Saison cyclonique, on y est…

On y est, et dès demain, c’est parti pour 6 mois, le 1er juin marque dans  l’Atlantique Nord,  le début de la saison cyclonique; elle prendra fin le 30 novembre. Les risques de perturbations majeures étant généralement optimales en septembre. Mais attention, saison cyclonique ne veut pas dire mauvais temps, durant toute la période, le temps est en général chaud et majoritairement beau et ensoleillé, ce qui réchauffe la mer et favorise la venue des satanés ouragans.

Mais pour bien tout comprendre, lisez donc la suite!

Petite piqûre de rappel : comment se forme un cyclone ?

Tout d’abord, il ne se crée pas à partir de rien, mais à partir d’une zone perturbée : un amas nuageux ou une ligne de grains ou encore une onde tropicale, qui est dans le jargon spécialisé, une perturbation tropicale. Les perturbations qui nous concernent prennent le plus souvent naissance au large du Cap Vert mais, elles peuvent aussi naître très près de nous et se développer rapidement.

Autre condition, celle qui assure le  » carburant  » du système, élément nécessaire pour maintenir ou développer une zone perturbée. Ce carburant, c’est l’eau chaude, l’océan devant avoir une température d’au moins 26°, certains disent même 26,5 degrés Centigrades, sur au moins 50 mètres de profondeur. L’évaporation de surface de grandes quantités d’eau fournira l’énergie nécessaire pour entretenir le système de machine à vapeur qu’est une formation cyclonique. Si l’eau est trop froide, le cyclone ne peut pas se former ou, s’il était déjà formé préalablement, il s’affaiblit puis finit par perdre ses caractéristiques cycloniques.

Autre élément : les vents doivent être relativement homogènes de la surface jusqu’aux sommets nuageux, au-delà de 12 à 15 km d’altitude. Sur toute cette épaisseur, le profil de vent doit en effet être régulier, c’est-à-dire avoir la même direction et la même force ou presque. Lorsque cette condition est réalisée, la partie active de la perturbation reste concentrée et un renforcement du système peut s’effectuer. Sinon, l’énergie développée par le système va se disperser et le système a tendance à se  » cisailler « . C’est le cas par exemple quand on rencontre des vents d’Est dans les premiers niveaux, alors que des vents d’Ouest ou de Nord sont observés plus haut. Le déplacement du système va se trouver contrarié, et il aura tendance à se désorganiser.

Enfin, il y a une condition absolument nécessaire, qui est en réalité une nécessité mécanique, physique primordiale. Les courants d’air ascendants au cœur du système vont abaisser la pression atmosphérique en surface, mais il n’y aura de dépression pouvant se creuser que si on n’est pas trop près de l’équateur. En effet, sur les régions équatoriales, conséquence de la rotation de la Terre sur elle-même, le tourbillon ne peut se créer car la force de pression agit pour combler immédiatement toute velléité de creusement dépressionnaire. Ainsi, un cyclone ne peut se former que s’il se situe à plus de 6 ou 7° de latitude. C’est cette condition qui empêche aux cyclones de se développer ou de se diriger vers la Guyane ou le nord du Brésil, pour ne parler que des régions proches des Antilles : ce sont des zones trop proches de l’Equateur !

Toutes ces conditions sont donc nécessaires à la formation et au développement d’un cyclone tropical. Si l’une au moins de ces conditions n’est pas remplie, le cyclone ne peut se former. Si un cyclone était formé et qu’une de ces conditions disparaît, il s’affaiblira et pourra se désagréger au bout de quelques heures : voyage au-dessus d’eaux trop froides ; parcours sur de larges étendues terrestres (s’ils rentrent, on dit atterrissent, sur des continents, sur le Mexique ou les Etats-Unis par exemple, ils peuvent mourir, se dissiper, dans les 24 heures) ; profil de vent dit cisaillé ; trajectoire trop proche de l’équateur.

Le cyclone dans tous ses états

On les appelle ouragans, cyclones ou typhons, ces trois termes désignent tous un seul et même phénomène que l’on appréhende et que l’on surveille de très près lorsque l’on vit sous nos latitudes. Les cyclones tropicaux se caractérisent par des vents soutenus d’une vitesse maximale d’au moins 120 km/h près du centre.

En fonction de la vitesse maximale du vent soutenu, on distingue trois classes de perturbations tropicales:

Dépression tropicale quand la vitesse est inférieure à 63 km/h;

Tempête tropicale quand cette vitesse se situe entre 63 et 118 km/h; c’est à ce stade qu’on baptise le phénomène;

Cyclone ou ouragan quand cette vitesse dépasse 119 km/h.

Les cyclones tropicaux peuvent s’étendre sur des centaines de kilomètres et s’accompagner de vents destructeurs, de pluies torrentielles et d’ondes de tempête, voire parfois de tornades. L’échelle Saffir-Simpson classe les ouragans en cinq catégories selon leur force. Voici les vitesses maximales des vents soutenus correspondant à ces catégories:

Ouragan de catégorie 1 – les vents soufflent entre 119 et 153 km/h;

Ouragan de catégorie 2 – les vents soufflent entre 154 et 177 km/h;

Ouragan de catégorie 3 – les vents soufflent entre 178 et 209 km/h;

Ouragan de catégorie 4 – les vents soufflent entre 210 et 249 km/h;

Ouragan de catégorie 5 – les vents soufflent à plus de 249 km/h.

Comment baptise-t-on les cyclones tropicaux?

La durée de vie des cyclones tropicaux atteint une semaine voire plus, si bien qu’il est possible que deux cyclones tropicaux se produisent simultanément. Pour éviter toute confusion, les prévisionnistes baptisent donc chacun des cyclones tropicaux à partir de listes annuelles où alternent prénoms féminins et prénoms masculins classés par ordre alphabétique. Ainsi, en 2021, nous ferons peut-être la connaissance de Ana .  Bill . Claudette .Danny .  . Elsa . Fred . Grace . Henri . Ida . Julian . Kate . Larry . Mindy . Nicholas . Odette . Peter . Rose . Sam . Teresa . Victor . Wanda

A noter qu’Ana a déjà montré le vilain bout de son nez, il y a quelques jours.  Cette tempête subtropicale a brièvement évolué au Sud des Bermudes, sans conséquence.

Comment prévoit-on les cyclones tropicaux?

Partout dans le monde, des météorologistes font appel à la technologie moderne (satellites, radars ou ordinateurs) pour suivre l’évolution des cyclones tropicaux. Ces phénomènes sont souvent difficiles à prévoir, car ils peuvent brusquement perdre de leur intensité ou incurver leur trajectoire. Les météorologistes disposent cependant de technologies à la pointe du progrès pour prévoir comment un cyclone tropical évoluera, y compris dans son déplacement et ses variations d’intensité, ou encore quand, à quel endroit et à quelle vitesse se produira son atterrage. Les Services météorologiques des pays exposés sont ainsi en mesure de publier des messages d’alerte officiels et, grâce à la coopération et à la coordination à l’échelle internationale, la surveillance des cyclones tropicaux, dès les premiers stades de leur formation, ne cesse de s’améliorer.

Prévisions 2021

A ce jour, les principaux organismes mondiaux spécialisés dans la prévision cyclonique, en particulier la NOAA et le Tropical Storm Risk, envisagent une saison cyclonique 2021 légèrement plus active que les moyennes en Atlantique Nord, mais sans commune mesure avec l’année dernière. Ainsi, il est prévu entre 13 et 20 phénomènes nommés, dont 6 à 10 ouragans (pour une moyenne de 7), et dont 3 à 5 atteindraient le stade d’ouragan majeur (c’est-à-dire au moins la catégorie 3/5 sur l’échelle internationale de Saffir-Simpson).Une bonne nouvelle pour nous, les Caraibes devraient être peu touchées cette année, par contre les Etats-Unis risquent d’être un peu plus chahutés.

Bien sûr ceci ne reste que des prévisions, et nul ne peut prévoir de façon exacte ce que le ciel nous réserve.

En aparté, je vous donne mon truc pour contrer les cyclones, chaque jour en période cyclonique, je me connecte à l’un de ces sites et si un cyclone pointe le bout de son nez, je le regarde droit dans les yeux et ne le lâche plus jusqu’à ce qu’il disparaisse de l’écran. Juré, ça marche!

– Données et tracking phénomène en cours

http://www.intellicast.com/Storm/Hurricane/AtlanticSatellite.aspx

http://www.ospo.noaa.gov/

Page FB: Meteo des cyclones

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Coup d’oeil vers le ciel tout bleu….

Ne nous voilons pas la face les gars, on est dans le vif du sujet. La mer chaude comme l’eau d’un jacuzzi et le sable du Sahara a rejoint ses pénates. Le bal est ouvert et pour l’heure, c’est plutôt rock’n roll dans le ciel….

Très important en cette période de ne pas oublier de jeter, de temps en temps, un petit coup d’oeil sur la météo. Attention, pas de scénarios catastrophes avant que cela ne soit nécessaire. Dernière en date, Josephine, tempête de belle taille est passée bien au large de nos côtes pour mourir dans l’Atlantique… Et pour l’heure, si un phénomène à 20% de chance de se transformer en cyclone se pavane déjà dans la mer des Caraibes, arrosant copieusement les petites îles alentours, c’est son frangin, de couleur rouge sur la carte qui inquiète les spécialistes et déchaîne les passions. Pas encore dépression, encore moins tempête ou cyclone elle mérite juste que l’on ne la quitte pas des yeux…

Je vous tiens au courant. Belle journée.

Chahuté par le temps, Le château de feuilles joue les coquets…

 

Le temps. Ami quand il est le seul à pouvoir apaiser les blessures d’un cœur qui saigne. Assassin quand, sans vergogne il nous afflige ses outrages, nous ride, nous diminue, nous colore les cheveux en gris, en blanc, nous efface…. Et le temps est le même pour tout le monde, humains, animaux, flore, fleurs, arbres, choses de la vie… même le toit chevelu de mon château de feuilles de lui résiste pas…. Et c’est avec consternation qu’après une inspection minutieuse la sentence est tombée… 6 ans après la dernière réfection totale, il faut refaire toute la partie arrière de la toiture et réparer du mieux possible celle du bungalow….

L’horreur, 250 m2 de palmes à enlever du toit, puis 250m2 à faire entrer dans le jardin, livrées par un camion si haut et si monumental qu’un homme est indispensable tout le long du trajet, depuis Santiago pour soulever les fils électriques, plus bas que lui et sa précieuse cargaison. Pas question d’entrer sur la propriété, le portail est ridiculement petit pour un tel mastodonte. Alors, des paires de bras musclés jettent la cana sur le sol derrière le portail, une montagne de cana qui privera Mimi ronchon de sa balade matinale au village. Puis, 250m2 de cana à préparer puis à poser selon les règles de l’art sur une structure de bois dénudée. Ca bosse fort, sans répit sous un soleil de plomb et malgré cette ardeur au travail, les 7 muchachos et le maestro ont eut besoin de 3 jours complets pour en venir à bout et me laisser un environnement ‘’à peu près’’ propre.

Histoire d’un toit de cana

Au même titre que la mer, le soleil et les cocotiers, le toit de palmes est le symbole incontournable, la carte postale de la douceur de vivre sous les tropiques en toute décontraction. Il faut dire qu’avec son côté mutin et sa coupe savamment décoiffé, il n’y en a pas deux comme lui pour sublimer la maison la plus ordinaire et en faire une starlette de podium tendance et chic. En plus, non content d’être sexy en diable, ce toit 100% naturel est bien dans l’air du temps et assure côté couverture. Intransigeant avec les intempéries qu’il refuse de laisser passer, il se laisse volontiers caresser par les alizés qui s’amusent dans sa chevelure et pénètrent délicatement dans la maison, histoire de maintenir à l’intérieur une température idéale. Avec lui, pas besoin de clim, un bon ventilateur, des aérations bien faites et le tour est joué, il fait toujours frais et bon.

Bien sûr, nul n’est parfait sur cette terre et ce n’est pas mon toit de cana qui va déroger à cette règle. Les aseptisés chroniques, les hypocondriaques, les paniqués des bébêtes…. lui reprochent d’être peu hygiénique. Je dirais plutôt qu’il est victime de son succès, beau et confortable, tous les insectes de la création rêvent de s’y installer, à commencer par le redoutable termite. Pas folles les bébêtes! Des ratons de coco aussi parfois seraient heureux d’y construire leur nid, les cucarachas, et même de jolis serpents verts (pas méchants). Chuttt…. pas de panique! Contre les ratons de coco, un joli matou fera l’affaire et les tiendra éloignés de votre demeure pour toujours. Quant aux insectes indésirables et notamment les termites, une bonne fumigation régulière vous en débarrassera pendant longtemps. Après, le seul vrai, gros, insupportable défaut que je lui trouve, c’est de ne pas être éternel. Tous les 4, 5, 6 ou 7 ans, c’est le bordel le plus complet quand il s’agit de découvrir la toiture, de réparer la charpente abîmée, d’évacuer tous ces déchets et de remplacer les vieilles palmes par des jolies toute pimpantes. Je suis en plein dedans, ça fait 4 jours que ça dure et ce n’est pas prêt d’être fini. En même temps, c’est grâce à cet inconfort temporaire que m’est venue l’idée de vous parler du toit en palmes de cana.

Le matériau

En République Dominicaine, la palme la plus utilisée pour la construction de toits est celle du palmier appelé caña, d’origine cubaine. 15 mètres de haut, de larges feuilles en éventail d’une envergure de 80 cm à 1,20 m. On en trouve des plantations entières à Azua, San José de Ocoa, Peravia, Barahona, Higüey, Dajabón, Santiago Rodríguez et Santiago. Parfois, la tradition est conservée, et c’est alors un cheval (un caballo) qui va récupérer dans les plantations les feuilles récoltées. Lorsque l’on opte pour un toit en caña, on entend parler de 50 ou 100 caballos…. en voilà l’origine…. et un caballo de caña c’est pile poil 50 feuilles.

Un long travail de préparation

D’énormes camions livrent la caña dans tout le pays, commence alors un long et fastidieux travail de préparation. La palme est taillée, puis cloutée pour pouvoir être fixée sur la charpente, feuille à feuille, le plus proche possible pour assurer l’imperméabilité, mais pas trop pour permettre à l’air d’y circuler. C’est tout un art et seuls quelques maestros ont le secret d’un toit de palmes bien fait et leur technique bien particulière. Bien sûr, pour assurer la pérennité de l’ouvrage, une pente de toit minimum est nécessaire, si ce n’est pas le cas, les feuilles pourrissent immédiatement.

Le plus souvent le toit des habitations couverte de palmes est doublé. A l’intérieur, on retrouve des lattes de bois vernies, lasurées ou peintes aux couleurs de la Caraibe. Entre ce décor de bois et la palme, on peut alors glisser et fixer en le chauffant ce que l’on appelle ici la tela, une sorte de toile épaisse enduite de goudron qui renforcera, bien entendu l’imperméabilité et sera un frein à la chaleur du soleil. Côté terrasse, la caña, posée dans les règles de l’art, se suffit à elle-même. La caña adore le soleil et le vent et déteste l’humidité, pas question de construire ne serait-ce qu’un abris (un palapa) sous les arbres qui empêchent les rayons de soleil de caresser les palmes et conservent l’humidité.

Si toutes les conditions réunies, pente, soleil, bon maestro…. c’est un véritable bonheur de vivre sous un tel toit. Même en plein été quand la température extérieure, sous le soleil brulant frise les 50 voire 60 degrés, il fait délicieusement bon à l’intérieur. Les nuits, sans clim sont confortables. Très résistante aux vents salins et au vent tout court, la caña bien posée s’agite parfois sous les rafales des tempêtes tropicales, mais ne déserte pas facilement et jusqu’au bout remplit son rôle de couverture idéale pour nos régions parfois chahutées. A Las Terrenas, la tendance est plutôt au jingle ou aux plaques de fausses tuiles en plastique…. En ce qui me concerne, vous l’aurez compris, malgré les désagréments causés notamment lors de son remplacement, je suis fan de ces toits naturels d’une incomparable beauté.

Balade en images

 

Une montagne de palmes, les toutous s’en donnent à coeur joie

Les vieilles palmes sont stockés sur un tas et partiront à la basura…

On prépare la cana…

 

Ricardo, le maestro, surveille….

Travail assidu, mais…. smartphone dernier cri…. à la main…

A dos d’homme, la cana, une fois prête, est transporté 100 m plus loin, ça en fait des kilomètres, eux doivent s’endormir sans problème à la fin de leur dure journée.

 

Et le lendemain, le Château de feuilles fait son malin, tout pimpant sous un grand ciel bleu,

Et, Dorian ouvre le bal….

 

Après presque trois mois d’un temps estival paradisiaque, sans l’ombre de l’ombre d’une quelconque onde belliqueuse, la saison cyclonique semble reprendre du poil de la bête. Un vilain petit canard grognon déjà baptisé Dorian nous nargue du coin de son vilain museau. Pour l’instant, tempête tropicale, il batifole dans les eaux chaudes de l’Atlantique, s’en donnant à cœur joie, pas franchement pressé de faire la connaissance de nos îles qu’il devrait cependant atteindre mardi aux niveau des Grenadines….

Les pronostics concernant son avenir ne sont que balbutiements. Certains le voient enfler et devenir ouragan au passage de l’arc antillais, d’autres le voient déjà s’affaiblir en toquant les terres. Dorian est attendu en République Dominicaine jeudi. Dépression, ou tempête, ou cyclone, à vrai dire à cette heure-ci nul ne peut le dire…. Mais ce qui est sûr, c’est que nous sommes au cœur du problème, la saison cyclonique est bel et bien en place, le ciel ne peut que se montrer chagrin, mouillé, turbulent, terrifiant….. Une chance, les prévisions sont extrêmement fiables à court terme, deux ou trois jours…. Alors un petit conseil, en cette période incertaine, un coup d’œil sur les sites spécialisés n’est pas une mauvaise idée….. Moi, j’aime bien celui-ci….https://www.nhc.noaa.gov/

Coup d’oeil vers le ciel ou….. vous savez quoi…..

 

…. Il y a 22 ans aujourd’hui, pile poil, je quittais définitivement la France, mon Alsace adoptive, ma jolie maison, mon job que j’adorais, ma famille, mes amis…. Je quittais tout ça pour une autre vie que je devinais plus riche et plus heureuse, différente, je quittais tout ça pour les Caraibes…. St Barth, nous voilà, Claude mon mari, Eva mon amour de petite chienne, une ou deux valises, c’est tout….. L’aventure commençait. Et, pas un jour je ne le regrette, j’avais raison.

Mais en fait, je m’égare, je voulais simplement vous dire que depuis tout ce temps, depuis que les tropiques m’ont adoptée comme je les ai adoptés, je n’ai jamais vu de début de période cyclonique aussi calme et câline. Jamais. Et pourtant, Dieu sait que je l’observe le ciel. Trouillarde comme je le suis, il me semble qu’en fixant un vilain phénomène droit dans les yeux, j’ai le pouvoir de l’écarter de mon chemin. Foutaises vous allez me dire, peut-être mais jusqu’à ce jour ça a presque toujours fonctionné…..Or, cette année, j’ai beau scruter les sites spécialisés, écouter avec attention les commentaires des spécialistes, je ne vois rien….. Ni perturbation, ni onde tropicale, ni…. Rien quoi. Même pas les bons gros orages de chaleur de juin et juillet, pas de pluie, tout est sec et bleu et chaud et beau. Piscines et mer et air frôlent les 34 degrés, c’est juste délicieux. Maintenant, est-ce de bon augure, l’avenir nous le dira….. En attendant, profitons de cette période douce. Las Terrenas n’a jamais été si belle, les plages resplendissent et le village est plutôt coquet sans les vilaines pluies qui lui salissent les petons et remplissent ses caniveaux de plastiques et de papiers souillés.

Sauf qu’aujourd’hui, la donne a changée. Une vilaine perturbation, si bizarre que l’on hésite à lui donner un nom, mi tempête, mi cyclone, mi on ne sait trop quoi, une vilaine perturbation menace notre région. Pour l’heure, elle se balade, bien humide et venteuse au sud de l’arc antillais et devrait nous mouiller les petons dès demain …. l’avenir proche nous le dira. En attendant, je vais fermer les jolis yeux de mon château de feuilles, ceux qui, tout en haut de la toiture, nichés dans les douces palmes nous préservent jour après jour de l’ardeur des rayons du soleil en procurant une délicieuse brise. A demain pour d’autres nouvelles, bonnes je l’espère…

Petite balade douce et sucré parmi de beaux ou d’insolites paysages.

Las Ballenas, ma plage.

Billet doux : la ronde des saisons …. chez nous….

En lisant mon dernier clin d’œil vous contant les cyclones et la saison cyclonique, vous pensez sans doute que notre beau pays où le soleil nous fait la grâce de briller chaque jour, ou presque, se contente de deux saisons bien distinctes, la saison cyclonique et la saison « douce »….. C’est d’ailleurs à peu de choses la version choisie par les sites officiels qui mentionnent une saison des pluies de mai à octobre et une saison sèche de décembre à avril…. Mouais….. un peu rapide comme constatation. En fait, après quelques années de vie sous nos tropiques, une évidence saute aux yeux, enfin sautille aux yeux, c’est pas vraiment tranché, pas vraiment net comme en Europe…. Mais quand même, après ces quelques années de vie ici, 21 en ce qui me concerne, de façon subtile mais certaine, on ressent la ronde des saisons un peu décalée peut-être.

L’automne…

Pour moi c’est la saison la plus différente, la plus agréable peut-être. Je ressens l’automne dans tout mon être. Après la chaleur suffocante d’un mois de septembre interminable, l’automne de Las Terrenas s’installe en octobre et suivra son petit bonhomme de chemin jusque fin novembre….Les températures se sont apaisées. Constantes, elles ne varient pas beaucoup du jour à la nuit et stagnent aux alentours de 28 degrés. La pluie, pernicieuse ou rebelle s’invite souvent dans le paysage. Les jours ont rétréci. Après un crépuscule éphémère qui ne dure que l’espace d’un souffle de papillon, la nuit, brutale, tombe vers 6h, 6h30. Un gros sommeil réparateur et le soleil ne réapparaitra que sur le coup des 7 heures. Le matin, tôt, une sorte de brouillard tout doux nous enveloppe dans le jardin. Le soleil se fait plus câlin, il teinte de façon délicate palmes et fleurs, soulagées de ne plus être la proie de ses rayons ardents. Les plages sont désertes, les touristes n’arriveront qu’en décembre et les chiens ravis de retrouver leur espace, batifolent dans les vagues….

L’hiver….

Décembre, janvier, février….. vous allez rire, mais parfois, on a vraiment très froid….. la température peut descendre jusqu’à 16 degrés durant la nuit. C’est une horreur, la piscine et la mer ne sont plus qu’à 25 et plus possible de se baigner sous peine de pneumonie….. Enfin en ce qui me concerne…. Pour lutter contre les frimas, je m’enveloppe dans deux, trois paréos et il m’arrive même de couvrir mes petons de grosses chaussettes et là, je rêve d’un vrai feu de cheminée. Mais en même temps, c’est la saison cocooning où il est agréable de se nicher dans de doux coussins pour lire plein de bouquins ou regarder béatement les télé-films de Noel à la télé. Les touristes sont arrivés pour le plus grand bonheur des commerçants et restaurateurs. Souvent, il pleut dans la journée, de belles averses par ci par là mais cette année, pas une goutte de pluie comme quoi, les pronostics à long terme ne sont guère fiables. Ici, tout change tout le temps et même s’il pleut très dru durant 10 minutes, le soleil, bougon d’avoir été dérangé mais pugnace et pas rancunier revient vite nous remonter le moral.

Le printemps….

Disons de février à mai….. Les thermomètres voient leur mercure s’affoler, ça grimpe, ça grimpe. Dame pluie boude et mon copain le soleil brille de mille feux, impatient de montrer toute sa splendeur des mois d’été. L’océan s’est bien réchauffé et ma piscine n’est pas en reste, elle frôle les 29 … presque supportable. C’est qu’on devient frileux à vivre sous les tropiques…. C’est la belle saison des splendides couchers de soleil où le ciel se donne en spectacle, rouge, rose, mauve, bleu…. symphonie sans cesse renouvelée….

L’été….

Ca cogne. Juin, juillet, aout et septembre. 30 à 35 degrés à l’ombre, bonjour les coups de soleil pour les imprudents badauds tout blancs….. D’autant plus que le long des côtes, sur les plages si tentantes, d’agréables alizés font croire à une température plus douce. Même pas peur, ils s’exposent, se tournent et retournent sur leur serviette, se baignent voluptueusement dans une eau à 32 degrés, se rallongent et…. se retrouvent couleur homard bouilli, le corps endolori….. Pas d’imprudence, même si les cocotiers et autres palmiers arborent de belles palmes toujours vertes, le soleil brûle et peut vous gâcher les vacances. Nous on sait, on bouge le moins possible et durant ces mois-canicule on reste bien sagement sous nos ventilos. Septembre est le mois de prédilection des tempêtes tropicales, voire des vilains cyclones mais ces phénomènes sous haute surveillance ne nous prennent jamais au dépourvu, ils sont prévisibles des jours, voire des semaines à l’avance….. L’idée étant de rester vigilant.

Alors il n’y a pas de saison ici….. Non mais. Il fait chaud l’été, doux en automne et au printemps et brrr… froid l’hiver. Et puis, ne vous fiez pas trop aux sites météos, il pleut rarement des journées entières, même si, bien sûr cela peut se produire. Un soleil resplendissant suit souvent un gros grain bien violent. Si le cœur vous en dit, chaque saison est belle pour découvrir notre splendide péninsule, vous n’avez aucune excuse. Belles découvertes à vous tous.

Un coup d’œil vers les nuages

Et Dieu sait qu’aujourd’hui, on est servi. Le ciel est plombé, d’un uniforme et ma foi assez seyant gris souris…..

Avant, pendant toute la durée de la saison cyclonique, je vous abreuvais de mes commentaires, ou plutôt des commentaires avisés de spécialistes des phénomènes cycloniques. Photos à l’appui. Mais ça, c’était avant. Puis, un ami m’a lancé, comme ça, mine de rien une petite pique qui m’a fait réagir…. Loin de moi l’idée de vous alarmer. En ce qui me concerne, durant cette période mi-figue-mi-raisin, je passe mon temps le nez planté devant les sites spécialisés dans l’espoir de conjurer le mauvais sort. La peur n’empêche pas le danger, c’est ce qu’on dit, mais moi, je préfère savoir à quelle sauce on va me manger. Bref, je vous abreuvais donc d’images qui se voulaient rassurantes mais qui étaient pourtant bel et bien fort inquiétantes…. Pour la bonne raison que peu d’entre vous prenaient la peine de lire les textes d’explication de ces graphiques colorés, se contentant, perplexes d’observer les images. En fille intelligente que je suis (LOL) j’ai changé mon fusil d’épaule et je ne vous parle plus de rien. Ce qui ne m’empêche pas de me tenir au courant. Mais voilà, depuis, je reçois des tas de messages de personnes inquiètes de mon silence….. alors aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, petit coup d’œil vers les nuages.

C’est pas terrible dans l’Atlantique, plutôt rock en roll. La grosse Florence s’approche des côtes américaines, Joyce et Hélène font les folles au milieu de l’océan et Isaac a décidé de se payer du bon temps du côté des CaraÏbes. Il n’est pas loin celui-là, ou plutôt celle-là parce que à l’heure où je vous parle et où il traverse les petites Antilles, il est redevenu Tempête tropicale. Il a choisi de se frayer un chemin juste entre la Martinique et la Guadeloupe qu’il arrose copieusement, ça c’est sûr. Puis, il poursuivra, vraisemblablement sa course dans la mer des Caraïbes, bien loin des côtes de la République Dominicaine, histoire de rejoindre la croix orange qui s’amuse du côté de l’Amérique Centrale, une autre perturbation bien de saison. Espérons que les deux compères se contenteront d’une petite balade entre potes dans les eaux chaudes des Caraïbes, sans plus inquiéter personne. Chez nous, allez, on va dire qu’il risque de mouiller, un peu comme c’est le cas maintenant. Mais rien de bien méchant.

Pour l’instant, et je touche du bois, et je vous conseille d’en faire autant, on ne s’en sort pas trop mal. Ma jolie panic-room est juste jolie et ne remplit aucune fonction délicate, et c’est juste bien comme ça. Promis, s’il me semble que derrière les nuages un autre phénomène indélicat risque de perturber nos douces journées tropicales, je saute sur mon blog et vous raconte…. A condition que vous preniez la peine d’une petite promenade au pays de mes mots….

Début officiel de la saison cyclonique….. c’est reparti.

On y est, et dès demain, c’est parti pour 6 mois, le 1er juin marque dans  l’Atlantique Nord,  le début de la saison cyclonique; elle prendra fin le 30 novembre. Les risques de perturbations majeures étant généralement optimales en septembre. Mais attention, saison cyclonique ne veut pas dire mauvais temps, durant toute la période, le temps est en général chaud et majoritairement beau et ensoleillé, ce qui réchauffe la mer et favorise la venue des satanés ouragans.

Mais pour bien tout comprendre, lisez donc la suite!

Petite piqûre de rappel : comment se forme un cyclone ?

Tout d’abord, il ne se crée pas à partir de rien, mais à partir d’une zone perturbée : un amas nuageux ou une ligne de grains ou encore une onde tropicale, qui est dans le jargon spécialisé, une perturbation tropicale. Les perturbations qui nous concernent prennent le plus souvent naissance au large du Cap Vert mais, elles peuvent aussi naître très près de nous et se développer rapidement.

Autre condition, celle qui assure le  » carburant  » du système, élément nécessaire pour maintenir ou développer une zone perturbée. Ce carburant, c’est l’eau chaude, l’océan devant avoir une température d’au moins 26°, certains disent même 26,5 degrés Centigrades, sur au moins 50 mètres de profondeur. L’évaporation de surface de grandes quantités d’eau fournira l’énergie nécessaire pour entretenir le système de machine à vapeur qu’est une formation cyclonique. Si l’eau est trop froide, le cyclone ne peut pas se former ou, s’il était déjà formé préalablement, il s’affaiblit puis finit par perdre ses caractéristiques cycloniques.

Autre élément : les vents doivent être relativement homogènes de la surface jusqu’aux sommets nuageux, au-delà de 12 à 15 km d’altitude. Sur toute cette épaisseur, le profil de vent doit en effet être régulier, c’est-à-dire avoir la même direction et la même force ou presque. Lorsque cette condition est réalisée, la partie active de la perturbation reste concentrée et un renforcement du système peut s’effectuer. Sinon, l’énergie développée par le système va se disperser et le système a tendance à se  » cisailler « . C’est le cas par exemple quand on rencontre des vents d’Est dans les premiers niveaux, alors que des vents d’Ouest ou de Nord sont observés plus haut. Le déplacement du système va se trouver contrarié, et il aura tendance à se désorganiser.

Enfin, il y a une condition absolument nécessaire, qui est en réalité une nécessité mécanique, physique primordiale. Les courants d’air ascendants au cœur du système vont abaisser la pression atmosphérique en surface, mais il n’y aura de dépression pouvant se creuser que si on n’est pas trop près de l’équateur. En effet, sur les régions équatoriales, conséquence de la rotation de la Terre sur elle-même, le tourbillon ne peut se créer car la force de pression agit pour combler immédiatement toute velléité de creusement dépressionnaire. Ainsi, un cyclone ne peut se former que s’il se situe à plus de 6 ou 7° de latitude. C’est cette condition qui empêche aux cyclones de se développer ou de se diriger vers la Guyane ou le nord du Brésil, pour ne parler que des régions proches des Antilles : ce sont des zones trop proches de l’Equateur !

Toutes ces conditions sont donc nécessaires à la formation et au développement d’un cyclone tropical. Si l’une au moins de ces conditions n’est pas remplie, le cyclone ne peut se former. Si un cyclone était formé et qu’une de ces conditions disparaît, il s’affaiblira et pourra se désagréger au bout de quelques heures : voyage au-dessus d’eaux trop froides ; parcours sur de larges étendues terrestres (s’ils rentrent, on dit atterrissent, sur des continents, sur le Mexique ou les Etats-Unis par exemple, ils peuvent mourir, se dissiper, dans les 24 heures) ; profil de vent dit cisaillé ; trajectoire trop proche de l’équateur.

Le cyclone dans tous ses états

On les appelle ouragans, cyclones ou typhons, ces trois termes désignent tous un seul et même phénomène que l’on appréhende et que l’on surveille de très près lorsque l’on vit sous nos latitudes. Les cyclones tropicaux se caractérisent par des vents soutenus d’une vitesse maximale d’au moins 120 km/h près du centre.

En fonction de la vitesse maximale du vent soutenu, on distingue trois classes de perturbations tropicales:

Dépression tropicale quand la vitesse est inférieure à 63 km/h;

Tempête tropicale quand cette vitesse se situe entre 63 et 118 km/h; c’est à ce stade qu’on baptise le phénomène;

Cyclone ou ouragan quand cette vitesse dépasse 119 km/h.

Les cyclones tropicaux peuvent s’étendre sur des centaines de kilomètres et s’accompagner de vents destructeurs, de pluies torrentielles et d’ondes de tempête, voire parfois de tornades. L’échelle Saffir-Simpson classe les ouragans en cinq catégories selon leur force. Voici les vitesses maximales des vents soutenus correspondant à ces catégories:

Ouragan de catégorie 1 – les vents soufflent entre 119 et 153 km/h;

Ouragan de catégorie 2 – les vents soufflent entre 154 et 177 km/h;

Ouragan de catégorie 3 – les vents soufflent entre 178 et 209 km/h;

Ouragan de catégorie 4 – les vents soufflent entre 210 et 249 km/h;

Ouragan de catégorie 5 – les vents soufflent à plus de 249 km/h.

Comment baptise-t-on les cyclones tropicaux?

La durée de vie des cyclones tropicaux atteint une semaine voire plus, si bien qu’il est possible que deux cyclones tropicaux se produisent simultanément. Pour éviter toute confusion, les prévisionnistes baptisent donc chacun des cyclones tropicaux à partir de listes annuelles où alternent prénoms féminins et prénoms masculins classés par ordre alphabétique. Ainsi, en 2021, nous ferons peut-être la connaissance de

Cyclones
TT Ana
N/D Bi
N/D Claudette
N/D Danny
N/D Elsa
N/D Fred
N/D Grace
N/D Henri
N/D Ida
N/D Julian
N/D Kate
N/D Larry
N/D Mindy
N/D Nicholas
N/D Odette
N/D Peter
N/D Rose
N/D Sam
N/D Teresa
N/D Victor
N/D Wanda

A noter qu’Ana a déjà montré le vilain bout de son nez, il y a quelques jours.  Cette tempête subtropicale a brièvement évolué au Sud des Bermudes, sans conséquence.

Comment prévoit-on les cyclones tropicaux?

Partout dans le monde, des météorologistes font appel à la technologie moderne (satellites, radars ou ordinateurs) pour suivre l’évolution des cyclones tropicaux. Ces phénomènes sont souvent difficiles à prévoir, car ils peuvent brusquement perdre de leur intensité ou incurver leur trajectoire. Les météorologistes disposent cependant de technologies à la pointe du progrès pour prévoir comment un cyclone tropical évoluera, y compris dans son déplacement et ses variations d’intensité, ou encore quand, à quel endroit et à quelle vitesse se produira son atterrage. Les Services météorologiques des pays exposés sont ainsi en mesure de publier des messages d’alerte officiels et, grâce à la coopération et à la coordination à l’échelle internationale, la surveillance des cyclones tropicaux, dès les premiers stades de leur formation, ne cesse de s’améliorer.

Prévisions 2019

Selon le très sérieux Colorado State University (CSU),  il faudrait prévoir entre 13 et 20 phénomènes nommés, dont 6 à 10 ouragans (pour une moyenne de 7), et dont 3 à 5 atteindraient le stade d’ouragan majeur (c’est-à-dire au moins la catégorie 3/5 sur l’échelle internationale de Saffir-Simpson). Une bonne nouvelle pour nous, les Caraibes devraient être peu touchées cette année, par contre les Etats-Unis risquent d’être un peu plus chahutés.

Bien sûr ceci ne reste que des prévisions, et nul ne peut prévoir de façon exacte ce que le ciel nous réserve.

En aparté, je vous donne mon truc pour contrer les cyclones, chaque jour en période cyclonique, je me connecte à l’un de ces sites et si un cyclone pointe le bout de son nez, je le regarde droit dans les yeux et ne le lâche plus jusqu’à ce qu’il disparaisse de l’écran. Juré, ça marche!

– Données et tracking phénomène en cours

http://www.intellicast.com/Storm/Hurricane/AtlanticSatellite.aspx

http://www.ospo.noaa.gov/

Page FB: Meteo des cyclones

Un point sur le ciel par Olivier Tisserand

Irma continue son chemin chaotique dans l’Océan Atlantique, surfant allègrement sur la force III puis II puis III….. Si ce matin tôt sa trajectoire semblait clairement monter vers le nord, vers 10h, celle avait encore changé d’avis et se rapprochait de sa trajectoire initiale donc de nos îles…. Ce n’est que demain, voire lundi que nous serons définitivement (ou presque) renseignés sur notre sort.On continue à croiser les doigts….


Le point d’Olivier Tisserand que vous pouvez retrouver sur Facebook.

Bonjour

Pour la première fois de sa courte vie, #Irma a connu une petite défaillance cette nuit, probablement à cause de la proximité immédiate de l’air sec, de l’eau un peu moins chaude mais aussi de la contrainte des hautes pressions qui dévient sa route et donc un peu son organisation. Le NHC l’a déclassé en ouragan de Cat. II sur les sorties des outils d’analyse des images satellite (Dvorak). C’est avant tout un effet de seuil puisque l’intensité a baissé de seulement 10 knts. Mais sur la dernière image satellite jointe on peut remarquer que l’organisation a repris et que l’oeil est à nouveau bien visible même s’il est un petit peu plus réduit que hier soir. Un nouveau cycle de reconstruction pourrait avoir lieu et donc empêcher un renforcement à court terme. Mais ne nous leurrons à partir de demain soir l’environnement devrait revedenir très favorable et Irma devrait donc à nouveau partir dans un cycle de renforcement.

De toute manière, la vie d’un ouragan est par définition chaotique, faite de phases d’intensification, de stabilisation et parfois d’affaiblissement, il y aura d’autres changements pour Ima d’ici le milieu de semaine prochaine.

Question trajectoire, la tendance à la remontée des prévisions s’est stoppée. L’ECMWF maintient depuis hier midi une trajectoire stable au nord immédiat des Îles du Nord et le GFS a un même un tout petit peu rabaissé la sienne à 6h ce matin pour se rapprocher du premier. Il est à noter que les 2 modèles baissent dans le même temps la prévision d’intensité en remontant un peu la pression, il est possible que ces 2 évolutions soient directement liées, comme je l’explique depuis hier. Le NHC pour sa part est dans une ligne médiane entre les 2 modèles avec cependant un cône d’incertitude très large sur la longitude de l’arc antillais). Un consensus quasi général à 5 jours est en train de se former sur cette trajectoire légèrement au nord de Saint-Martin.

Voilà les nouvelles du matin. Je referai un point ce soir ou à midi si les runs des modèles montrent une évolution notable.

Quoi qu’il en soit il semble maintenant avéré que ce système impactera le nord de l’arc antillais plus ou moins fortement. Il est donc important que les Îles du nord et à un moindre niveau la Guadeloupe se préparent à l’impact, quel qu’il soit. Dans tous les cas il va y avoir des dangers, à plus ou moins grande échelle. Tout d’abord le vent, bien sûr (mais dont la force pourra énormément varier selon la latitude de passage dans l’axe de l’arc antillais) mais aussi la pluie et surtout la houle. Un système pareil lève une houle très importante et même s’il passe à plusieurs centaines de km ça peut devenir très critique pour les constructions en bord de mer directement exposées. Ce risque vaut d’ailleurs pour toute la moitié nord de l’arc antillais, la Martinique est donc concernée. Mais la gestion des risques, ce n’est pas mon domaine et nul doute que les autorités vont rapidement mettre en place les mesures appropriées que je vous invite tous à scrupuleusement respecter.

Pour le moment la tendance permet d’espérer d’éviter le pire, cet à dire un passage direct sur une zone habitée sur les petites Antilles, même si le risque reste très important d’un revirement. Donc, sans céder à la panique, on commence à se préparer tranquillement.

Bonne journée

 

Irma, pas si douce….

3 mois se sont écoulés depuis le début de la saison cyclonique 2017. Il fallait bien s’attendre à ce que les choses se gâtent. On y est, une vilaine Irma se développe, horrible mastodonte, dans l’Atlantique et bien qu’elle soit encore à quelque 3000 kms de nous, on est tout sauf rassurés. Pratiquement née tempête tropicale au large du Cap Vert, elle est passée au stade d’Ouragan Majeur force 3 en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Bon, pas de panique, rien n’est encore sûre, sûre quant à sa trajectoire définitive, nous le saurons d’ici 2 ou 3 jours…. mais restons prudents et pensons quand même à nous munir des fournitures de base comme eau, produits non périssables, bougies, allumettes, aliments pour animaux (très importants)…. Si impact il devait avoir avec notre île, ce ne serait pas avant la fin de la semaine prochaine… L’ évolution d’Irma et toutes les précisions sur la force de ses vents, pluie, etc …sur http://www.nhc.noaa.gov/. ou sur la page Facebook de SXM Cyclone https://web.facebook.com/Sxm-Cyclone-271196976321580/?hc_ref=ART_GAJKqtZMLG-LxeOnmCD992zkeFrEqeqmXqULfPfEVy7-oF5cLbyBeE2Iq5kFcs0 dont le site a été piraté hier par de grands malades…..

Olivier Tisserand, nous tient lui aussi au courant de façon très précise de l’évolution de la vilaine Irma. Voici sa dernière analyse datant de ce matin:

« La situation reste toujours assez complexe au sujet d’#Irma avec pas mal d’évolution sur ses paramètres.

Comme je l’expliquais hier, son renforcement aussi violent que soudain était paradoxalement une bonne nouvelle pour l’arc antillais puisque qu’il augmentait sensiblement la possibilité d’un passage plus au nord de l’arc. Dans le même temps, je parlais d’un répit dans son intensification du fait des cycles de « reconstruction » de l’oeil.

Et bien on y est. La structure de Irma est ce matin un petit peu moins organisée que hier. Ca reste toujours un gros système violent de Cat. III mais on voit très bien une pause marquée dans son intensification. Cette situation devrait durer avec un environnement temporairement moins favorable et l’arrivée dans la zone d’eau un peu plus froide et avec un air un peu plus sec. Les modèles prévoient une stabilisation ou une baisse de l’intensité pour les prochaines heures avant un nouveau renforcement qui pourrait avoir lieu à proximité de la longitude de l’arc antillais. Espérons que cette phase de stabilisation ou de léger affaiblissement n’impacte pas à 48h la tendance de trajectoire initiée hier et confirmée cette nuit.

Pour la trajectoire justement, on note sur les run de 0h et de 6h des modèles une nouvelle remontée très légère de celle-ci et donc un maintien de la tendance d’hier. Au niveau du GFS et de la majorité des autres c’est peu visible puisqu’ils déjà très au nord mais réel au niveau des coordonnées et pour l’ECMWF c’est un peu plus visible puisque la trajectoire passe de sud St-Barth à nord Anguilla (à la louche), quand au NHC, il suit la tendance tout en restant proche de la prévision de l’ECMWF. Notons tout de même que pour le moment, seul l’ECMWF (et le CMC qui est à la ramasse sur ce système) voient un passage sur ou à proximité immédiate de l’arc antillais. Tous les autres sont sur une trajectoire très au nord.

Ceci dit, le niveau d’incertitude demeure important du fait de cette hésitation dans l’intensité, mais aussi d’une vitesse de déplacement un peu plus lente qui s’explique en partie par la résistance d’une zone de haute pression devant Irma (la même zone qui doit commencer à la faire se déplacer un peu plus sud dans les prochaines heures). Et comme à cette distance le moindre degré d’azimut dans la trajectoire peut se traduire par plusieurs centaines de kilomètres de latitude d’écart au niveau de l’arc antillais il est impossible d’annoncer une quelconque zone de passage en dehors du cône d’incertitude actuel.

En résumé, stabilisation de l’intensité cette nuit qui devrait perdurer dans la journée, maintien de la tendance de remontée de trajectoire dans les prévisions des modèles et arrivée dans la zone de conflit avec les hautes pressions qui va très rapidement nous en dire beaucoup plus sur notre sort. »