Gastronomie, bistronomie… la Cave à Vin, une pépite rare à découvrir d’urgence.

Et, en plus, ils sont juste adorables. Ils… ? Cecile, la talentueuse chef qui ignorait jusqu’ici qu’elle possédait un veritable don et Christian son compagnon, bourlingueur insatiable, amoureux fou de la vie et des petits plats de sa chérie.

Originaires du beau Bassin d’Arcachon, c’est à Marrakech qu’ils ont vraiment fait leurs armes à deux, dans l’hôtellerie et la restauration même si Christian, grand voyageur devant l’éternel avait, en solitaire, joué des gammes à St Martin, au Brésil…

Début janvier, après quelques semaines sur place, à la recherche d’une activité ludique, ils se lancent dans une aventure audacieuse en reprenant les rênes de La Cave à Vin du Paseo.

En janvier, Las Terrenas fourmille de ceux que l’on appelle les oiseaux migrateurs, pour la plupart, canadiens bon vivants, fans de bons plans, de moments privilégiés, de cuisine raffinée, arrosée de petits vins gouleyants. Tres vite, ils tombent en amour pour ce petit bistro sympa. Il faut dire que dès le début, la jolie Cécile se donne a fond pour satisfaire une clientele heteroclite. Avec Christian, ils mettent au point une organisation aux petits oignons. Elle cuisine et lui s’occupe de l’intendance, des courses et du service en salle et sur la jolie terrasse.

L’idée, une cuisine faisant la part belle aux produits frais et locaux. Ici, pas de carte mirobolante et parfois lassante. Chaque jour une ardoise différente aux propositions multiples, entrées, plat et dessert selon le panier du jour. Et, Cécile, très vite se révèle une cuisinière hors pair, alliant originalité, créativité, sens du détail et dressages d’exceptions en toute circonstance. Ses assiettes raffinées se dégustent d’abord avec les yeux. On peut dire, sans mentir qu’elle excelle véritablement dans son art et ce ne sont pas ses clients fidèles, gourmets et gourmands qui vous diront le contraire. Les oiseux migrateurs s’en sont retournés dans leur beau pays mais une clientèle, renouvelée d’autochtones, résidents ou touristes reste sous le charme.

En entrée, comment ne pas craquer pour la succulente crème de poireaux et oignons confits doree au chalumeau et saupoudrée de sucre roux. Le gaspacho de betterave, crème fouettée et pistache se déguste comme un nuage de bonheur. L’houmous, savoureux se partage ou pas. Le velouté de chou-fleur joue la vedette avec ses pétales de bacon et sa pistache concassée a cote de la tarte fine de radis roses, fromage frais parsemée de coriandre.

Côté plat, chaque jour un poisson, une viande, un burger et une riche salade composée. Steack de thon aux légumes croquants, filet de dorade au four, crème de chorizo et potimarron, tartare de thon, œuf mollet panné aux herbes et pistache avec sa crème d’avocat… et pour les amoureux de bonne viande, histoire de faire voyager ses papilles, tajine de poulet au citron et olives ou encore sauté de porc sauce teriyaki. Pour les becs sucrés, panacotta fraîche aux fruits rouges, flan coco d’un autre monde, mousse au chocolat gourmande, tarte tatin absolument régressive ou insolite gâteau à l’orange, spécialité de la grand-mère chérie de Cecile mais aussi l’incontournable pain perdu au caramel beurre salé terriblement réconfortant.

On aurait aimer garder secrète cette adresse, havre de paix et de saveurs ouvert pour le petit-dejeuner et le dejeuner a prix tout, tout doux. Mais, ce ne serait pas rendre hommage au talent de Cecile et Christian qui n’est pas en reste dans son rôle en salle. Bravo les amis, on a beaucoup de chance de vous accueillir dans notre petit village du bout du monde.

Publicité

Impressions… merci Bruno R.

J’ose esperer que Bruno R, cet amoureux inconditionnel du LT d’avant pardonnera mon audace. Ce post est si beau et si savoureux que je n’ai pas pu m’empecher de vous le faire partager. Il nous raconte sa decouverte du village, nous rappelle des souvenirs plus ou moins heureux. J’adore, merci Bruno.

 »J’ai bien connu il y a un peu plus de 22 ans quand je suis arrivé ici pour la première fois afin de retrouver deux parents, dont je me demandais où ils s’étaient bien exilés. Le premier est le frère ainé de ma défunte épouse Carole, le bien nommé Gabriel Turquois, officiant toujours dans l’immobilier au Paséo.

Le second est mon cousin germain cannois Dominique Bernard (la toute première Cave à Cigares du Paséo) avec son épouse Ysabel qui de son côté a créé NativeArte, jolie boutique d’artisanat et de bijoux de l’époque, face à Codetel et ses 8 cabines téléphoniques. La boutique est toujours là, mais a changé d’univers.

Eux sont partis il y a 15 ans. Dominique (look très Buffalo Bill) me disant que c’en était trop et que Las Terrenas était devenu New York. Certes. Quand ils sont arrives, les troupeaux de vaches descendaient la piste qui est aujourd’hui la Calle Principal et tout le monde s’allumait à la bougie et/ou fonctionnait avec des bouteilles de gaz. Autre époque.

Pour ceux qui les auraient connus, ils doivent certainement le savoir, car mon cousin communique beaucoup, ils sont maintenant installés au Maroc à Essaouira.

En ce qui me concerne, la dite calle Duarte (la Principal) était goudronnée quand je suis arrivé cette première fois. La France et des français étaient également venus construire la route qui relie Samana en passant par El Limon.

Le reste étant un entrelac de pistes toutes plus ou moins cahoteuses et surtout très chaotiques, ou circulaient quasi exclusivement des quads (chacun en disposait d’un) et quelques mobylettes Honda qui venaient de La Vega.

En revanche l’électricité, symbole de développement, était bien arrivée et bien utilisée. L’opérateur Codetel avait même mis en place un réseau internet ADSL, quasi en avance sur la France et ses campagnes.

Nous avions donc des ordinateurs.

Quelle époque épique dirait la commentatrice de FIP.

Les pistes étaient toujours là.

La capitale était toujours à 6/7h00 de route en passant par Cotui, San Francisco de Macoris, puis enfin Sanchez et sa grimpette à virages serrés, sans parler des nids de poule, pour arriver jusqu’en haut de la loma qui surplombe Las Terrenas, invisible à l’œil nu, cachée par l’une des plus grandes palmeraies au monde, plus de 60 km le long de la péninsule de Samana, côté Atlantique.

Isolée, quasi-inconnue au monde, Las Terrenas commençait à offrir à ses habitants un début de confort moderne, et la possibilité d’être connectés avec le monde entier.

Quelques premiers grands travaux sont entrepris. Terrassement du Golf qui devait rapidement voir le jour au bout de Las Ballenas, quelques constructions en dur avec 1 ou 2 étages par-ci par-là, jusqu’au cyclone tropical Jena la Loca du jeudi 16 septembre 2004 qui contrairement à toutes les hypothèses et prévisions, a traversé le pays de sud en nord pour passer pile au-dessus de Las Terrenas la nuit du 16 au 17, à partir de 21h00 avec le coeur du cyclone à 1h00 du matin, puis reprise une heure plus tard jusqu’à 5h30/6h00 du matin.

Ce ne fût qu’un petit cyclone de force 2/3, mais le village a été ravagé, privé d’électricité et par voie de conséquence d’eau pendant plus d’un mois. Seuls s’en sortaient pas trop mal tous ceux qui disposaient d’un groupe, mais ils étaient rares à l’époque.

La solidarité dont ont fait preuves tous les habitants du village a été exceptionnelle.

Et c’est dans l’adversité que l’on a vu la communauté dominicaine et celle des étrangers relever leurs manches telles un seul homme, pour remettre tout le village sur pied en moins de 2 mois de temps.

En revanche, seules les années futures ont permis de guérir au fur et à mesure les cicatrices béantes qu’a laissé Jeanne la Folle sur son passage, savoire la totalité des bananiers désagrégés, disparus de la surface de la péninsule de Samana, et tous ces palmiers à terre, 1 sur 3, offrant de ce fait une nouvelle visibilité traversante de beaucoup plus loin. Il faudra des années pour se débarrasser de tous ces palmiers allongés à terre, foudroyés en pleine vie, et en replanter quelques autres nouveaux, seulement par-ci, par-là, en priant pour que mère-nature y mette du sien.

En 2022 et depuis longtemps maintenant je crois, il ne reste plus aucun témoignage naturel et visuel de cet épisode qui aura marqué ceux qui l’ont traversé.

Je repense néanmoins au Cayuco qui avait perdu son toit. Dont la moitié était dans ma piscine du Casa LARIMAR derrière l’Atlantico de Sergio et de la Petite École de français d’Henri.

Souvenir de tous les regards hagards de chacun au cours de cette journée du vendredi 17 septembre 2004, personne de près ou de loin n’ayant pu échapper à la tragédie, pas un seul toit en Cana n’ayant pu résister à la violence des vents et disparu au cours du cyclone.

L’eau de la pluie et des orages déchaînés ensuite finit par détruire le coeur de toutes les petites habitations du village qui n’avaient plus de toit.

Je reprendrai la suite de l’histoire ultérieurement, pour faire le parallèle entre comment c’était quand j’ai dû quitter Las Terrenas en 2007 et comment c’est devenu quand je suis revenu l’an dernier en 2021.

Quel Choc ! et quel Bonheur ! »

Bruno R

Coup d’gueule‘’Douce’’ inquiétude, véritable réflexion…

Depuis quelques mois, le village ressemble à une vilaine ruche en effervescence, un terrifiant chantier a ciel ouvert…

Certes en 20 ans, j’ai vu le village changer petit à petit, pléthores de maisons individuelles airbnb ont envahi les zones autrefois calmes et isolées. Toutes les zones. Venant se nicher, étroitement serrées les unes aux autres, histoire de rentabiliser… Mais cependant, aucune, vraiment ne faisaient tache dans le paysage, tout au plus impactant la vie des résidents habitués à leur douce tranquillité…

Mais là, pour le coup depuis quelques mois, c’est une véritable révolution. Les zones comme Ballenas ou Popy étant déjà surchargées de construction, c’est au centre du village que l’on s’attaque. Le moindre commerce qui ferme, la plus pauvre casita qui s’effondre et hop, vite on récupère l’endroit pour y bâtir un gros immeuble en béton bien moche. Il y en a partout. Supermarchés géants, mini centre commerciaux, immeubles de bureaux ou d’habitations. Idem à Bonita où seule la frange en front de mer est épargnée … pour le moment… Idem à Coson qui peu à peu perd de sa magnificence, encombrée par d’hideux blocs sans aucune classe. La question est de savoir qui va remplir toutes ces cages, qui va louer tous ces commerces, occuper tous ces bureaux… Les protagonistes, entrepreneurs, bâtisseurs ont, je l’espère pour eux, sondé le marché avant de nous envahir de toute cette laideur. Pas sûr.

Problème collatéral et pas des moindres, les rues du village, au demeurant étroites et largement encombrées de véhicules de toutes sortes deviennent le magnifique terrain de jeu d’innombrables énormes camions dégueulant de sable, de caliché, bourrés à bloc de blocks, de ferraille, de ciment, d’ouvriers, de brouettes et de materiels de toutes sortes… tellement énormes qu’ils ont bien du mal à circuler dans ces ruelles étroites et manoeuvrent à qui mieux mieux, d’avant en arrière pour tenter de prendre leurs virages generant d’insupportables embouteillages… il me semble que deux personnes au moins en ont perdu la vie…

Puis, il y a les projets. De véritables cataclysmes qui viendront définitivement défigurer les jolies plages de Bonita ou Portillo. Des idées sorties de cerveaux mégalos, pas le moins du monde adaptés à ce qui fut notre petit village.

DCIM\100GOPRO\GOPR2897.JPG

Depuis quelques jours une ‘’guerre’’ s’est déclarée à Portillo entre le club de kite, sérieux, réputé, attirant de nombreux sportifs amoureux d’un spot ravissant et les autorités interdisant aux moniteurs d’accéder à leur lieu de travail… beaucoup de touristes refoulés, eux aussi, dépités de ne pas pouvoir s’adonner à leur plaisir s’en sont allés vers d’autres lieux.

Ne sont-ils pas en train de tuer la poule aux œufs d’or ? Depuis quelques temps, Las Terrenas devenait l’endroit tendance, chic et bohême qui séduisait le plus grand nombre pour son petit côté discret, cocon douillet à l’abri des foules, des immeubles bétonnés et de la vulgarité des grands ensembles sans aucune âme… Jusqu’où va aller l’attrait de l’argent… J’ai peur pour ce petit village qui se développe trop vite, de facon anarchique sans aucun respect pour l’esthétisme, sans une once d’harmonie et sans souci des infrastructures. Dommage.