Stop, oubliez Raimu et le petit jaune et ne vous y fiez pas, vous n’êtes pas sur la Canebière, pas en Provence, encore moins à St-Tropez …. quoi que… vous êtes bien sur La Place des Lices, si, si, c’est écrit juste là.
Depuis qu’il y a des Fancais à Las Terrenas, il y a des boules. Indécrottables franchouillards, ils ne peuvent se résoudre à couper le cordon ombilical avec leur pays. Et puis, une partie de boule, c’est vachement sympa quand même. … seul problème, on sait quand ca commence, mais on ne sait pas quand et comment ca finit. Et si, en France, la pétanque est souvent synonyme de pastis, ici, sur « notre » Place des Lices, c’est le « Voleau » qui fait fureur….
Mais avant de reprendre ces considérations terrenériennes, histoire de se cultiver un peu, un petit survol de l’histoire de la pétanque.
Origines
La véritable pétanque, telle qu’on la connait aujourd’hui, voit le jour en 1907. Son nom vient du provençal « pèd tanco », c’est-à-dire « pieds joints ». Succès immédiat, dès 1908, le premier concours officiel est créé à La Ciotat.
De nos jours, la pétanque a le vent en poupe et de célèbres tournois ont lieu chaque année, rassemblant stars de la télé ou pétanqueurs anonymes en Avignon, St-Tropez, Arcachon, Paris, Lyon…. . Plus de 200 millions de pratiquants réguliers dans le monde et quelque 368000 joueurs licenciés en France parmi lesquels des personnalités du spectacle, de la télé, des journalistes , des hommes politiques qui revendiquent officiellement la participation des sports de boules aux Jeux Olympiques.
Un vocabulaire fleuri, plutôt … croustillant
Embrasser Fanny: Ne vous y fiez pas ! Embrasser Fanny ou baiser Fanny n’est pas une récompense. Cela veut dire perdre une partie sans avoir marqué un seul point! Cette tradition serait originaire… de Savoie ! La Fanny originelle aurait été serveuse et la légende dit que, par gentillesse, elle se laissait embrasser par les clients qui venaient de perdre aux boules sans marquer le moindre petit point. La bise se faisait alors sur la joue….Jusqu’au jour où, toujours selon la légende, le maire du village perdit à son tour et vint quémander sa » récompense « . Fanny avait-elle un grief contre lui et voulut-elle l’humilier en public? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c’est qu’elle grimpa sur une chaise, releva ses jupes et lui tendit… ses fesses! Le maire ne se démonta pas. Moins d’une seconde plus tard, deux baisers retentissants résonnaient dans le café. C’était le début d’une longue tradition…
Faire un biberon, un têtard : la boule colle le but (ou « bibe »).
Faire un bec : heurter une boule déjà placée pour faire dévier la sienne vers le but.
Faire un Palouf : (ou aussi : palouffer) se dit lorsqu’un joueur envoie une boule beaucoup trop courte.
Tirer sur l’oreille : frapper une boule sur le côté, de façon à la faire partir de travers.
Pet de vieille : il s’agit d’un tir qui n’est pas au fer, et qui se contente d’effleurer la boule visée sans la faire bouger suffisamment selon les puristes (on qualifie de pet parfait un pet de vieille qui ne permet pas de reprendre le point).
La pétanque à Las Terrenas
Je disais donc que dès qu’il y a eu des francais à Las terrenas, il y a eu des parties de pétanque. Dans les années 80, les anciens se souviennent encore des tournois mémorables se déroulant sur 2 week-ends, histoire de se refaire une santé entre les deux parties…. si vous voyez ce que je veux dire. L’idée: en partant du Paco Cabana, rejoindre le Tropical Banana en jouant aux boules. Bien sûr, à l’époque, les chemins de terre faisaient office de route, un vaste terrain de jeu pour ces boulistes « du dimanche ». Un tricycle improbable chargé comme un âne bâté de …. rosé accompagnait les joyeux drilles qui, pour corser le tout avaient établi une règle unique, « pas de règle », tous les coups sont permis. Une franche rigolade à défaut d’un jeu bien académique.
Aujourd’hui, on compte 3 ou 4 terrains de pétanque officiels, chacun avec ses afficionados. La Place des Lices, à la Vela Blanca compte parmi les plus structurés, les plus fréquentés. Chaque après-midi d’interminables parties se déroulent dans une franche bonne humeur, Charly, Carlos, Serge, Gerard, Thierry le boss, Johnny…. se démènent comme de beaux diables, refont la partie, refont le monde et se remettent en question, les boules à la main. D’autres assis sagement sur une chaise sont juste là pour contempler le spectacle bercés par le bruit de la mer toute proche et le cliquetis des boules.
Et le « Voleau » dans tout ca….celui qui a remplacé le petit jaune à LT
Même Hemingway n’a pas de boisson à son nom, Mimi si, depuis toute sa vie, il boit et ne boit que des « Voleau »… whisky, eau gazeuse et plein de glacons…. Essayez, vous allez dans un bar, XO, Cave à Vins, Vela Blanca, Solymar, La Ola, Chez Sandro…. et pleins d’autres, demandez un Voleau et vous serez surpris!!!! Et comme il aime à passer ses après-midi à contempler les joueurs de boules de la vela Blanca, pendant que Tatoo fou batifole sur la plage, les joueurs se sont mis au diapason et des dizaines de Voleau sont servis chaque jour. Si c’est pas la renommée ca!!!!