Coup d’œil malin vers le ciel de fin septembre

Après avoir servi de dancefloor improvisé à des Paulette, René, Teddy, Sally, Wilfried encanaillés, le ciel de l’Atlantique a retrouvé sa belle sérénité. Fatigués par leur folle farandole et après avoir épuisé toutes les lettres de l’alphabet, tempêtes et cyclones se sont tout simplement évaporés. Accalmie furtive ou vrai tranquillité retrouvée, restons prudents mais profitons amplement du moment présent.

Du côté de chez nous…

Fidèle à sa réputation, fier et un brin arrogant, le soleil de Septembre darde sur notre petit monde ses rayons ardents, chauffés à blanc. 35, 38 degrés, les journées se suivent chaudes et belles. Mais, le soir, lassés par l’arrogance de l’astre flamboyant, sur les coups de 5 heures, les éléments se rebellent. Le ciel se teinte de gris, passant du souris au franchement anthracite, le tonnerre gronde et les éclairs crépitent à qui mieux mieux, au grand désarroi de mes toutous peureux qui, allez savoir pourquoi, hésitent entre se cacher dans un trou de souris ou se percher, tout penauds, oreilles en berne et queue entre les pattes, sur une chaise, un tabouret,  une table… La pluie s’invite, forte, tropicale et rafraîchit pour quelques heures une atmosphère étouffante. Demain, le beau soleil, se moquant bien de ces chamailleries puériles dardera ses rayons chauffés à blanc sur notre petit monde. Ah oui, l’océan, lui aussi s’est rebellé…. Sans vergogne, il a franchi les limites de ses plages et des cocotiers pour envahir, histoire de voir, les pelouses verdoyantes et flirter avec les piscines très étonnées… C’est rien, une petite colère passagère qui lui prend chaque année au  moment de l’équinoxe. Ca lui passera avant que ça ne me reprenne.

En bref, mis à part l’insoutenable incertitude de ce virus pernicieux qui pourri la vie de tant de personnes privées de leur outil de travail et de tant de gourmets privés de leur moments de plaisir, la vie est plutôt belle sous notre soleil. Belle journée.

 

 

Et puis, octobre s’en est allé….

Puis, octobre s’en est allé et Novembre s’est installé. A la fin du mois, on fêtera comme il se doit la fin de la ‘’temporada cyclonica’’. Durant les 6 prochains mois, plus de crainte côté ciel, l’océan frileux de ses quelques degrés échappés ne servira plus de pitance aux furieuses tempêtes qui prennent un plaisir malin et sournois de se nourrir de sa douce chaleur. C’en sera fini pour un long semestre des regards inquiets vers le ciel, vers les cartes météo des spécialistes et l’on pourra en toute quiétude dormir sur nos deux oreilles. En même temps, cette année, le ciel nous a été clément. Aurait-il eu honte de ses déchaînements passés. Montons la garde quinze petits jours encore, je me souviens d’un vilain Karl en l’an 2000 qui m’a fait verser bien des larmes lorsqu’il s’est abattu sur ma petite maison de St-Barth le 15 novembre de l’an  2000….

Novembre est là et le soleil fripon joue à cache-cache avec la pluie. Au-dessus de mon château de feuilles, le ciel immense resplendit d’un tas de bleu plus étourdissant les uns que les autres. Ou respire la tristesse tout de gris vêtu. Un moment, le bel astre scintille de tous ses feux, oubliant, le coquin, que l’été s’en est allé. Un moment la pluie fait son entrée, pernicieuse ou furibonde et le doux soleil nous abandonne le temps que la furieuse se calme. Mais, un moment plus tard il réapparaît plus chaud et brillant que jamais. Alors, il s’agit de ne pas se faire surprendre lorsque l’on se décide à enfourcher nos quads ou à sauter dans nos fragiles golfettes pas étanches, histoire d’aller faire quelques courses. C’est l’angoisse de ma douce voisine Colette qui guette fébrilement l’instant propice entre deux trombes d’eau pour partir à l’assaut des sempiternelles courses, il nous manque toujours quelque chose. Entre nous, une fois sur deux elle se fait avoir, madame la pluie est plus maline qu’elle….

En novembre le soleil fait la grasse matinée et se couche bien plus tôt. A 6 heures l’obscurité nous enveloppe peu à peu puis d’un coup la nuit tombe. Ici, le crépuscule est fugace tout comme l’aube d’ailleurs. Les nuits sont plus fraîches, la piscine abandonne avec regret ses 30 degrés et frôle les 27… Dans la journée, la chaleur est toujours présente mais tellement moins accablante. C’est un vrai bonheur de se balader le long de la plage toujours déserte, de batifoler dans les vaguelettes douces, de déjeuner face au plus beau panorama du monde. J’aime bien novembre, et puis Noel est tout proche et même chez nous, l’atmosphère, petit à petit se parfume d’une vraie senteur de fête.

J’aime bien novembre à Las Terrenas.

Billet doux : la ronde des saisons …. chez nous….

En lisant mon dernier clin d’œil vous contant les cyclones et la saison cyclonique, vous pensez sans doute que notre beau pays où le soleil nous fait la grâce de briller chaque jour, ou presque, se contente de deux saisons bien distinctes, la saison cyclonique et la saison « douce »….. C’est d’ailleurs à peu de choses la version choisie par les sites officiels qui mentionnent une saison des pluies de mai à octobre et une saison sèche de décembre à avril…. Mouais….. un peu rapide comme constatation. En fait, après quelques années de vie sous nos tropiques, une évidence saute aux yeux, enfin sautille aux yeux, c’est pas vraiment tranché, pas vraiment net comme en Europe…. Mais quand même, après ces quelques années de vie ici, 21 en ce qui me concerne, de façon subtile mais certaine, on ressent la ronde des saisons un peu décalée peut-être.

L’automne…

Pour moi c’est la saison la plus différente, la plus agréable peut-être. Je ressens l’automne dans tout mon être. Après la chaleur suffocante d’un mois de septembre interminable, l’automne de Las Terrenas s’installe en octobre et suivra son petit bonhomme de chemin jusque fin novembre….Les températures se sont apaisées. Constantes, elles ne varient pas beaucoup du jour à la nuit et stagnent aux alentours de 28 degrés. La pluie, pernicieuse ou rebelle s’invite souvent dans le paysage. Les jours ont rétréci. Après un crépuscule éphémère qui ne dure que l’espace d’un souffle de papillon, la nuit, brutale, tombe vers 6h, 6h30. Un gros sommeil réparateur et le soleil ne réapparaitra que sur le coup des 7 heures. Le matin, tôt, une sorte de brouillard tout doux nous enveloppe dans le jardin. Le soleil se fait plus câlin, il teinte de façon délicate palmes et fleurs, soulagées de ne plus être la proie de ses rayons ardents. Les plages sont désertes, les touristes n’arriveront qu’en décembre et les chiens ravis de retrouver leur espace, batifolent dans les vagues….

L’hiver….

Décembre, janvier, février….. vous allez rire, mais parfois, on a vraiment très froid….. la température peut descendre jusqu’à 16 degrés durant la nuit. C’est une horreur, la piscine et la mer ne sont plus qu’à 25 et plus possible de se baigner sous peine de pneumonie….. Enfin en ce qui me concerne…. Pour lutter contre les frimas, je m’enveloppe dans deux, trois paréos et il m’arrive même de couvrir mes petons de grosses chaussettes et là, je rêve d’un vrai feu de cheminée. Mais en même temps, c’est la saison cocooning où il est agréable de se nicher dans de doux coussins pour lire plein de bouquins ou regarder béatement les télé-films de Noel à la télé. Les touristes sont arrivés pour le plus grand bonheur des commerçants et restaurateurs. Souvent, il pleut dans la journée, de belles averses par ci par là mais cette année, pas une goutte de pluie comme quoi, les pronostics à long terme ne sont guère fiables. Ici, tout change tout le temps et même s’il pleut très dru durant 10 minutes, le soleil, bougon d’avoir été dérangé mais pugnace et pas rancunier revient vite nous remonter le moral.

Le printemps….

Disons de février à mai….. Les thermomètres voient leur mercure s’affoler, ça grimpe, ça grimpe. Dame pluie boude et mon copain le soleil brille de mille feux, impatient de montrer toute sa splendeur des mois d’été. L’océan s’est bien réchauffé et ma piscine n’est pas en reste, elle frôle les 29 … presque supportable. C’est qu’on devient frileux à vivre sous les tropiques…. C’est la belle saison des splendides couchers de soleil où le ciel se donne en spectacle, rouge, rose, mauve, bleu…. symphonie sans cesse renouvelée….

L’été….

Ca cogne. Juin, juillet, aout et septembre. 30 à 35 degrés à l’ombre, bonjour les coups de soleil pour les imprudents badauds tout blancs….. D’autant plus que le long des côtes, sur les plages si tentantes, d’agréables alizés font croire à une température plus douce. Même pas peur, ils s’exposent, se tournent et retournent sur leur serviette, se baignent voluptueusement dans une eau à 32 degrés, se rallongent et…. se retrouvent couleur homard bouilli, le corps endolori….. Pas d’imprudence, même si les cocotiers et autres palmiers arborent de belles palmes toujours vertes, le soleil brûle et peut vous gâcher les vacances. Nous on sait, on bouge le moins possible et durant ces mois-canicule on reste bien sagement sous nos ventilos. Septembre est le mois de prédilection des tempêtes tropicales, voire des vilains cyclones mais ces phénomènes sous haute surveillance ne nous prennent jamais au dépourvu, ils sont prévisibles des jours, voire des semaines à l’avance….. L’idée étant de rester vigilant.

Alors il n’y a pas de saison ici….. Non mais. Il fait chaud l’été, doux en automne et au printemps et brrr… froid l’hiver. Et puis, ne vous fiez pas trop aux sites météos, il pleut rarement des journées entières, même si, bien sûr cela peut se produire. Un soleil resplendissant suit souvent un gros grain bien violent. Si le cœur vous en dit, chaque saison est belle pour découvrir notre splendide péninsule, vous n’avez aucune excuse. Belles découvertes à vous tous.

Un dimanche à la mer….

Le dimanche, j’aime bien paresser à la maison avec mes toutous ravis. Et, même si l’on pourrait croire que c’est un jour comme un autre, vu que depuis belle lurette nous n’avons plus l’angoisse du réveil qui sonne le lundi matin pour nous ramener aux réalités de la vie, il n’en est rien. Le dimanche, sous les tropiques, c’est câlin, c’est un brin décousu, on flâne, on chante, on est bien. Et, ce dimanche, hier, pour une fois, j’ai décidé, tout de go de rejoindre Mimi dans son méga-voleau-tour (les initiés comprendront). Rendez-vous à….

La Vela Blanca

C’est à deux pas de chez moi, pratique, je m’y rends à pieds avec Ti’ Tatoo (aux anges le ti tatoo). Mais que c’est beau, je ne m’en lasserai jamais, cheminer sur la plage dans une eau frôlant les 30°, un petit chien joyeux gambadant dans vos jambes, c’est rien que du bonheur.

Il y a du neuf à La Vela Blanca, enfin pas vraiment du neuf, plutôt une judicieuse association de talents. Vous vous souvenez, je vous ai parlé il y quelques temps de Yann et Carole du Waikiki…. Mais si, c’est pas si vieux (https://dorislasterrenas.com/2018/06/13/le-waikiki-la-saveur-dune-cuisine-bistrot-face-a-la-mer/). Yann est un cuisinier, un vrai, un qui ne fait pas semblant, amoureux des petits plats traditionnels bien franchouillards et artiste es-desserts. Et bien, figurez-vous que lui et Thierry de la Vela Blanca ont décidé d’unir leurs talents. Une bonne cuisine avec Yann agréablement secondé par la gentille Carole. Thierry, c’est la décontraction, la bonne humeur, la fête, la pétanque, les potes, le karaoké, et….. le spot. Un endroit fabuleux dont on ne peut se lasser, que j’aime depuis toujours. Depuis quelques jours, à l’heure du déjeuner, une carte sympa et une suggestion alléchante. Tête de veau sauce gribiche, joue de bœuf mijotée, tendre escalope de veau gratinée ou encore une plus que parfaite marmite du pêcheur. Hier c’était pièce de bœuf à l’os grillée au BBQ et son petit écrasé de pommes de terre, parfait, on s’est régalés!!!! Les desserts, j’en parle même pas ou bien…. mousse au chocolat aérienne, tiramisu d’un autre monde, sublimes profiteroles ou encore, pêché mignon de Mimi, brioche perdue au caramel de beurre salé et sa petite boule de glace vanille. C’était bon et bien. …. Histoire de prolonger ce moment de bien-être, on grimpe dans l’auto de Mimi, direction….

L’Eden

Chez mon ami Pierre. Waouh, c’est la fête à l’Eden. Il y a un monde fou, toute la jet set de Las Terrenas s’est donnée rendez-vous « au paradis » pour faire la fête. C’est sympa ! Que des bouilles connues, Alain, Laurent, Jean, Sergio, Josée, Elsa, Jacques, Aude, Brice, Sandra, Clarisse, Jordi…… Le DJ est au top et maîtrise à la perfection un sujet qui, pourtant, doit lui sembler bien barbare…. La musique disco française des années 80 enchante tout ce petit monde . L’ambiance est décontractée et le rosé coule à flot, bon d’accord, les caipiriñas ne sont pas en reste, les Cuba ou autres Santo libres non plus d’ailleurs.  Dans ce décor de rêve, sous un ciel bleu de chez bleu et un soleil éblouissant, l’ambiance est sereine. C’est comme une parenthèse enchantée. Il y a de tout petits enfants gentils, de jeunes adultes même pas nés dans les années 80, des résidents, vieux de la vieille, d’anciens résidents, des nouveaux, des juste arrivés et tout le monde papote, gigote, danse même dans le sable, avec en toile de fond le plus beau des décors que l’on puisse imaginer. Merci Pierre pour ce délicieux moment de bonheur, de partage, d’amitié. On y prendrait vite goût, mais, je sais, tu m’as raconté les péripéties d’une telle entreprise. Dommage de ne pas réussir à convaincre ces « messieurs haut placés » du bienfait de telles initiatives sur l’image de marque du village.

Bientôt je vous raconterai pourquoi on est si heureux de vivre à Las Terrenas, c’est sûr, un beau dimanche à la mer comme celui-ci y contribue largement……

Jeudi 30 novembre. On arrache la page et on passe à autre chose.

Ouf. On y est enfin. Le 30 novembre marque la fin officielle de la saison cyclonique qui pèse sur nous depuis le 1er juin. Et franchement, c’est pas trop tôt. Il faut dire que cette année, elle aura été gratinée la saison cyclonique et même si, gracias Dios ou gracias je ne sais quoi ni qui, nous avons eu plus de peur que de mal, à LT, moi, en tout cas j’ai eu grave les pétoches.

Bien sûr, après on peut élucubrer et, bien sûr quand on regarde les choses en face, on est passé au travers du pire par rapport à St Barth, St Martin, Porto Rico ou la belle Dominique mais n’empêche, c’est la peur au ventre que l’on a vécu ces moments d’angoisse. Alors, savoir que c’est derrière nous, ça fait vachement du bien.

En septembre 2004, alors que mon « château de feuilles » était terminé depuis 6 mois, une « douce » Jeanne nous est passée pile poil sur la tête, scalpant mon joli toit de paille et saccageant sans vergogne mon tout nouveau beau jardin. Jeanne n’était qu’un ouragan de force 1, mais elle nous a choisi comme cible et elle ne nous a pas raté. Outre les dégâts immédiats et brutaux comme la chute des arbres, les toits envolés, ici à Las Ballenas, nous avons été privés d’électricité pendant 21 jours…. Et c’est long, je vous assure…. Alors, cette année, 13 ans plus tard, lorsque l’on a commencé à chuchoter, à nous préparer, à nous avouer qu’une dénommée Irma se dirigeait vers nous et que d’heure en heure elle s’amplifiait, se gonflait, se renforçait, se transformant en un monstre jamais vu jusqu’alors, dépassant l’ultime force 5, alors qu’avec une cruauté sans pareil, elle ravageait les îles voisines, laissant exsangue St-Barth ma petite île bonbon et détruisant de fond en comble St-Martin, j’avoue, j’ai paniqué. Au tout dernier moment, elle nous a évité et a poursuivi son funeste chemin en dehors de nos côtes. Puis Maria, sa sœur jumelle, aussi grosse et laide et cruelle que la première pointa le bout de son vilain nez et se mit à souffler, et souffler encore, déracinant cocos et ficus géants, faisant sortir la mer de ses gonds la poussant à dévorer la belle Popy et s’échouer, rageuse sur la la route cabossée.

Et puis le calme est revenu, on a nettoyé, coupé, taillé, élagué. Histoire de nous câliner, Octobre nous a offert un soleil radieux comme jamais. Les pluies du début novembre ont donné un bon coup de fouet à une végétation malmenée par les sœurs jumelles et depuis près de deux semaines radieuses, il fait un temps splendide …Et dans le ciel à dominance grand bleu, de doux nuages floconneux jouant à qui mieux mieux à cache-cache avec le voluptueux soleil ont remplacé les ouragans de triste mémoire.

Une semaine plus tard pile poil, le soleil a repris son rôle très au sérieux.

Jeudi dernier, on n’était pas fiers. Toute la nuit, depuis la veille au soir tard, le cyclone Maria, furibond, soufflait comme un diable tout près de nos têtes et nos toits fragiles. Il y a mis tout son cœur, toute sa haine et sa hargne, mais, par je ne sais quel miracle notre village a vaillamment résisté. Quelques jours à peine auparavant, c’est une autre calamité atmosphérique qui avait tenté de nous déstabiliser. Irma, l’hideuse, la monstrueuse, force 5, frôlant les 6 si cela existait. Elle aussi s’est acharnée sur notre petit paradis, nous évitant de justesse. Mais, elle a eu beau souffler, cracher, rugir, elle a fini par continuer son funeste chemin, n’abandonnant çà et là que quelques arbres déracinés ou cassés, des cocos tombés au milieu des chemins, quelques tuiles envolées, un garage effondré…. et beaucoup d’angoisse dans nos foyers. Bien sûr, la nature en colère n’a pas été tendre avec tout le monde, du côté de Popy, la mer, vraiment déchaînée, a fait preuve d’audace et, sans vergogne a brisé de fragiles constructions du bord de l’eau, chassé le sable de la plage et s’est invitée bien près de la route. Mais, dans l’ensemble, Las Terrenas a conservé sa bonne mine. Le village préservé est serein, les échoppes débordent de fruits bien mûrs et il fait toujours aussi bon musarder sur les plages épargnées par l’océan comme Ballenas, Bonita ou Coson.

Hélas, d’autres territoires des Caraibes ont eu beaucoup moins de chance. Nous sommes tous tristes, effondrés pour St-Martin, St-Barth, Saba, Porto Rico et la si jolie Dominique que beaucoup confondent d’ailleurs avec notre pays. Et pourtant si ce n’est son nom qui ressemble au nôtre, la Dominique n’a rien à voir avec nous, c’est une petite île bien différente, associée à l’empire britannique, on y parle l’anglais. Elle est située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Beaucoup de temps, de courage et de persévérance seront nécessaires à leurs habitants pour rendre à ses petites merveilles exotiques leur visage d’avant Irma et Maria.

Protégé, pratiquement indemne, notre petit village du bout du monde s’en est sorti comme une fleur. La vie a repris son rythme indolent et le soleil son rôle très au sérieux, il brille de tous ses feux favorisant la reprise rapide des petites pousses qui, déjà pointent leur nez au bout des branches décoiffées. Les hôtels, les restaus, les plages, les échoppes et les commerces du centre du village… attendent avec impatience la visite de tous ceux qui, année après année aiment à se balader dans les rues colorées, se prélasser sur le sable doré, déguster des petits plats amoureusement cuisinés ou danser jusqu’à pas d’heure au rythme de la salsa ou du merengue.

Fripon et un brin cabotin…..

Fripon et un brin cabotin, un rayon de soleil malicieux a réussi, hier, à me sortir de ma douce tanière. Une belle occasion de prendre la température du village malmené par des semaines de grosse pluie sournoise. Au bout de mon chemin chaotique, plein d’eau, de bosses et de trous, la plage de Las Ballenas reprend doucement vie. Mis à part quelques gros troncs d’arbres léchés par une mer plutôt tranquille quoique pas vraiment limpide, la majorité des immondices charriés par les flots ont été retirés du sable mais….. s’amoncellent en vrac sur le bord du chemin pavé. Allez, encore quelques jours et tout sera rentré dans l’ordre côté plages. Le long de la calle Carmen, si le rio a tempéré sa fougue et retourné sagement dans son lit, comme si de rien n’était, les rives offrent un visage désolé. Glissements de terrain, éboulement, on imagine sans peine la catastrophe de ces derniers jours. Courageusement, les riverains ont raclé, lessivé, essuyé boutiques et casitas et sont prêts ou presque à reprendre le cours de leur vie. Là où ça se gâte, c’est dans la calle principale. La route est atrocement défigurée par des cratères innombrables et profonds dans l’asphalte, sans compter les bouches d’égoûts ouvertes à tout vent et dégueulant allègrement leurs matières nauséabondes. Pas facile de circuler avec ma petite auto bleue, si basse et délicate. Et pourtant, il y a plein de monde dans la rue, quelques touristes sont déjà là, pas gêné le moins du monde par un village en voie de guérison et quelques artistes en herbe s’appliquent à dresser les décorations de Noel.

Quand le parking du Paseo se la joue piscine municipale.

Quand le parking du Paseo se la joue piscine municipale.

Le parking du Paseo, rempli à ras bord de voitures ressemble à nouveau à un parking oubliant son rôle insolite quoique fort seyant, de piscine municipale. Je retrouve ma petite famille, Mimi et Tatoo, court vite faire un gros bisou à ma copine Clotilde qui se remet doucement des durs moments passés à éponger ses petits bungalows que n’a pas épargnés le rio en folie. Rencontre Claude et Cristine (sans h) du Parquecito, Thierry qui s’est égaré loin de sa Voile Blanche et sa place des Lices. Un bon moment en toute amitié à refaire le monde, trouver la solution, dire du mal (un petit peu), s’émerveiller, se plaindre et avouer que l’on est bien ici. A l’heure (largement passée) du déjeuner, la Yucca Caliente nous fait audacieusement de l’œil de l’autre côté de la route. C’est un très bel établissement, chic, chaleureux, élégant mais tout en décontraction avec en toile de fond le bleu de l’océan. Guido, le patron italien nous accueille avec beaucoup de gentillesse et c’est le même garçon, avec sa bonne bouille, en place depuis la nuit des temps qui prend notre commande.

Un décor chic et chaleureux.

Un décor chic et chaleureux.

La carte est très complète mais claire et efficace. Pleins de pizza, rouges ou blanches, plus savoureuses les unes que les autres et parmi les meilleures du village avec leur délicieuse pâte craquante, extra fine, des pâtes de toutes sortes, de belles salades composées, de la paella, de bonnes viandes et bien sûr, les incontournables poissons et crustacés tout frais. C’est juste parfait. Bon ben c’est pas tout ça, on va rentrer maintenant et, promis, au prochain rayon de soleil coquin, un brin cabotin, je ressors et vous raconte. Bonne journée.

Et, en toile de fond, le bleu de l'océan.

Et, en toile de fond, le bleu de l’océan.

Du soleil dans votre assiette.

sans-titre-4Là, je m’adresse aux aficionados de la ratatouille, aux fondus de tomates, aubergines, poivrons, courgettes, aux fanas des légumes de Provence qui ne peuvent concevoir la vie sans leur plat fétiche cuisiné aux petits oignons. Il y a ceux qui font tout cuire séparément, les autres qui mélangent tout, ceux qui laissent mijoter longtemps, histoire que les légumes soient confis, les autres qui les préfèrent encore un peu croquants.

Stop! Mieux que la ratatouille, plutôt plus facile à réaliser et super goûteux, je suis tombée sur une recette que j’ai pratiquée plusieurs fois pour arriver à une perfection: les légumes du soleil au four. C’est tout simple et c’est savoureux. On peut les déguster seuls ou encore avec des oeufs frits ou comme Mimi (mon p’tit mari) avec de bonnes pâtes, genre tagliatelles. Un grand plat, j’aime bien les grands plats dominicains en métal ou encore mieux ceux que l’on trouve au Lindo en alu et que l’on jette après utilisation, un vrai luxe! On y met un peu d’huile d’olive (de la très bonne), puis tous les légumes que l’on a dans son frigo, tomates coupées en dés pas trop petits, courgettes en fines rondelles, poivrons de toutes les couleurs en lanières, oignons en rondelles aussi, aubergines en petits dés, carottes en rondelles éventuellement mais aussi cristophines ou même patates douces ou potiron…. sans oublier une belle tête d’ail épluchée et juste écrasée. On rajoute une rasade d’huile d’olive, sel, poivre, herbes de Provence, cilantrico du jardin….. J’ai tenté les épices pour Tandoori, parfumées et un peu piquantes mais pas trop, 1/2 sachet environ, ça va super bien et ça rajoute un petit goût exotique des plus délicats.Le four est à 180 et c’est parti pour environ 1h45 de cuisson, mais attention, il faut surveiller et bien mélanger le tout environ toutes les 20 minutes. En cours de cuisson, quelques olives noires ou vertes ou les deux seront les bienvenues. Et voilà, le tour est joué et vos papilles frémissent d’impatience. C’est bon, ça ressemble mais change de la sempiternelle ratatouille, essayez, vous m’en direz des nouvelles.