Coup d’cœur : Las Terrenas Solidaria

Chantal…. Rencontre avec une femme batailleuse et persévérante.

Blonde, belle, bien connue pour son goût exquis en matière de mode et son don inoui pour rendre les femmes jolies…. On raffole toutes de son Côté Soleil….Sauf que, Chantal en cette période trouble, devant nos yeux ébahis a montré une autre facette de sa personnalité…. Dès les premiers instants, comme un petit soldat au combat, elle a décidé de ne pas attendre bien sagement confinée que les choses se passent….ni une ni deux, elle crée un compte pour réunir un peu d’argent, elle fonde un groupe ‘’Las Terrenas Solidaria’’, rameute ses troupes et s’entoure d’une véritable petite armée de bénévoles plus dévoués et opiniâtres les uns que les autres….

Las Terrenas Solidaria

La machine est en marche et part au combat pour aider au maximum tous les miséreux du village et des alentours…. Nourriture, couches pour BB, produits de première nécessité et indispensables comme le savon, le chlore, la lessive…. masques gracieusement confectionnés par Raym ou la douce Alexandra de Dream Bag. Les supermarchés, Lindo, Pola…. et leurs clients participent à l’élan communautaire, produits négociés comme le riz, charriot à disposition des acheteurs pour y disposer de quoi nourrir et aider les plus pauvres…des tire-lires sont installées ici et là, à la pharmacie française du Paseo, à la Boulangerie de Philippe et Rachel qui, d’ailleurs offrent depuis le début le pain invendu à l’association…. Puis, il y a ceux comme la Cave à vins du Paseo qui mettent leur boutique à la disposition de toute cette petite ruche besogneuse, on y rassemble les précieuses marchandises, on y élabore des plans d’attaque, on y cuisine même avec le cœur quelques petits plats à offrir, juste pour le plaisir de faire plaisir….. Puis il y a eux, les combattants de première ligne, qui n’hésitent pas une seconde à se rendre dans les barrios les plus reculés pour livrer les dons soigneusement recueillis…. Patrick, Dominique et tous les autres…. Leur récompense : le sourire éclatant de toutes ces familles tellement reconnaissantes. Le point commun de toutes ces petites âmes courageuses, l’amour de ces dominicains qui les accueillent dans leur beau pays….

Bravo Chantal, bravo tous les autres, vous êtes fantastiques et le mot est faible. Gringos dominicanos, c’est ainsi qu’ils vous nomment tous ces laisser pour compte, incapable de s’en sortir sans votre aide précieuse et, juste, juste ça suffit pour vous mettre la larme à l’œil et repartir au combat.

Vous aussi, loin et confinés, amoureux de notre village, pouvez aider Chantal et tous ces incroyables bénévoles, il vous suffit de vous balader sur la page Facebook Las Terrenas Solidaria, et de faire un petit don ou un gros don à la cagnotte Leetchi mise en place. Merci pour eux…. On est tous dans la même galère.

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Et puis, tout s’est accéléré…

Et puis tout s’est accéléré, en France les commerces non indispensables sont fermés, les transports sont surveillés, le confinement non proclamé mais conseillé… heu sauf pour aller voter…

Ici en République Dominicaine, la nouvelle est tombée hier comme un couperet. Tous les vols en provenance et en partance pour l’Europe annulés du 16 mars au 16 avril, pour l’instant…

Jusqu’à présent, on reprochait presque au gouvernement son silence voire son laxisme…. Les pendules ont vite été remises à l’heure. Panique à bord. Les potentiels vacanciers ne sont pas contents et leurs hôtes sur place pas plus, mais ce n’est qu’un demi-mal par rapport à tous ceux qui ont dû pour une raison ou une autre, souvent bien à contre-coeur se rendre en France. Je pense fort à Catherine et Patrick qui, la larme à l’œil ont laissé leurs deux chatons tout doux en pension pour ce qui ne devait être que deux semaines de paperasserie à régler. Les voilà coincés dans l’incertitude. Par chance les chatons sont cajolés, chouchoutés et j’irai encore leur faire un câlinou…. Puis il y a tous ces touristes, enchantés jusqu’à hier de leur séjour paradisiaque dans notre village. Ben, ils peuvent juste pas repartir chez eux…. Bonjour les frais et le dépassement de budget vacances. Et comment ils vont expliquer ça à leur boss… Panique à bord je vous dis…

Sans compter sur la psychose insidieuse qui nous saisit tous…. Il me semble que j’ai beaucoup toussé cette nuit et il me semble bien que j’ai mal au crâne. Allez, je vais faire des provisions à Lindo…. Mince alors c’est quoi tous ces gens masqués, les caissières, les responsables de rayons, certains clients. Puis le check du poing à la place de la bise….Ca fait flipper j’vous jure, on n’a pas l’habitude ici au bout du monde.

Le pire c’est que OK les Etats-Unis, OK l’Europe, OK la Chine capable de construire un hôpital gigantesque en quelques jours…. Mais ici, c’est pas la même. Même si le corps médical est plutôt pas mal, les infrastructures laissent souvent à désirer, et de toutes façons ne peuvent s’occuper de dizaines, centaines…. de malades de ce type à la fois. Quand on imagine le cirque pour se faire soigner normalement, cedula, accord de l’assurance quand il y en a une, paiement exigé s’il n’y en a pas ou pas de soins ou pas de sortie…. C’est pas gagné

Restons calmes, les plages sont toujours aussi belles et, il n’y a pas foule. Mais quand même, méditons cette pensée de Camus….

Capucine

J’ai pleuré Eva, Comanche, puis Paquita, Coca et Mina et Diego et hier…. Capucine.

Petite puce craintive, elle partageait ma vie depuis près de onze ans. Mai 2009, un (ou une) individu sans scrupule mais pas con l’avait balancée dans mon jardin. Un petit animal tout fripé, abîme, pelé, laid…. Un petit ange tombé du ciel ou plutôt de mon portail dans une bonne maison. Elle a grandi Capucine, elle est devenue belle et fière au milieu de tous ses potes viralatas ou malinois. Elle a  pris de l’assurance, trop même, à tel point que lors de notre périple mémorable au Brésil, dont elle faisait bien évidemment partie, elle s’était attaquée à Cheyenne qui la craignait un maximum. Face à cette agressivité ciblée et apparemment non fondée, nous avions décidé, Mimi et moi de la laisser au Bresil aux bons soins de notre jardinier…. Vous me connaissez…. J’ai pas pu et, ma jolie rebelle est revenue avec nous dans sa maison de Las Terrenas… Quelques mois plus tard, première attaque en règle, de Cheyenne cette fois contre celle qui visiblement avait perturbé sa vie…. Sauf que pour le coup, elle reçut l’aide de toutes les autres femelles…. De belles déchirures, de nombreux points de suture mais rien de grave, cette fois j’étais arrivée à temps et avais pu stopper le carnage.

De nombreuses années plus tard, jeudi alors que rien ne me le laissait supposer et que nous étions tous dans le jardin, un cri…. Cheyenne puis Charlie et Zoé se sont à nouveau jetés sur la pauvre Capucine, incapable de se défendre. Alors que je me précipitais pour l’aider, Tatoo est intervenu puis Diego, mon vieux malinois doux et placide, qui a saisi Tatoo par le cou (Tatoo pèse 8 kgs et Diego 40). Il s’est enfui avec lui et a commence à le secouer de toutes ses forces. C’était horrible d’entendre Tatoo hurler et de voir, impuissante Capucine se faire déchiqueter…. Impulsivement je me suis jeté, doigts en avant sur la gueule de Diego…. 2 doigts mal en point mais il ne lâche pas. Et ça dure longtemps, longtemps…. Deux batailles simultanées, le pire cas que l’on puisse imaginer dans une bagarre de chiens. Puis, Mimi est arrivé, Diego a lâché Tatoo. Direction Enrique…. Pas de blessure visible, ses poils l’ont sauvé mais par mesure de securite nuit à la clinique… Et, Capucine fut négligée… Tatoo libéré, j’ai réussi à la dégager de ses 3 tortionnaires, elle a clopiné vers une des cages toujours ouvertes et leur servant de refuge parfois…. Beaucoup de sang mais ça n’a pas tilte dans mon esprit. Ce n’est que le lendemain qu’Enrique est venu lui faire une injection et le lendemain encore qu’elle est partie vers la clinique….

Horrible de se dire que si j’avais, si je n’avais pas…. Le fait est que quand je suis allée la voir hier, ce fut un choc. Elle me regardait de ses yeux si beaux, si tristes et j’ai compris qu’il fallait l’aider à ne plus souffrir. La gangrène s’était invitée dans ses pattes arrière, elle ne pouvait plus se déplacer, ne mangeait plus depuis de longs jours et souffrait atrocement…. Dure, une fois de plus de prendre la décision…. Tu me manques ma puce et je me sens si coupable de ne pas avoir su te protéger.

Je t’aime Capuce.