Luis… il y a du pour, il y a du contre…

Le temps est juste idéal pour une journée de plaisir et d’eau salée. Se retrouver, faire semblant de jouer les stars, s’offrir une échappée belle, vivre un conte de fée. En toile de fond l’océan paisible frangé de sa brigade de cocotiers… La balade sur le sable doré de Bonita à Coson, tempérée par une douce brise marine, est un enchantement pour les yeux, le corps, l’esprit. Et petit Raoul n’est pas le dernier à batifoler dans les vagues à la poursuite d’ennemis éphémères. Il s’en donne à cœur joie. Inutile de préciser que la plage n’appartient qu’à nous. Mais ils sont où les gens ? Même le all-inclusive, un des seuls du village, dissimulé sous ses cocotiers géants respire la sérénité. C’est comme si l’hormone du bonheur s’insinuait dans le moindre espace, colorant d’une palette de tons délicats l’atmosphère ambiant… il y a des endroits comme ça.

Juste après l’embouchure de deux petits ruisseaux guillerets à l’eau cristalline, et au fur et à mesure de notre balade, commencent à se distinguer les contours colorés d’une cabane, de tables et de chaises éparpillées çà et là sur le sable et puis des gens, plein de gens… c’est donc là qu’ils étaient, chez Luis.

Malgré notre succulent brunch géant de ce matin, cette petite marche-bonheur nous a ouvert l’appétit et donné soif surtout. Bon, pour être tout à fait honnête, même si l’endroit est absolument paradisiaque, les tables souvent bancales et les chaises en plastiques qui ont connu des jours meilleurs, ne sont pas du plus bel effet. Un bon décrassage suivi d’un judicieux relooking ne serait pas superflu. Tant bien que mal, on choisit la table la moins pire et l’on attend. On attend. On attend longtemps avant que quelqu’un daigne nous demander ce que nous désirons. Pas de sourire ou à peine… serait-ce la rançon du succès. On nous avait vanté ce lieu comme absolument incontournable, attendons la suite. Les mojitos bien servis et délicieux nous remontent le moral. Raoul a droit à son bol d’eau bien fraîche lui aussi, mais il s’en fiche, tout occupé à draguer sans vergogne la chienne de la maison, une jolie coquine qui lui fait les yeux doux. Les langoustes commandées arrivent 2 mojitos plus tard, chuttt…. on n’est pas pressés mais quand même, vu que le crépuscule est inexistant et que la nuit noire tombe d’un coup, on envisage sérieusement de solliciter l’aide d’un taxi pour regagner nos pénates. Sinon, les langoustes sont très bonnes tout comme les tostones ou bananes plantains les accompagnant.

Le repas terminé, on n’a qu’une envie, plonger dans la mer. 27 degrés, 28… c’est délicieux mais, prudemment, nous restons près du bord, les vagues à cet endroit sont plutôt menaçantes. Puis, notre taxi arrive, en route pour notre si joli chez-nous, il est temps de se reposer.

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Plongeon dans le passé…

En quelques mots et de nombreuses photos chipées ici et là sur Internet…

Merci pour les auteurs et pardon de l’audace.

Bien sûr, beaucoup d’endroits dans le monde ont suscité ou suscitent de réels engouements. Plages immenses et désertes, cabanes de guingois au charme fou, douceur de vivre au rythme des tropiques…. On est envoûté, mais, souvent, on se lasse et tôt ou tard, on retourne vers son pays natal…Or, la majeure partie de tous ces précurseurs, de tous ces français qui, un beau jour, il y a 40 ans ont découvert ce petit coin de paradis qu’est Las Terrenas, sont restés ancrés ici, certains à temps plein, d’autres une partie de l’année, amoureux comme au premier jour du village, de la beauté de ses paysages, de la nonchalance du quotidien, de son humanité.

Parmi eux, Michel Voleau (Mimi) nous raconte ses tous premiers jours dans ce village étonnant qui n’était alors qu’un hameau de pêcheurs, il nous livre ses premières sensations, ses émois, qui ont marqué définitivement un virage dans sa vie de baroudeur.

Le tout premier « gringo » tombé sous le charme de Las Terrenas est Jean Desdames, dit Jeannot el Francese. Marié à une américaine, fille de l’ambassadeur des USA à Santo Domingo, c’est un peu par hasard qu’il est arrivé jusqu’ici. Mais, c’est en toute connaissance de cause qu’il s’y est implanté. Avec son copain René Techer et sa femme Anny, il crée le Tropic Banana.

Le Tropic Banana

Très vite, la réputation de douceur de vivre de Las Terrenas franchit l’océan et les premiers français, avides de changement débarquent. Le Tropic Banana devient leur refuge et leur point de ralliement. Hôtel de charme et bar « à la mode », les « anciens » aiment à se remémorer les soirées inoubliables passées à faire la fête au son de l’orchestre de Coseco et de Papon (mais oui, celui qui fait griller le cochon chez Sandro, le dimanche). Les grands jours, Mariana Vanderhorst (ex-madame le maire) et ses soeurs enflamment le public dans un incroyable show. Les grandes bières et les Cuba Libre coulent à flot et les soirées s’éternisent jusqu’à pas d’heure.

Autre rendez-vous incontournable de ce temps cher au coeur de Michel, le Nouveau Monde et son mélange insolite de nationalités, de sexes et d’âges. Bon, c’est vrai … les soirées interminables, un peu trop arrosées, se terminent souvent en bagarres générales, toutes nationalités et tous sexes confondus…

Les premiers commerces

C’est Claude Breard, aujourd’hui décédé et son épouse Bernadette (pharmacie du Paseo) qui eurent l’idée lumineuse d’ouvrir la toute première boutique « chic » au village : La Gâterie face à l’actuel Paseo. Bien achalandée grâce à des produits inédits à l’époque, dénichés à la capitale, elle fit très vite le bonheur des expats de tous poils. Fanfan et Hélène ouvrirent la Salsa au Village des Pêcheurs, Paco et Sarah, sa jeune femme dominicaine fondèrent le Pacocabana, d’autres, comme Anne et Stéphane choisirent d’installer leur petit lolo à la Bonita.

Atmosphère bohème

S’il n’y avait pas de route goudronnée, pas d’électricité, pas de téléphone, peu d’autos à part une ou deux guaguas brinquebalantes qui réussissaient bon an, mal an, à se trainer jusqu’à Sanchez en empruntant une piste improbable, la vie était délicieusement douce dans ce petit village éloigné de tout. Bermudas décontractés, paréo pour Michel débarqué du Brésil, les pieds nus… on vivait d’un rien sans vraiment se soucier du lendemain. La jeunesse dorée de Santo Domingo fut très vite attirée par cet endroit qu’elle connaissait peu, par ses plages magnifiques, ses paysages paradisiaques et surtout par ces français d’un autre monde et leur cuisine si « exotique », véritable choc culturel, exquise découverte. Parmi les afficionados, Pedro Quatrain, Oscar Orsini, Litvinnof Martinez ou encore Miguel Polanco que Michel appelait amicalement « le meilleur couturier du monde » vu la qualité des délicates « réparations » qu’il effectuait jour et nuit sur ces fous d’étrangers. Sans oublier le seul juge-avocat-notaire de l’époque Raoul Languasco, figure incontournable, un brin fantasque, que tout le monde connait à Las Terrenas

L’école française

Peu à peu, la vie s’organisait, de jeunes couples débarquaient et des enfants naissaient. L’idée d’une école se transforma bien vite en réalité. Une petite cabane de bois à l’emplacement de l’actuel Paseo accueillit bientôt 4 ou 5 bambins. Les cours du CNED y étaient dispensés par des répétiteurs recrutés parmi les nouveaux venus. L’Ecole Française était née. Elle fut le véritable déclencheur de l’arrivée en masse des français à Las Terrenas, puis d’autres nationalités, hollandais, anglais, allemands, espagnols, américains et canadiens….

Conscient de l’incroyable attrait de l’endroit, Michel, bien avant de devenir le roi de la nuit avec son incontournable bar Le Syroz, s’improvisa agent immobilier, le tout premier au village. La cohabitation entre dominicains et étrangers se passait à merveille, sans heurts et dans le plus grand bonheur. En 1994, Oscar Orsini, afficionado des premiers jours créa Luz y Fuerza et donna la lumière à Las Terrenas. Les commerces et services se multiplièrent, les cabanes du Village des Pêcheurs s’inventèrent une nouvelle vie, les restos fleurirent de partout, quelques routes en dur furent ébauchées …la vie se structurait.

Et aujourd’hui…..

Selon le fameux Wikipidea, le village compte aujourd’hui 18.000 habitants, parmi lesquels 6.000 expatriés (1700 Français, 1100 Italiens, 700 suisses et belges, 700 Canadiens, 500 Allemands et les Anglais, Espagnol, Néerlandais, Américains …)…. L’ambiance y est toujours bon enfant et la cohabitation très sereine. Les routes sont toutes goudronnées, même si l’on y déplore parfois un manque certain d’entretien. La capitale n’est plus qu’à deux heures d’auto et un aéroport flambant neuf accueille les touristes à 20 minutes de chez nous. L’agence immobilière de Michel a fait de nombreux petits, trop sûrement, on en compte des dizaines et les restos pullulent, ferment, renaissent de leurs cendres, s’inventent une nouvelle vie, referment, se refont une beauté, rouvrent… c’est drôle, le seul qui tient la route depuis des décennies est tenu par un dominicain, Luis, sur la merveilleuse plage de Coson…. A croire que tous ces étrangers n’ont rien à apprendre aux autochtones en matière de bons petits plats.

Mais la vie est toujours belle à Las Terrenas et, au vu de la terrible actualité de ces derniers mois, on se dit qu’on est quand même bien ici.

Les images d’un délicieux passé, en vrac, ici et là, Le Village des Pêcheurs, des soirées de folie, des musiciens atypiques, le kiosko de Coson, incontournable rendez-vous des longs dimanches, le village avant, la route de Sanchez, des bouilles d’anciens, certains toujours présents, d’autres partis … tout un monde qu’il est si agréable de retrouver. Bonne balade.

Once upon a time…… exquise et intemporelle Peninsula House.

Ouvrez grand les yeux, jetez vos soucis et vos idées noires au fond d’un puits profond, chaussez vos plus délicats souliers et, suivez-moi dans cette échappée belle – évasion-plaisir, pour une parenthèse intime et feutrée dans ce lieu unique où la vraie vie ressemble à un conte de fée.

Les prémices ….

Elle, jeune, dynamique, éprise d’art et de voyages, une vie à 100 à l’heure aux quatre coins de la planète. Lui, jeune, américain, amoureux des voyages, de l’art, passionné de cuisine et du charme suranné de la Provence et une maison d’exception, déjà, le célèbre Mas Mireille à Saint Rémy de Provence. Leur vie bascule à la perte de leurs conjoints respectifs…. Une amie commune puis la rencontre et l’envie de créer ensemble la maison de leur rêve à partager avec quelques hôtes triés sur le volet. De leurs escapades autour du monde, Marie-Claude et Cary se sont entourés d’un véritable trésor éclectique de meubles, objets, sculptures, tableaux…. Une collection fantastique et hétéroclite regroupant tout ce que le monde de l’Art peut offrir de plus délicieux.

Découvrir l’endroit idéal…

Ce ne fut pas l’étape la plus simple et le début de l’aventure s’avérait chaotique jusqu’à ce qu’une amie leur raconte la République Dominicaine…. Hélas, Santo Domingo ne retint pas plus leurs suffrages…. Las et désespérés, Marie Claude et Cary étaient presque résolus à baisser les bras et à s’en retourner dans leur douce Provence. Puis, un voyage impromptu, 7 heures de trajet pas très confortable et, tout au bout,…. Las Terrenas. Au détour d’une route à flanc de colline, le chemin pour accéder à ce petit village du bout du monde mérite à lui seul le coup d’œil. Ce sera ici.

Peninsula House

Très vite, amoureux fou de l’endroit, ils dénichent presque par hasard le lieu idyllique et sauvage qui correspond pile poil à leur attente, 70000 m2 de forêt primaire, des palmiers royaux, des cocotiers des arbres à pain, des flamboyants, des manguiers, des pendanus, un plateau verdoyant…. panorama époustouflant, avec en toile de fond le bleu de l’océan. Avec amour et passion, ils pensent, imaginent, rêvent leur maison sertie dans ce jardin luxuriant grandiose et naturel. C’est un ami de Marie-Claude, l’illustre architecte français Serge Robin qui en signera le design sophistiqué.

En septembre 2007, Peninsula House, exquis manoir victorien, affiche enfin toute sa splendeur dans son écrin naturel. Semblable aux maisons coloniales des riches planteurs, l’intérieur d’un extrême raffinement remplit parfaitement sa mission et accueille avec bonheur tous les trésors de ses propriétaires. Il a fallu pas moins de 4 containers pour ramener de France la sublime collection de meubles, tableaux, objets de déco, miroirs, sculptures, luminaires, vaisselle, tapis…. mais aussi un choix virtuose de linge de lit et de robinetterie. Sur deux niveaux bordés de larges terrasses dominant le panorama époustouflant, une salle à manger rustique, une salle de billard glamour, une délicieuse bibliothèque, une cuisine cosy, des coins salons éparpillés autour du patio central ouvert sur le ciel et 8 suites élégantes et romantiques, toutes différentes dont deux réservées aux propriétaires et à Thomas, le fils de Marie-Claude qui, depuis quelques années, en dépit de ses brillantes études, fait lui aussi partie de l’aventure.

Sans ambages, Peninsula House donne ses lettres de noblesse à la Maison d’Hôte. L’idée, à côté d’un raffinement extrême et d’un service aux petits oignons, est de tout faire pour que l’hôte se sente ici chez lui. Le vaste espace intérieur et extérieur lui est ouvert sans restriction et, pour qu’il se sente à l’aise et confortable, les maîtres des lieux ont privilégié l’utilisation de sonnettes pour répondre à ses moindres désirs plutôt qu’un personnel incongru pouvant nuire à la tranquillité et à l’intimité d’une clientèle exigeante.  Seule mignonne entorse à la règle, Choupito, délicieuse petite mascotte canine de la maison qui ne se gêne pas pour arpenter avec beaucoup de fierté le joli parquet en bois ciré, trottinant sur ses petites patounes  clic clic clic cloc…ou pour s’échapper le temps d’une promenade bucolique du côté de la belle piscine couleur celadon.

Tableaux signés de grands maîtres ou de Cary, ou encore de la maman de Marie-Claude, maquette du pavillon de Chine de l’expo universelle de Paris de 1908, collection surréaliste de peintures indiennes et asiatique, masques africains, boîte à musique napoléonienne, marionnettes de XVIII, protection de samourais japonnais, vases précieux ou insolites, bahuts, vaisseliers, armoires rustiques, amoureusement patinés par Sophie (https://dorislasterrenas.com/2016/08/07/la-nouvelle-vie-de-sophie/)ou meubles précieux en ivoire, antiquités uniques, mais aussi, nichés dans la bibliothèque, cannetons turbulents ou cachés sous un escalier, troupeau de moutons grandeur nature….. La déco est signée Marie Claude, délicieux fouillis extrêmement réfléchi mêlant avec audace et beaucoup de goût les pièces les plus éclectiques pour un résultat bluffant de beauté de simplicité et de sophistication. Par la majestuosité de son environnement et son panorama époustouflant, mais aussi par son naturel et son côté intemporel, son calme et sa tranquillité, Peninsula House attire une clientèle huppée ainsi que de nombreux shootings photo, des films, des séries télé et même des télé-réalités….. Marie Claude, Carry et Thomas sont aux petits soins pour leurs hôtes pour lesquels rien n’est trop beau. Et, si le copieux petit déjeuner et le dîner concocté par Carry sont servis sur la terrasse, pour le déjeuner, une navette les conduit, si le cœur leur en dit au superbe The Beach (https://dorislasterrenas.com/2017/02/17/intemporel-subtil-et-delicieux-the-beach-restaurant-un-must-a-savourer-sans-moderation/) sur la magnifique plage de Coson, partie intégrante de l’établissement, où une table leur est toujours réservée.

Vous l’aurez compris, ce lieu unique, privilégié, presque secret m’a littéralement émue et fascinée et c’est du fond du coeur que je remercie Thomas et Choupito pour leur accueil chaleureux et cette parenthèse enchantée hors du temps dans les coulisses exquises d’un conte de fée.

Casa Coson, chez Marzia….. un endroit magique à quelques encablures du village.

Tant de temps que je n’étais pas allée rendre visite à la délicieuse Marzia dans son petit paradis tout au bord de l’eau. Il faut dire que quand on vit dans un endroit rempli de beauté et de douceur, on hésite à parcourir les 7 kms qui nous séparent de Coson et du bonheur absolu. Il a fallu un événement, l’anniversaire de mon Mimi, pour franchir le cap, réserver, pour être sûre de ne pas renoncer au dernier moment, sauter dans ma petite auto avec Mimi et Tatoo, bien sûr et  filer vers Casa Coson.

Waou, d’abord le choc de cette grande, immense, magistrale, stupide route asphaltée, bordée de trottoirs qui a remplacé le petit chemin cabossé d’avant…. Tout de guingois, mais charmant et bucolique. Ridicule cette autoroute au milieu de nulle part, mais bon, c’est le progrès.

Et puis, on arrive. Casa Coson, un lieu unique où je me verrais bien vivre avec tous mes toutous. De jolies constructions créoles, des petits chemins serpentant au milieu d’une belle végétation, un bar cosy, une salle de resto caraîbes sous son toit de cana, près d’une piscine toute bleue, toute ronde et puis, en toile de fond, l’océan. Impétueux aujourd’hui, féroce même, de grosses vagues et des bois flottés de partout. Un accueil plus que chaleureux. J’adore.

Marzia, pour l’occasion nous avait aménagé une petite tente mignonne comme tout, rien que pour nous. Des canapés douillets, des fleurs…. Tout près de l’eau, ravissant. Un délicieux Spritz en apéritif puis au menu, le choix, poisson, viande, légumes, pâtes et même pizza pour les afficionados. Mimi a jeté son dévolu sur un carpaccio de bœuf aux copeaux de parmesan. Pour moi, sublimissime, un millefeuille de légumes rôtis à la mozzarella, assaisonné à la perfection d’ingrédients raffinés. Le tout accompagné d’une petite délicate timbale de semoule, pois chiches, tomate, menthe…. Mmmm. Juste parfait. En dessert, pas vraiment prévu, un gâteau-nougat glacé concocté et offert par la maîtresse de maison. Un délice, une fois encore.

Promis, je n’attendrai pas le prochain anniversaire de Mimi pour savourer à nouveau cet endroit divin. En plus, si le cœur vous en dit, des chambres d’hôtes, divines elles-aussi, sont à votre disposition. Chambres coquettes, raffinées, délicieuses casitas à thème, Bali, Mexicaine, villa coloniale stylée et authentique….. nichées dans une végétation luxuriante, sur une plage de sable fin à perte de vue, avec en prime de somptueux couchers de soleil…. Le bonheur à portée de main.

C’était avant……

Mimi chez .... le coiffeur....

Mimi chez …. le coiffeur….

Bien sur, beaucoup d’endroits dans le monde ont suscité ou suscitent de réels engouements. Plages immenses et désertes, cabanes de guingois au charme fou, douceur de vivre au rythme des tropiques…. On est envoûté, mais, souvent, on se lasse et l’on retourne vers son pays natal….Or, la majeure partie de tous ces précurseurs, de tous ces francais qui, un beau jour, il y a 40 ans ont découvert ce petit coin de paradis qu’est Las Terrenas, sont restés ancrés ici, certains à temps plein, d’autres une partie de l’année, amoureux comme au premier jour du village, de la beauté de ses paysages, de la nonchalance du quotidien, de son humanité.

Parmi eux, Michel Voleau (Mimi) nous raconte ses tous premiers jours dans ce village étonnant qui n’était alors qu’un hameau de pêcheurs, il nous livre ses premières sensations, ses émois, qui ont marqué définitivement un virage dans sa vie de baroudeur.

L'actuel XO,autrefois la cabane de Michel

L’actuel XO,autrefois la cabane de Michel

1975….

Le tout premier « gringo » tombé sous le charme de Las Terrenas est Jean Desdames, dit Jeannot el Francese. Marié à une américaine, fille de l’ambassadeur des USA à Santo Domingo, c’est un peu par hasard qu’il est arrivé jusqu’ici. Mais, c’est en toute connaissance de cause qu’il s’y est implanté. Avec son copain René Techer et sa femme Anny, il crée le Tropic Banana.

Le Tropic Banana

Très vite, la réputation de douceur de vivre de Las Terrenas franchit l’océan et les premiers francais, avides de changement débarquent. Le Tropic Banana devient leur refuge et leur point de ralliement. Hôtel de charme et bar « à la mode », les « anciens » aiment à se remémorer les soirées inoubliables passées a faire la fête au son de l’orchestre de Coseco et de Papon (mais oui,celui qui fait griller de cochon chez Sandro, le dimanche). Les grands jours, Mariana Vanderhorst (madame le maire) et ses soeurs enflamment le public dans un incroyable show. Les grandes bières et les Cuba Libre coulent à flot et les soirées s’éternisent jusqu’à pas d’heure.

Autre rendez-vous incontournable de ce temps cher au coeur de Michel, le Nouveau Monde et son mélange insolite de nationalités, de sexes et d’âges. Bon, c’est vrai …. les soirées interminables, un peu trop arrosées, se terminent souvent en bagarres générales, toutes nationalités et tous sexes confondus…..

Les premiers commerces

C’est Claude Breard, aujourd’hui décédé et son épouse Bernadette (pharmacie du Paseo) qui eurent l’idée lumineuse d’ouvrir la toute première boutique « chic » au village: La Gâterie face à l’actuel Paseo. Bien achalandée grâce à des produits inédits à l’époque, dénichés à la capitale, elle fit très vite le bonheur des expats de tous poils. Fanfan et Hélène ouvrirent la Salsa au Village des Pêcheurs, Paco et Sarah, sa jeune femme dominicaine fondèrent le Pacocabana, d’autres, comme Anne et Stéphane choisirent d’installer leur petit lolo à la Bonita.

Michel et Paco

Michel et Paco

Atmosphère bohème

S’il n’y avait pas de route goudronnée, pas d’électricité, pas de téléphone, peu d’autos à part une ou deux guaguas brinquebalantes qui réussissaient bon an, mal an, à se trainer jusqu’à Sanchez en empruntant une piste improbable, la vie était délicieusement douce dans ce petit village éloigné de tout. Bermudas décontractés, paréo pour Michel débarqué du Brésil, les pieds nus… on vivait d’un rien sans vraiment se soucier du lendemain. La jeunesse dorée de Santo Domingo fut très vite attirée par cet endroit qu’elle connaissait peu, par ses plages magnifiques, ses paysages paradisiaques et surtout par ces francais d’un autre monde et leur cuisine si « exotique », véritable choc culturel, exquise découverte. Parmi les afficionados, Pedro Quatrain, Oscar Orsini, Litvinnof Martinez ou encore Miguel Polanco que Michel appelait amicalement « le meilleur couturier du monde » vu la qualité des délicates « réparations » qu’il effectuait jour et nuit sur ces fous d’étrangers. Sans oublier le seul juge-avocat-notaire de l’époque Raoul Languasco, figure incontournable, un brin fantasque, que tout le monde connait à Las Terrenas

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L’école francaise

Peu à peu, la vie s’organisait, de jeunes couples débarquaient et ….des enfants naissaient. L’idée d’une école se transforma bien vite en réalité. Une petite cabane de bois à l’emplacement de l’actuel Paseo accueillit bientôt 4 ou 5 bambins . Les cours du CNED y étaient dispensés par des répétiteurs recrutés parmi les nouveaux venus. L’Ecole Francaise était née. Elle fut le véritable déclencheur de l’arrivée en masse des francais à Las Terrenas, puis d’autres nationalités, hollandais, anglais, allemands, espagnols, américains et canadiens….

Conscient de l’incroyable attrait de l’endroit, Michel, bien avant de devenir le roi de la nuit avec son incontournable bar Le Syroz, s’improvisa agent immobilier, le tout premier au village. La cohabitation entre dominicains et étrangers se passait à merveille, sans heurts et dans le plus grand bonheur. En 1994, Oscar Orsini, afficionado des premiers jours créa Luz y Fuerza et donna la lumière à Las Terrenas. Les commerces et services se multiplièrent, les cabanes du Village des Pêcheurs s’inventèrent une nouvelle vie, les restos fleurirent de partout, quelques routes en dur furent ébauchées ….la vie se structurait.

Devant Chez Bruno

Devant Chez Bruno

Et aujourd’hui…..

Selon le fameux Wikipidea,  le village compte aujourd’hui 18.000 habitants, parmi lesquels 6.000 expatriés (1700 Français, 1100 Italiens, 700 suisses et belges, 700 Canadiens, 500 Allemands et les Anglais, Espagnol, Néerlandais, Américains …)…. L’ambiance y est toujours bon enfant et la cohabitation très sereine. Les routes sont toutes goudronnées, même si l’on y déplore parfois un manque certain d’entretien. La capitale n’est plus qu’à deux heures d’auto et un aéroport flambant neuf accueille les touristes à 20 minutes de chez nous. L’agence immobilière de Michel a fait de nombreux petits, trop sûrement, on en compte des dizaines et les restos pullulent, ferment, renaissent de leurs cendres, s’inventent une nouvelle vie, referment, se refont une beauté, rouvrent….. c’est drôle, le seul qui tient la route depuis des décennies est tenu par un dominicain, Luis, sur la merveilleuse plage de Coson…. A croire que tous ces étrangers n’ont rien à apprendre aux autochtones en matière de bons petits plats…..

Mais la vie est toujours belle à Las Terrenas et malgre certains inconvenients inherents a un developpement accelere, on se dit qu’on est quand même bien ici.