Un petit tour au village

Allez, une fois n’est pas coutume, je sors ma tit’ auto et on part faire un petit tour au village.

Arret chez Claude Lachamps pour se reapprovisionner en paréos, sublimes ces paréos.

Un petit verre au XO, ca, c’est obligé, ca reste le plus beau spot de LT.

Une caipiriña au nouveau 18. Les nouveaux patrons sont cubains, plutot sympas et la jolie barmaid, reine de la caipi est toujours la.

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Puis direction Les 3 Caravelles. Ca reste mon resto préféré de vrai. Tout y est bon. Aujourd’hui, ce sera centoyo. Ya pas photo, c’est le meilleur de LT. Rapport qualité/prix imbattable…. et Simone,le patron qui court derriere nous sur le parking pour nous dire aurevoir…. vous y croyez vous…. rien que du bonheur.

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Un lointain souvenir

moi

Je me souviens de cette fille qui ne rêvait que de vacances au bord de la mer. Les vacances c’était tout pareil que dans la chanson de Michel Jonaz « on allait au bord de la mer », tout pareil mais ce n’était pas triste,bien au contraire. J’en garde après tant d’années un souvenir fabuleux. J’y ai passé des moments inoubliables, ai connu mes premiers émois d’adolescente amoureuse, ai rencontré mon « premier » mari…..C’était beau.

Escapade au Grand Bahia Principe de Portillo

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Vous allez me dire, et, c’est vrai, qu’en certaine circonstance, on trouve les choses plus belles….. Je n’avais pas vu mes nièces chéries depuis…… plus de 13 ans et ma petite Tess (elle, c’est carrément ma petite-nièce) devait avoir 5 ans à mon dernier passage en France. Oups, elle a bien changé. Une pure merveille.
C’est gentil, elles ont décidé de venir rendre visite (ENFIN!!!!!) à leur tata. Question pratique, question rapport qualité/prix,( vu qu’ils arrivaient à 5 et que je ne pouvais malheureusement pas tous les accueillir chez moi) la famille a opté pour une semaine en all-inclusive au Grand Bahia Principe de Portillo. Au début je trouvais cela bizarre, mais bon….. Puis, l’idée m’est venue d’aller passer quelques jours avec elles…..

détail sympa, lespetites clochettes qui récupèrent l'eau des gouttières pour arroser les luxuriantes plantes tout en douceur.

détail sympa, les petites clochettes qui récupèrent l’eau des gouttières pour arroser les luxuriantes plantes tout en douceur.

Tres joli le hall de reception

Tres joli le hall de reception

A mon arrivée, j’ai failli prendre les jambes à mon coup….. Certes, le gigantesque hall de réception est grandiose, accueillant, un décor exquis, plein de petits détails rigolos, un jardin splendide, un personnel aux petits soins, mais……. des centaines de gens sur la plage…. Le sable jonché de touristes….. ravis de se chauffer au soleil de fin octobre, un ou deux verres (gratuits) à la main…. Pas ma tasse de thé, habituée à ma jolie et presque toujours plage déserte de Las Ballenas…..

Mylou et Faby....

Mylou et Faby….

Puis, je les ai vues et tout a changé. D’abord, beaucoup de gens certes, mais polis et bien élevés, loin de l’image que l’on se fait d’une foule en délire. Quelques animations près de la piscine,mais rien d’extravagant, pas de musique tonitruante ni de gosses braillards,juste le sable blond et la mer à perte de vue et dans la mer……. mais oui, plein de poissons multicolores, là à deux mètres de la plage. Rien que du bonheur. Et puis la petite paillote tenue par Euclide juste derrière nos transats, les mojitos, servis à profusion….. Une véritable découverte, je vous dis! Il y a plein de restos dans l’enceinte de l’hôtel, et sans exagérer, la nourriture est succulente. Jamais vu des buffets aussi variés, frais, changeant à chaque repas, sans parler du petit resto italien ou le gastro francais très gourmand. Partout des nappes blanches, des serveurs au garde à vous, tout est propre et de bon goût.

Jolie Tess et Bertrand son amoureux.

Jolie Tess et Bertrand son amoureux.

Côté hébergement, petit bémol.D’abord, dommage, aucune chambre ne donne sur la mer, la plage étant réservée aux infrastructures, restos, piscines, etc…. La déco vieillotte est sans charme, la baignoire à bulles un véritable enfer, la clim mollassonne et le ventilo diabolique (n’est-ce pas Faby)…. mais très propre et pratique.
Bref…… pour un budget raisonnable et un temps de vacances plutôt court, cet all-inclusive est très agréable. Bien sûr, et en tout premier lieu parce qu’il est le seul. Je ne vois pas Las Terrenas envahi par ces structures géantes. Un bon point au Bahia Principe, mais à la seule condition d’oser s’en échapper pour prendre le temps de découvrir le village, histoire de ne pas repartir idiot.
A bientôt mes puces, revenez vite!

Une plage immense

Une plage immense

Une belle rencontre lors d'une longue,longue balade.

Une belle rencontre lors d’une longue,longue balade.

C’était avant……

Mimi chez .... le coiffeur....

Mimi chez …. le coiffeur….

Bien sur, beaucoup d’endroits dans le monde ont suscité ou suscitent de réels engouements. Plages immenses et désertes, cabanes de guingois au charme fou, douceur de vivre au rythme des tropiques…. On est envoûté, mais, souvent, on se lasse et l’on retourne vers son pays natal….Or, la majeure partie de tous ces précurseurs, de tous ces francais qui, un beau jour, il y a 40 ans ont découvert ce petit coin de paradis qu’est Las Terrenas, sont restés ancrés ici, certains à temps plein, d’autres une partie de l’année, amoureux comme au premier jour du village, de la beauté de ses paysages, de la nonchalance du quotidien, de son humanité.

Parmi eux, Michel Voleau (Mimi) nous raconte ses tous premiers jours dans ce village étonnant qui n’était alors qu’un hameau de pêcheurs, il nous livre ses premières sensations, ses émois, qui ont marqué définitivement un virage dans sa vie de baroudeur.

L'actuel XO,autrefois la cabane de Michel

L’actuel XO,autrefois la cabane de Michel

1975….

Le tout premier « gringo » tombé sous le charme de Las Terrenas est Jean Desdames, dit Jeannot el Francese. Marié à une américaine, fille de l’ambassadeur des USA à Santo Domingo, c’est un peu par hasard qu’il est arrivé jusqu’ici. Mais, c’est en toute connaissance de cause qu’il s’y est implanté. Avec son copain René Techer et sa femme Anny, il crée le Tropic Banana.

Le Tropic Banana

Très vite, la réputation de douceur de vivre de Las Terrenas franchit l’océan et les premiers francais, avides de changement débarquent. Le Tropic Banana devient leur refuge et leur point de ralliement. Hôtel de charme et bar « à la mode », les « anciens » aiment à se remémorer les soirées inoubliables passées a faire la fête au son de l’orchestre de Coseco et de Papon (mais oui,celui qui fait griller de cochon chez Sandro, le dimanche). Les grands jours, Mariana Vanderhorst (madame le maire) et ses soeurs enflamment le public dans un incroyable show. Les grandes bières et les Cuba Libre coulent à flot et les soirées s’éternisent jusqu’à pas d’heure.

Autre rendez-vous incontournable de ce temps cher au coeur de Michel, le Nouveau Monde et son mélange insolite de nationalités, de sexes et d’âges. Bon, c’est vrai …. les soirées interminables, un peu trop arrosées, se terminent souvent en bagarres générales, toutes nationalités et tous sexes confondus…..

Les premiers commerces

C’est Claude Breard, aujourd’hui décédé et son épouse Bernadette (pharmacie du Paseo) qui eurent l’idée lumineuse d’ouvrir la toute première boutique « chic » au village: La Gâterie face à l’actuel Paseo. Bien achalandée grâce à des produits inédits à l’époque, dénichés à la capitale, elle fit très vite le bonheur des expats de tous poils. Fanfan et Hélène ouvrirent la Salsa au Village des Pêcheurs, Paco et Sarah, sa jeune femme dominicaine fondèrent le Pacocabana, d’autres, comme Anne et Stéphane choisirent d’installer leur petit lolo à la Bonita.

Michel et Paco

Michel et Paco

Atmosphère bohème

S’il n’y avait pas de route goudronnée, pas d’électricité, pas de téléphone, peu d’autos à part une ou deux guaguas brinquebalantes qui réussissaient bon an, mal an, à se trainer jusqu’à Sanchez en empruntant une piste improbable, la vie était délicieusement douce dans ce petit village éloigné de tout. Bermudas décontractés, paréo pour Michel débarqué du Brésil, les pieds nus… on vivait d’un rien sans vraiment se soucier du lendemain. La jeunesse dorée de Santo Domingo fut très vite attirée par cet endroit qu’elle connaissait peu, par ses plages magnifiques, ses paysages paradisiaques et surtout par ces francais d’un autre monde et leur cuisine si « exotique », véritable choc culturel, exquise découverte. Parmi les afficionados, Pedro Quatrain, Oscar Orsini, Litvinnof Martinez ou encore Miguel Polanco que Michel appelait amicalement « le meilleur couturier du monde » vu la qualité des délicates « réparations » qu’il effectuait jour et nuit sur ces fous d’étrangers. Sans oublier le seul juge-avocat-notaire de l’époque Raoul Languasco, figure incontournable, un brin fantasque, que tout le monde connait à Las Terrenas

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L’école francaise

Peu à peu, la vie s’organisait, de jeunes couples débarquaient et ….des enfants naissaient. L’idée d’une école se transforma bien vite en réalité. Une petite cabane de bois à l’emplacement de l’actuel Paseo accueillit bientôt 4 ou 5 bambins . Les cours du CNED y étaient dispensés par des répétiteurs recrutés parmi les nouveaux venus. L’Ecole Francaise était née. Elle fut le véritable déclencheur de l’arrivée en masse des francais à Las Terrenas, puis d’autres nationalités, hollandais, anglais, allemands, espagnols, américains et canadiens….

Conscient de l’incroyable attrait de l’endroit, Michel, bien avant de devenir le roi de la nuit avec son incontournable bar Le Syroz, s’improvisa agent immobilier, le tout premier au village. La cohabitation entre dominicains et étrangers se passait à merveille, sans heurts et dans le plus grand bonheur. En 1994, Oscar Orsini, afficionado des premiers jours créa Luz y Fuerza et donna la lumière à Las Terrenas. Les commerces et services se multiplièrent, les cabanes du Village des Pêcheurs s’inventèrent une nouvelle vie, les restos fleurirent de partout, quelques routes en dur furent ébauchées ….la vie se structurait.

Devant Chez Bruno

Devant Chez Bruno

Et aujourd’hui…..

Selon le fameux Wikipidea,  le village compte aujourd’hui 18.000 habitants, parmi lesquels 6.000 expatriés (1700 Français, 1100 Italiens, 700 suisses et belges, 700 Canadiens, 500 Allemands et les Anglais, Espagnol, Néerlandais, Américains …)…. L’ambiance y est toujours bon enfant et la cohabitation très sereine. Les routes sont toutes goudronnées, même si l’on y déplore parfois un manque certain d’entretien. La capitale n’est plus qu’à deux heures d’auto et un aéroport flambant neuf accueille les touristes à 20 minutes de chez nous. L’agence immobilière de Michel a fait de nombreux petits, trop sûrement, on en compte des dizaines et les restos pullulent, ferment, renaissent de leurs cendres, s’inventent une nouvelle vie, referment, se refont une beauté, rouvrent….. c’est drôle, le seul qui tient la route depuis des décennies est tenu par un dominicain, Luis, sur la merveilleuse plage de Coson…. A croire que tous ces étrangers n’ont rien à apprendre aux autochtones en matière de bons petits plats…..

Mais la vie est toujours belle à Las Terrenas et malgre certains inconvenients inherents a un developpement accelere, on se dit qu’on est quand même bien ici.