes des passagers habituels ont été retirés pour que mes chiens puissent voyager à nos côtés. C’est un peu bordélique et pas très glamour mais vachement sympa.

Arrivés à Salvador de Bahia, j’aurais du me douter que je n’étais pas la bienvenue dans ce pays. Des douaniers bougons, désagréables au possible voulaient presque me mettre en prison parce que je n’avais pas de billet retour. Après des heures de discussion, au moment de rembarquer en direction de Porto Seguro, une panne d’électricité de plusieurs heures nous a cloués au sol. Heureusement, champagne et petits gâteaux nous ont aidés à patienter agréablement bien installés dans notre jet. Sauf qu’à l’arrivée, nous avions plus de 5 heures de retard et mon pauvre Mimi qui nous attendait avec le plus gros camion de déménagement que je n’ai jamais vu dans ma vie commençait sincèrement à désespérer. Deux heures plus tard, fatigués mais heureux, nous étions dans notre nouveau chez-nous.