Mieux vaut le savoir…..

Merci monsieur Vergne pour votre post de ce matin. Autant vous avouer qu’il m’a terriblement interpellé.

Les temps ont bien changé. De mon temps, au Moyen Age, on ne se posait pas de questions. Lassés de notre malgré tout beau pays, la France et fort excités de s’installer sous les cocotiers, la République Dominicaine était une aubaine. Rien, on ne vous demandait rien. Vous posiez vos valises et c’est tout, prêts à démarrer une vie de rêve sous les tropiques. Oui, mais ça, c’était avant.

Jetez donc un coup d’œil aux documents communiqués par ce charmant monsieur. Ils concernent les retraités, désireux de profiter à fond de leur nouvelle vie loin de la grisaille et des belliqueux gilets jaunes. Les pieds dans le sable et la tête au soleil, entourés de personnes aimables et souriantes…..leur rêve, mais pas toujours accessible.

Il y a quelques années, lassés je ne sais toujours pas pourquoi de mon paradis, de mon château de feuilles, de la vie d’ici peut-être trop douce, nous avions eu la géniale idée de nous expatrier au Brésil….. Aie. A peine arrivée, les ennuis ont commencé. Déjà on vous accueille à l’aéroport par de grands panneaux précisant que vous êtes juste tolérés dans ce pays et qu’en aucun cas vous ne pouvez y résider quand bien même vous y auriez englouti toutes vos économies … Sympa. A l’époque j’avais trouvé cette loi monstrueuse. Nous n’y avons pas fait de vieux os, pour différentes raisons plus ou moins douloureuses…. Mais ça c’est une autre histoire. Et, stupeur, aujourd’hui dans notre pays d’adoption dont je suis fière d’arborer la nationalité, on n’est pas loin des règles drastiques du Brésil.

Alors qu’il est très tendance dans de nombreux pays comme le Portugal ou le Panama de faire des ponts d’or aux retraités, ben, ici on les boude. Je vous laisse vous plonger dans ces documents fort instructifs et si l’envie vous venait de nous rejoindre au paradis, ne ratez aucune étape sous peine de vois votre joli rêve tomber à l’eau.

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Mieux qu’un joli conte…. Une belle histoire de solidarité….

 

Il y a 16 ans, au hasard d’une balade, nous découvrions ce chemin presque secret, très bucolique, comme une parenthèse enchantée. Un petit chemin de traverse entre la mer et l’inconnu, presque entièrement bordé de cocoteraies, de champs de potirons, de terrains vagues squattés par des vaches maigres, quelques chevaux….. Coup de foudre. C’était le lieu idéal, idyllique petit nid douillet pour un joli château de feuilles….

16 ans plus tard, le chemin bucolique s’est métamorphosé en « avenue » très fréquentée. Les espaces sauvages ont fait place à des immeubles aussi hauts que les antiques cocotiers, des villas select ou pas, des lotissements serrés, serrés, des….. murs pour d’autres lotissements serrés, serrés…… et au milieu mon château de feuilles. La rue, idéalement située tout près de la mer et proche du village est le repaire de dominicains, français, allemands, espagnols, suisses, italiens, canadiens, américains, russes….Espace multi-color et multi-culturel, elle abrite tout en douceur et en harmonie des autochtones, des résidents, des oiseaux migrateurs, des vacanciers, des dominicains de la capitale en goguette…. mais aussi beaucoup de chihuahas, de chiens de coco rescapés, de bichons maltais ou pas, de bergers belges ou allemands…. sans oublier un bel escadron de pintades exubérantes, des poules insolentes, des oies et des canards….Bref, un joyeux remue-ménage. Et le chemin qui n’a d’avenue que le nom s’est tellement détérioré au fil des ans et des nouveaux venus qu’il en est devenu pratiquement impraticable…. Des trous, des bosses, des flaques, des tas de gravats, un chemin déplorablement écorché à vif. A pieds, dès qu’il tombe trois gouttes, on risque sa vie à chaque pas dans une boue épaisse et nauséabonde, en moto, la chute n’est jamais bien loin et en auto…. ah en auto….. bon, c’est sûr on n’est pas obligé de rouler dans une golfette toute blanche…. En l’occurrence la mienne, fort contrariée en a pété un câble, c’est le cas de le dire et m’a laissé en rade au beau milieu du cloaque…..

Mais, c’était compter sans la pugnacité d’un des nouveaux arrivants. Alain, à bout de nerfs a pris le taureau par les cornes et les riverains par la main. Comme un beau diable, en compagnie de Nilda, ils ont commencé leur périple en s’adressant tout naturellement à notre maire. Celui qui n’hésite pas à offrir au village la plus incroyable des portes d’entrée, qui aime les jolies choses au point de solliciter peintres en herbe ou artistes confirmés pour réaliser de ravissantes fresques sur chaque mur délabré … celui-là sera certainement partant pour réparer un chemin apocalyptique…. Ben non. Flop complet, monsieur le chef du village ne se sent pas concerné….. S’ensuit alors une course aux idées, aux entreprises d’ici ou d’ailleurs, aux devis sérieux ou fantaisistes. Nos deux compères, plus décidés que jamais ouvrent un compte commun et frappent aux portes des riverains…. Et, à coups de sourires, de charisme, de mots justes et de démonstrations pertinentes, le miracle se produit. Pratiquement toute la rue est OK pour participer aux frais de réfection de ce chemin-verrue pour un faire quelque chose de joli, solide et pratique. Ca prend des mois de galères et de réunions. Alain ne compte pas ses heures…..

Mais, nous sommes au bout du calvaire et à l’aube de la résurrection. Les travaux, colossaux, ont débuté vendredi 15 mars, notre samedi-détente s’est avéré fort bruyant. Les engins de chantier les plus sophistiqués s’étaient donnés rendez-vous devant notre porte pour notre plus grand bonheur. Car, oui, leurs pétarades tonitruantes, leurs accélérations saccadées et leurs coups de klaxon intempestifs nous étaient doux à l’oreille. Tout bientôt, je pourrai ressortir ma golfette capricieuse, ravie de découvrir pour la première fois de son existence commune avec moi un beau chemin lisse, propre, sec, délicatement enrobé de jolis gravillons.

Et voilà, toute l’équipe, sous l’oeil suspicieux d’Alain a bossé tout ce dimanche depuis potron-minet et ce soir à 6h, le miracle tant attendu. L’Avenida Los Corales, toute pimpante et proprette mérite enfin son nom, les arbres eux-même sourient de toutes leurs feuilles.

Encore un grand merci Alain et Nilda. Comme j’ai eu l’occasion de te le dire, Alain, beaucoup, et moi la première, sommes très fort pour râler et balancer nos mots d’oiseaux pour qualifier l’insupportable état de notre environnement. Mais, peu ont le courage et l’audace d’agir avec toute l’énergie que cela entraîne pour résoudre les problèmes. Une belle leçon de ténacité, de courage et une belle histoire de solidarité.

Charismatique et bourré de talent…portrait d’Alfredo Castillo.

 

Tout gamin, vers l’âge de 8 ou 9 ans, un chien belliqueux et sans vergogne lui a déchiqueté le mollet. Il en garde une vilaine cicatrice sur la peau et dans le cœur. Aussi, inutile de vous dire que ce ne fut pas simple de le convaincre d’entrer dans mon Château de feuilles, au milieu des 8 gueules béantes et hurlantes de mes bébés poilus…. Au fait, lui, c’est Alfredo Castillo, un peintre dominicain, gentil, charmant et bourré de talent.

Je l’ai connu il y a des siècles…il y a 15 ans lorsque nous avons construit notre Château de feuilles. Avec beaucoup de délicatesse, il avait su lui offrir un petit supplément d’âme, un joli mur fleuri abritant la belle frimousse de ma délicieuse Choupita, petite chatte d’amour…. Je l’ai retrouvé hier lorsque sans y prendre garde je suis tombée en amour pour une toile présentée sur Facebook. Un petit tableau bonbon aux couleurs acidulées, frais et plein de vie. Un  petit tableau bonbon, tout en charme et en finesse, exécuté avec brio, en live, le temps de l’enregistrement du déjà célèbre Las Terrenas Music Show à la Vela Blanca. (https://dorislasterrenas.com/2018/10/20/las-terrenas-music-show-humour-et-qualite-au-rendez-vous/)

Vrai coup d’cœur matinal, je l’achetai sans une minute d’hésitation et c’est l’artiste en personne qui est venu me le livrer. Par habitude je sais qu’il n’est pas toujours évident pour un étranger d’entrer sereinement chez moi…. Mais tellement curieuse de connaître un peu mieux ce peintre aux multiples facettes, je réussis à le convaincre. Et c’est lors d’un papotage à bâtons rompus qu’il s’est dévoilé en toute simplicité.

Il est adorable Alfredo. 52 ans mais on lui en donne 20 de moins. Très jeune, il s’est découvert un don et une passion pour la peinture. En grande partie autodidacte, il est cependant diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Santo Domingo où il a développé sa technique picturale et s’est initié à la sculpture. Sa grande source d’inspiration, la prodigieuse nature de notre région, les arbres grandioses, les fleurs, la mer, les barques de pêcheurs… mais aussi l’histoire riche et variée de cette belle péninsule, ses habitants et surtout ses beaux enfants aux visages ouverts et souriants. Et puis, parfois, son esprit vagabonde et c’est la rencontre avec de grandes plaines douces, des vaches et des paysages bucoliques. Il peint sur tout, sur les murs, on lui doit notamment les jolies fresques habillant le mur du cimetière (en collaboration avec Marie), sur du papier, du bois ou des toiles, à l’huile, à l’acrylique ou l’aquarelle. Et, s’il aime s’évader dans sa peinture à ses rares moments perdus, c’est surtout sur commande qu’il réalise ses tableaux. Sa clientèle est aussi éclectique que sa peinture qui se balade du trompe l’œil à l’abstrait en passant par l’hyper réalisme voire le trompe l’oeil, le naif ou le surréalisme le plus déjanté. Une constante, des coloris lumineux, et des formes douces et harmonieuses. Il y a quelques années, il s’est lié d’amitié avec un autre peintre célèbre et charismatique, Michel Bizet. Ensemble, ils ont créé l’Institut de l’Abeille( https://dorislasterrenas.com/2017/07/28/parenthese-enchantee/ ) et, en compagnie d’autres amoureux se démènent pour sa sauvegarde. Einstein disait : Si les abeilles venaient à disparaître, l’espèce humaine n’aurait que quatre années à survivre !….. Alfredo s’en est inspiré dans un tableau très touchant. Alfredo expose quelques-unes de ses toiles et de ses sculptures dans une petite galerie face au cimetière. Mais c’est souvent le simple bouche à oreille qui permet aux amateurs de belles peintures authentiques de le découvrir, et, à ce jour, plus de 600 toiles signées de notre artiste s’égaient à travers le monde.

Alfredo vit de son art mais, insatiable touche à tout, il n’en a pas moins au fond de sa poche un beau diplôme d’avocat et la très rare et très prisée carte de  guide touristique national. Los Haitises, la zone coloniale de la capitale mais aussi le petit village authentique de Punta Cana, loin des all inclusives invasifs, autant de bijoux qu’il aime à faire découvrir avec beaucoup de passion. Multilingue, il parte couramment espagnol, anglais, allemand et se débrouille, ma foi pas trop mal en français, une belle corde de plus à son arc.

Alfredo Castillo

809 861 0383

alfredocastil3@hotmail.com

FB. alfredocastillo1213