Laissons notre petite famille se reposer après une journée bien remplie. Surpris par un crépuscule furtif et une nuit aussi noire que soudaine, constellée d’une myriade d’étoiles, Mylène, Thomas, Tess, Elliot et Raoul se glissent sous leur douce couette. Bercés par le clapotis de l’océan si proche, ils ne tardent pas à s’endormir, rêvant à n’en pas douter à ce que demain sera fait.
Je profite de leur sommeil pour glisser, en catimini, une parenthèse à l’attention ceux qui ne connaissent pas, un clin d’œil à ceux qui ont la chance de connaitre, et qui comme moi raffolent de ce petit village du bout du monde. Las Terrenas s’affiche comme l’antithèse des plages bétonnées, surpeuplées du légendaire Punta cana. Dans notre tout petit coin de paradis, les vastes plages sont le plus souvent vierges, à se demander où se cachent les vacanciers, de plus en plus nombreux à savourer la quiétude de cet endroit si différent. Il faut dire que longtemps ignorée, voire boudée par touristes et autochtones, Las Terrenas a, aujourd’hui, très nettement le vent en poupe. Des gens de tous poils et de toutes nationalités se pressent à qui mieux mieux pour goûter à cette République Dominicaine plus intime et confidentielle. Et pourtant, personne ne se marche sur les pieds. Longtemps demeuré dans son jus, avec ses avantages et ses inconvénients, le village sous l’impulsion notamment d’un maire à la hauteur s’est nettement manucuré. Et si l’on y adore toujours les petites échoppes colorées toute de guingois, les étals de bric et de broc débordant de fruits et de légumes ensoleillés, qui ne tiennent que par l’opération du St Esprit, on apprécie la propreté retrouvée des rues et des ruelles, le confort de routes asphaltées et le bon sens d’une circulation plus réglementée. Je suis arrivée il y a près de 20 ans maintenant et même si, bien sûr, beaucoup de choses ont changé, je dirais plutôt évolué, l’âme du village reste intacte. On y ressent la même sérénité, la même douceur de vivre, la même authenticité et surtout la même surprenante entente entre toutes ces nationalités différentes, véritable melting-pot, kaléidoscope enchanté aux mille visages.
J’ai hâte d’être à demain… avant son départ, Mylène m’a contacté et nous devons nous rencontrer. Sans les influencer, il me sera très agréable, au fil des jours et de leurs balades, de leurs rencontres, et de leurs expériences, de réfléchir à leur ressenti et le partager avec vous… si le coeur vous en dit.