Un orage tropical….

Pour tous ceux qui vivent loin de nous, ça impressionne. D’ailleurs, avouons-le, c’est impressionnant. Une pluie drue qui s’affirme haut et fort, loin de la petite bruine pernicieuse qui peut perturber les journées d’automne. Et puis, l’orage, furibond, des éclairs et des coups de tonnerre de folie qui peuvent exploser un cocotier. Si c’est tout près de chez vous, ça fiche les chocottes . Et bien, ce matin, en cette avant-veille du 1er juin, date officielle de la période cyclonique sous nos tropiques, nous avons eu droit à l’un des tous premiers orage tropical de la saison. Je ne vous parle pas de l’état psychologique des mes chiens, terrorisés. A tel point que j’ai du interrompre toute activité domestique pour m’asseoir sur la banquette et les prendre tous, ou presque sur mes genoux. C’est bien une maman.

Mais le but de ce petit post n’est pas de vous attendrir devant l’amour d’une maman-humain pour ses chiens. Non, ce qui m’énerve c’est juste qu’il a plu fort, c’est vrai, mais pas très longtemps et pas plus fort que d’autres fois. Et pourtant, cette heure de pluie à suffit à semer la pagaille, de nouveau, dans le village. J’ignore au moment où je partage ces réflexions avec vous si il y a eu de graves dommages. J’espère que pour tout le monde, et surtout les plus démunis, ça va aller. Mais, quoi qu’il en soit, les images que j’ai vues (malheureusement) dénote d’un problème ardu qui n’est en aucun cas dû à l’intensité des intempéries mais bien au réseau d’évacuation des eaux et à l’éternel problème du rio séparant les deux rives de Las Terrenas. Certes, le rio est de nouveau largement sorti de son lit pour s’étaler sur la calle Carmen entre le bateau et le pont d’Abundio et plus généralement le long de chacun de ses bords. Mais, à Hoyo Cacao, là où je possède toujours mon terrain, la rue bordant Luz y Fuerza ressemblait à un torrent en furie. Jamais vu ça, de mémoire de terrenarien. Là, pas de débordement de rio, il n’y en a pas. Juste un problème d’écoulement. Et, dans le village, je ne vous parle pas de l’odeur, si vous voyez ce que je veux dire.

Il y a une semaine exactement, le maire du village mobilisait la police pour dégager les trottoirs des quelques malheureux, mais tellement charmants occupants qui empiétaient sur le domaine public. Il ferait mieux de mobiliser ses troupes pour régler une fois pour toute le vaste problème des évacuations qui, lui, est une vraie plaie pour le village. Mais, c’est sûr, il s’agit là d’une opération plus difficile, plus salissante et moins photogénique. Et qui demande un minimum d’intelligence.

Ca c’est pour mon coup d’gueule. Je voudrais rassurer tous mes fidèles lecteurs qui ont envie de venir nous rendre visite. Un orage, une ondée tropicale sont des choses normales en cette saison. Au moment où je vous « parle », il fait un soleil radieux, les plantes de mon jardin sourient de toutes leurs feuilles et les petits oiseaux, ravis, s’égosillent dans un concert improvisé, accompagnés de leurs copines grenouilles. Un délicieux tintamarre qui me met le coeur en joie. Mis à part aux abords du rio turbulent, les plages sont belles et la mer est à 30*.  Ne vous fiez pas aux vilaines images qui défilent sur FB. Elles sont prises dans l’instant et ne reflètent pas une vérité qui dure. Ce matin, il a plu, hier et avant hier et le jour d’avant, il faisait un temps exceptionnel et cet après-midi, je vais vous laisser pour faire un petit plongeon dans ma piscine. A bientôt.

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Détournement en fa mineur……

Un petit cadeau pour vous faire patienter en attendant l’album.

Détournement en fa mineur est le second titre en ligne de l’album Indulgence d’Anne Satin dont je vous ai longuement parlé dans un précédent article (Anne Satin, en route pour une nouvelle vie). Après si tu savais qui se moque avec désinvolture des cancans et de la jalousie, Détournement en fa mineur nous raconte l’histoire d’amour possible entre une femme mûre et un tout jeune homme. Paroles fortes et sensibles à la fois, mélodie douce, arrangements somptueux, Anne nous dévoile là encore une autre facette de sa personnalité d’artiste déjà confirmée.

Domingo, mon p’tit bonhomme, mon premier amour-garçon à 4 pattes….

 

Heureux au bord de sa piscine avec Mina

C’est une longue et belle histoire entre nous. C’était en juillet 2004…. Un dimanche matin, quelqu’un sonne à la porte, Ricardo, le maestro de la cana venait vérifier si tout était en ordre sur notre toit. La maison était terminée depuis peu. Dans ses bras, une cagette, et dans la cagette….. deux petites minuscules choses s’agitaient, gémissaient, le corps à peine couvert de poils et les yeux complètement clos. A l’époque, j’étais encore sous le choc de la perte de mon amour infini, Eva, ma petite westie. Depuis, Choupita la délicieuse chatte blanche aux yeux pers et Mina la « petite-fille » de Patricia, jolie chienne de coco noire et feu partageaient ma vie … mais j’étais encore si triste. En voyant ces deux petits bouts de chiens, si vulnérables, si fragiles, mon cœur s’est déchiré, j’aurais fait n’importe quoi pour étrangler ceux qui les avaient abandonnés sur la plage, près d’une poubelle et n’importe quoi pour leur sauver la vie en leur donnant tout mon amour. J’en pris un dans mes bras et ne le lâchais jamais plus. Ricardo s’est occupé du second.

 

Sous l’oeil inquisiteur de Choupita.

Quelques jours après son arrivée.

Avec Mina et Choupita, on fait connaissance.

Domingo était entré dans ma vie. Pas facile au début, il devait avoir une dizaine de jours au maximum, tout tremblant, le bec toujours ouvert, affamé sûrement. Vite je filai acheter un biberon de poupée que je dénichais je ne sais où, de la farine pour BB, du lait écrémé et c’était parti pour de longues journées et nuits à nourrir cet adorable petit être…. Toutes les deux heures….. En apprenant cette aventure TOUT le monde me disait « ne t’attache pas, il ne peut pas vivre, il est trop petit »…. A l’époque, pas de vétérinaire complice, Enrique n’est venu que bien plus tard. Hannibal Mata, c’était le nom du seul véto à des kilomètres à la ronde. Il arrivait de Sanchez sur sa mobylette avec sur son porte-bagages un vague assistant et sa mallette à « outils » et avait vraiment peu de temps à consacrer à des questions existentialistes sur la vie ou la mort d’un petit chiot !

Malgré les avis, je tins bon, aimais Domingo de tout mon cœur. Il dormait dans mon lit et c’est souvent à moitié endormie que je lui donnais son biberon plusieurs fois la nuit. Un jour, il a ouvert les yeux, m’a regardé….. Quelle  émotion. Il commençait à se déplacer seul sous le regard intrigué de Choupita et Mina. Un matin, un peu plus tard il s’est réveillé avec deux oreilles immenses, toutes droites sur sa toute petite tête. Le choc, il était affreux. Les oreilles d’un chiot ont déjà leur taille définitive. Mais je crois que je l’aimais encore plus. Puis, ce fut sa queue qui commença à m’intriguer, obstinément, elle se tortillait en tire-bouchon.

Une étrange mais ravissante queue en tire-bouchon

Domingo a grandi, pas toujours facile, il m’a fallu passer dix jours avec Seb at Claude à Cabrera, il y a 10 ans pour essayer d’avoir une quelconque autorité. J’étais sa femme, sa maman, sa chose et même si c’était un amour de chien, il ne m’obéissait pas, mais pas du tout. 10 jours plus tard, tout est miraculeusement rentré dans l’ordre, notre amour était toujours aussi fort et réciproque mais c’était moi le maître. Ouf ça m’a fait un bien fou. Quand Claude est venu s’installer dans mon bungalow, et qu’il s’est mis dresser ses chiens et ceux de ses clients dans mon jardin, nous avons eu envie d’essayer avec Domingo. Incroyable, c’est qu’il était doué le bougre. Pas toucher à maman. C’était toujours lui le premier à venir me défendre, tous crocs dehors.

Avec Mina, pas toucher maman.

 

Paquita, la 3ème venue à la maison.

Et, si je vous en parle aujourd’hui, c’est que pour la première fois de sa vie, Domingo est à la clinique. Malgré toutes les mises en garde du début, il a une santé de fer et n’a jamais été malade. Mais là, depuis quelques mois, il souffre d’une vilaine hernie mal placée qu’Enrique refusait au départ de lui retirer…. Domingo a 13 ans aujourd’hui, un âge un peu élevé pour une opération. Mais vu la taille de la « tumeur » plus moyen de reculer. Il devait être opéré sous péridurale, ça ne semblait pas compliqué mais là, juste là, un coup de fil d’Enrique qui me panique, c’est plus grave que prévu, péridurale pas possible. Son coeur n’est pas très en forme non plus. Mais d’après lui, l’opération est absolument indispensable ou c’est une condamnation à mort. Il l’emporte tout à l’heure faire un électrocardiogramme à Santo Domingo puis l’opérer si toutefois c’est faisable sous anesthésie gazeuse. Bouhhhh j’aime pas çà et les heures qui viennent risquent d’être douloureuses.
Je t’aime mon p’tit vieux bonhomme et, avec tes 9 frères et sœurs, on t’attend avec impatience. Et quand tu reviendras, je te ferai plein de câlins et de tartines au beurre salé que tu aimes tant. A très vite.

Je t’aime mon BB.

Anne Satin, en route pour une nouvelle vie. Son tout premier interview d’artiste.

Un petit air de Zazie, un joli brin de voix délicat à la Carla Bruni, Anne Satin lève le voile sur sa nouvelle vie.

Ca ne vous ait jamais arrivé d’avoir envie de passer un petit moment avec une personne. Juste parce qu’elle vient de faire un truc énorme qui vous a profondément touché. Et juste parce que vous vous dites que ça fait 14 ans que vous vivez dans le même village du bout du monde et que vous n’avez même pas pris le temps de la connaître. Et bien voilà, ça, c’est fait. Et je dois dire que j’en suis ravie.

Nous avions rendez-vous à 11h dans un décor somptueux, tout au bord de la mer. Et, pendant 2 heures, nous avons fait connaissance, papoté, rigolé. L’espace d’un moment suspendu, en aparté, la jolie Anne s’est dévoilée, s’est racontée. Et, presque en catimini, sur la pointe des pieds, je suis entrée dans sa vie et ses pensées.

Elle est belle Anne. La beauté sereine d’une grande fille sportive bien dans sa tête et droite dans ses basket, débordante d’énergie mais toujours posée avec ce maintien gracieux qu’elle doit à ses nombreuses années de danse classique. 25 ans de Caraïbes, 23 ans comme chef d’entreprise aux côtés de son mari Stéphane, 2 grands enfants, une jolie maison. La dame a tout pour être heureuse et croyez-moi, elle l’est. D’autant plus qu’elle vient d’accomplir un rêve qui lui tenait à cœur depuis son enfance sans vraiment pouvoir le définir: se lancer dans la musique. Mais attention, à fond, pas en amateur, pas juste histoire de « karaoker » avec les potes. Non, non, Anne, auteur-compositeur et interprète est sur le point de sortir son premier album « Indulgence » dont cinq titres ont déjà été enregistrés dans un studio londonien avec des musiciens prestigieux.

Tout a commencé avec la rencontre d’un tromboniste anglais de renom Denis Rollins qui est devenu son ami, l’a initié au délice du jazz londonien et, sans ambages, l’a prise sous son aile.

Très jeune, Anne se nourrit de musique. Et si elle obtient d’excellents résultats avec la flûte à bec, c’est le piano qui la séduit le plus et conserve ses faveurs. Mais, elle se passionne aussi pour la littérature, persuadée au fond d’elle-même de devenir un brillant écrivain…. A presque 40 ans, elle se remet au piano, avec ardeur, passant du classique au moderne avec une facilité déconcertante.  Il y a juste un an, un drame vient bouleverser sa vie. Son père qu’elle adore meurt dans ses bras. Le choc est terrible mais un déclic se produit dont elle parle comme du dernier cadeau de son père, peut-être le plus beau. Elle se met à transcrire sur du papier les émotions si fortes de cet instant difficile. Ses notes se transforment en un magnifique poème doux-dure, touchant et électrisant qu’elle s’empresse de mettre sobrement en musique. « Laissez-moi croire », un bel hommage au disparu, plein de pudeur, déchirant par sa retenu. Un superbe solo de trombone joué par son ami Denis Rollins souligne la gravité de l’instant et confère à ce titre une dimension bouleversante. Dans la foulée et mue par une créativité surprenante, elle écrit et compose quatre autres titres, très différents dont le déjà célèbre « Si tu savais », son premier clip.  C’est dans sa vie de femme mûre et belle qu’elle puise son inspiration. De délicieuses petites histoires, pas si anodines, dans lesquelles chaque femme « dont on chuchote l’âge » comme elle aime à le dire, peut s’identifier. Les amies, la jalousie, la séparation, la séduction …. En fil conducteur le temps qui passe inéluctablement…. autant de thèmes qui lui tiennent tellement à cœur.

Bercée dans son enfance par les mélodies envoûtantes de Brassens, Léo Ferré, Reggiani, Barbara, elle se passionne très vite pour Gainsbourg mais aussi pour Benjamin Biolay dont elle ne désespère pas de se rapprocher rapidement pour, pourquoi pas, une belle collaboration. En attendant c’est avec une autre pointure de la chanson, dominicaine cette fois que notre artiste va collaborer et, elle n’en est pas peu fière. Un duo, inattendu mais très attendu avec le célèbre Pedro Acosta, interprète, mais surtout parolier, entre autres du roi de la Bacchata Franck Reyes. Un événement qui la réjouit d’autant plus qu’elle espère aussi véhiculer dans ses chansons l’amour et la tolérance de l’autre, de la différence.

On papote, on papote et le temps passe, elle est radieuse Anne, elle démarre une nouvelle vie dont elle n’osait même pas rêver, bye bye l’écrivain, bienvenue l’artiste. C’est décidé, elle se lance à fond dans la musique, touchée et boostée par  les éloges unanimes et émouvants émanant des musiciens l’ayant accompagné dans sa première aventure. Il faut dire qu’elle m’a permis de jeter un œil très curieux sur sa messagerie et waouh venant de musiciens que l’on s’arrache dans ce monde très fermé, il y a de quoi être fière. Prochaine étape, enregistrement des derniers titres à Londres avec dans sa valise, elle l’espère Pedro Acosta, mixage, peaufinage et sortie de l’album. Son dernier rêve, collaborer avec Benjamin Biolay et monter sur scène. C’est tout le malheur que je lui souhaite.

Chez Ada, au Paseo, la douce caïmite joue la vedette….

Il y a les chinolas, les mangues juteuses, les papayes, les goyaves, les corossols aussi et puis les jolies caramboles, les pastèques rafraîchissantes, les noix de coco et les pamplemousses bien sûr ….. et puis il y a les caïmites. Et moi,je ne le savais pas! C’est tout à fait par hasard que mon amie Bernadette, férue de fleurs, plantes et fruits en tous genres m’en a parlé ce matin avec gourmandise en me précisant, « vite, il y en a chez Ada »…. Ada, c’est la jolie marchande de fruits et légumes du Paseo, à côté du parking. Mais si, je vous en ai déjà parlée. Elle est ravissante et raconte les yeux pleins d’étoiles les histoires de ses produits tout frais qu’elle chouchoute comme des petits bijoux. J’y suis allée, dare-dare et à côté du basilic bien charnu, du persil, des sacs d’oignons de salade croquante, de tomates, de bananes vertes ou mûres, j’ai découvert à quoi ressemblaient les fameuses caïmites. On dit caïmitos en dominicain.

Le caïmitier est un remarquable géant pouvant atteindre les 30 mètres de haut. Beau et majestueux, il est riche en latex utilisé pour ses propriétés médicinales et tient son nom des taïnos, friands de ses délicieux fruits sucrés. Il a la particularité d’avoir des feuilles vert brillante dessus et brun doré duveteuse dessous. Il se cultive à la fois pour sa valeur ornementale et pour son fruit qui se cueille car il ne tombe pas. La caïmite, appelée aussi fruit-étoile en raison des 8 à 10 quartiers disposés en étoile au centre du fruit ou pomme-lait car une pulpe laiteuse sort lorsque l’on coupe le fruit se consomme frais et mûr, elle a la taille d’une pêche. La pulpe est douce et savoureuse avec un taux de sucres élevé de 14%. Elle contient une grande richesse en vitamines, A et C et celles du groupe B, du calcium et du fer, des glucides, lipides et protéines ainsi que du polyphénol. La consommation de ce fruit, calme les troubles intestinaux. Il est également succulent en confitures.

Alors, vite, précipitez-vous sans tarder dans la petite échoppe d’ Ada, elle vend ses petites merveilles 15 petits pesitos et il n’y en aura pas pour tout le monde.

Ada, la jolie marchande de primeurs du Paseo.