Batallon Proteccion Animal, un tout petit supplément d’âme…..

Lorsque je suis arrivée en République Dominicaine, il y a presque 18 ans une des choses qui m’ait le plus choquée était l’absence totale de considération des Dominicains pour les animaux, quels qu’ils soient. Combien de fois ais-je vu des gamins jouer au ballon sur la plage avec des chiots, le chiot bien entendu remplaçant le précieux ballon, des mobylettes tirant de pauvres chiens haletants, des mobylettes toujours ou des autos s’amusant sciemment à percuter des chiens, des chats… des mômes désoeuvrés massacrant des oiseaux pour passer le temps. Et dans la rue, combien de coups de pieds en traitres, juste parce qu’un chiot malheureux cherchait une caresse. Dans les champs, des vaches, des ânes, des chevaux squelettiques et assoiffés. A Santo Domingo, durant 3 mois, de mon hôtel sur le Malecon, j’observais les larmes aux yeux ces pauvres chevaux à bout de souffle, frappés à qui mieux mieux par leurs propriétaires malsains quand ils avaient du mal à tirer sous un soleil de plomb des gros touristes stupides en mal d’exotisme bidon… Et tant d’autres horreurs encore….comme ces bouts d’choux enfermés dans des sacs poubelles et balancés sur la plage… Domingo, Paquita… deux de mes premiers amours de 4 patounes furent de ceux-là. L’animal était moins bien considéré qu’un meuble ou un appareil ménager.

En août 2012, un sursaut d’humanité de la part du gouvernement. Une loi sur la protection animale est promulguée, la loi 248-12…. Une loi très complète qui ne laisse rien au hasard et risque bien de changer la vision des Dominicains ou gringos vivant dans le pays, face aux animaux. Vous en trouverez quelques extraits en français et l’intégralité en espagnol dans un prochain billet.

Oui mais, cette loi, encore fallait-il la faire appliquer et ça, c’était tout sauf gagné. On ne change pas l’attitude d’un peuple par un petit bout de papier et les personnes chargées de faire appliquer cette loi, visiblement étaient loin d’être prêtes elles aussi. Du coup, loi ou pas, pas grand-chose ne changeait dans l’attitude générale des soi-disant humains vis-à-vis des animaux…

Puis, un jour, une dame, lassée, blessée par cet état de fait, une grande dame, amoureuse des animaux, profondément meurtrie devant quelque geste cruel que ce soit à leur égard, décida qu’il était temps d’agir. En juillet 2019, Blanca Espinal Duran créa le Batallon de Proteccion Animal dominicain. Une association tout ce qu’il y a de plus formelle et extrêmement fonctionnelle. De 2 ou 3 au départ, le Batallon comporte aujourd’hui plus de 80 membres, tous volontaires et non rémunérés, disséminés dans des cellules du nord au sud du pays et chapeautés par une direction à la capitale. Leur rôle : par amour des animaux, faire appliquer coûte que coûte cette loi 248-12. Ils en ont les moyens juridiques et aboutissent toujours à une solution positive pour l’animal.

A Las Terrenas, la responsable de la cellule, très impliquée et on ne peut plus active est Sylvie. Elle vit à la Barbacoa avec ses 4 toutous dont 3 rescapés bien chanceux d’avoir croisé son chemin et quelques chats mignons. Extrêmement motivée, elle multiplie depuis son intégration les actions punitives contre les maîtres indélicats. Cela commence par une dénonciation (même si ce terme peut en choquer quelques-uns…), Sylvie se rend sur place pour constater, essaye de parlementer et, malheureusement, le plus souvent se voit obliger de revenir avec fiscal et policiers. Jusqu’à ce jour, toutes ses interventions se sont soldées de façon positive pour les animaux. Récupération de 2 tout petits chiots abandonnés dans sa maison par une odieuse personne retournée en France, libération de 2 chiens attachés jour et nuit à une chaîne, sans rien pour se protéger des intempéries, sans eau ni nourriture… A Puerto Plata, un individu qui sans honte, en plein jour avait traîné son pauvre chien derrière sa moto s’est vu menotté et emprisonné et fortement pénalisé. Les animaux sont bien entendu retirés définitivement à leur propriétaire et le batallon tente de leur trouver un nouveau doux foyer. Seule, Sylvie sature et aimerait rencontrer d’autres personnes, amoureuses comme elle de ces défavorisés et prêts à se battre pour leur rendre leur dignité et une vie plus douce. Si vous vous en sentez le cœur, n’hésitez pas à la consulter et à intégrer le Batallon.

Sur Facebook Bonne Garde Sylvia ou whats app 829 577 5925.

C’est à ce même numéro que vous pouvez vous adresser en cas de constatation de maltraitance d’animal.

Savoir que des personnes aussi sensibles existent me met à chaque jour du baume au cœur. Je les admire et les remercie tellement pour leur petit supplément d’âme. Elles donnent tout et ne demandent en échange qu’un peu de compréhension, d’intelligence, un peu plus d’amour pour nos amis à 4 pattes et la fin de la cruauté. Merci Sylvie, Isis ta supérieure à Santo Domingo et dame Blanca qui vit aujourd’hui à Boston mais qui garde un œil affûté sur sa petite tribu et gère tout de main de maître par Internet. Je vous aime.

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Un ciel rock’n roll…

De mémoire de spécialiste, pas moi mais c’est Olivier Tisserand qui le dit, c’est la première fois en quinze ans qu’une telle bataille ‘’navale’’ se déroule dans le ciel de l’Atlantique. Il y en a partout, des Paulette, des Rene, des Sally, des Teddy, des Vicky et j’en passe et des meilleurs…. Non seulement tous ces phénomènes inquiétants s’agitent à qui mieux mieux à proximité de nos têtes mais en plus, si vous suivez un peu l’actualité cyclonique année après année, il ne vous aura pas échappé que nous en sommes déjà à la lettre T, le 14 septembre. En 2017, la sinistre Irma déclenchait sa furie à la même époque , calcul vite fait, au minimum 11 phénomènes nommés ont déjà pris part au bal funeste de la saison cyclonique 2020…. Par chance, il semble que pour l’heure, ils préfèrent se pavaner sur l’immensité de l’océan que sur nos pauvres têtes. Un petit tour sur le bleu des flots et puis s’en vont.

Pourvu que ça dure, j’rigole mais à chaque fois, je flippe…. Nous sommes en plein dans le vif du sujet et la saison calme n’arrive que fin novembre. On croise les doigts et on surveille le ciel. Bonne journée.

Un peu d’histoire (Fin)…. La Rep Dom, du tourisme mais pas que….

Économie

La République Dominicaine est un pays en plein développement. Son économie galopante occupe la neuvième place de l’Amérique Latine et la première des Caraïbes et de l’Amérique Centrale. Grâce à sa situation géographique et ses accords de libre commerce, la République Dominicaine est facilement accessible aux marchés des États-Unis, des Caraïbes et de l’Amérique Centrale, l’Amérique Latine et l’Europe. Les principaux partenaires commerciaux du pays étant États-Unis, Haïti, Cuba, Jamaïque, Mexique, Brésil, Colombie, Espagne, Pays Bas, Belgique, Royaume Uni et Chine.

Son économie, dépendante depuis des siècles de l’exportation des produits agricoles, sucre, cacao et café s’est convertie en une économie diversifiée entre les secteurs services (60% du PIB), fabrication (22%), agriculture, exploitation minière et commerce.

Tourisme

Avec plus de mille kilomètres de plages, la zone coloniale la plus ancienne de l’hémisphère occidental et des montagnes et paysages spectaculaires, la République Dominicaine est la destination touristique la plus fréquentée des Caraïbes.

Exploitation minière

En 2012 a commencé l’exploitation des mines d’or et d’argent dans les mines de Pueblo Viejo, située à 100 km au nord-est de Santo Domingo, qui dispose d’une des réserves aurifères les plus importantes du monde.

L’entreprise qui exploite la mine, formée par les entreprises canadiennes Barrick Gold Corporation et Goldcorp. Inc., a investi plus de 4 milliards de dollars uniquement pour entamer la production, soit l’investissement étranger le plus important dans l’histoire de la République Dominicaine. En 2014, les exportations d’or et d’argent de la mine de Pueblo Viejo ont dépassé 1,5 milliard de dollars.

L’Agriculture

L’agriculture a été le secteur économique le plus important en République Dominicaine depuis son indépendance en 1844 jusqu’à la fin du 20ème siècle. La production de tabac, cacao, sucre, café, viande et lait a constitué, à cette époque, le pilier fondamental de l’économie. Aujourd’hui, bien que sans l’ampleur d’autrefois, l’agriculture reste toujours un secteur important, représentant 8% du PIB.

Beaucoup de produits non traditionnels sont cultivés aussi bien pour l’exportation que pour le marché local. Parmi les fruits, les plus importants sont les bananes, mangues, cocos, melons, papayes, oranges et ananas. Il y a également une variété de produits agricoles des régions tempérées dans les vallées du massif central montagneux, comme les pommes de terre, choux, carottes, fraises et pommes. Aussi, il existe une grande production de produits organiques: la République Dominicaine est un des exportateurs principaux de la banane plantain organique et du cacao du monde.

Quant à l’élevage, les industries de volaille et de cochon sont les plus importantes des Caraïbes et rapportent de gros revenus en matière d’exportation.

Devise et régime de change

L’unité monétaire de la Republique Dominicaine est le peso dominicain, dont les symboles sont DOP ou RD$. Au 1er septembre 2020, un dollar américain équivalaut à 58,50 pesos; un euro, à 69,27 pesos.

Les engagements contractuels peuvent être établis en pesos dominicains ou toute autre monnaie étrangère.

Langue

La langue officielle de la République Dominicaine est l’espagnol.

Jours fériés

▪ 1 janvier (Nouvel an)

▪ 6 janvier (Rois mages)*

▪ 21 janvier (Altagracia, Sainte Patronne de la RD)

▪ 26 janvier (Jour de Duarte)

▪ 27 février (Jour de l’indépendance)*

▪ Vendredi saint**

▪ 1 mai (Fête du travail)

▪ Corpus Christi**

▪ 16 août (Jour de la Restauration)*

▪ 24 septembre (Jour de la Vierge de las Mercedes)

▪ 6 novembre (Jour de la Constitution)*

▪ 25 décembre (Noël)

* Lorsque le jour férié tombe un mardi ou un mercredi, il est célébré le lundi d’avant. S’il tombe un jeudi ou un vendredi, il est célébré le lundi suivant.

** La date de cette fête religieuse varie d’année en année.

A LT, jour d’après Laura, merci le ciel…

On s’attendait au pire, pile poil sur la trajectoire de la tempête… au dernier moment, piquée par je ne sais quelle mouche, merci la mouche, elle a changé d’avis et s’est rapprochée du sud… Du coup, quelques gouttes d’une pluie bienfaisante et rafraîchissante, pas de vent, pas de tonnerre, même pas un bananier décoiffé, une nuit inespérément calme, délicieuse. Ce ne fut pas le cas pour tout le monde et la capitale en a pris pour son grade, routes et maison inondées et pas mal de dégâts. Mais laissons parler Olivier Tisserand, le grand Monsieur des cyclones qui vous contera mieux que moi l’épopée de Laura sur les terres d’Hispaniola :

La tempête Laura se déplace au niveau de la côte sud de Hispaniola soit, encore une fois, bien au sud de la trajectoire prévue. Et à nouveau le centre semble être plus au sud que celui estimé. Il n’y a pas de radar sur l’île et peu de stations météo ce qui rend quasiment impossible d’estimer la position du centre par des relevés à terre. Et on voit depuis 3 jours que l’estimation par satellite est un peu défaillante. Du coup, le Hunter en cours d’investigation donnera peut-être des infos, à condition qu’il ait l’autorisation de voler au-dessus des terres.

Elle a ce matin une organisation bien meilleure et sur ces images elle a l’air très très en forme et ressemble à une vraie grosse tempête avec des bandes convectives en spirale bien visibles. Sa moindre interaction que prévu avec la terre lui a permis de maintenir une énorme convection. C’est désormais le sud de Haïti qui va faire face à des pluies exceptionnelles et a déjà enregistré 1 décès (une fillette de 10 ans).

Ensuite, la Jamaïque qui ne devait pas être trop touchée pourrait être plus concernée si le déplacement se maintient plus Ouest que prévu … comme depuis 48h.


Santo Domingo . Image, Florence Wiriath

Allez, encore un p’tit coup d’oeil vers le ciel, Laura, un joli nom pour phénomène moins glamour…

Comme je vous le disais, on est en plein dedans, ça s’agite clairement dans le ciel de l’Atlantique, les phénomènes cycloniques se suivent, s’entrechoquent, bifurquent, disparaissent, mouillent, décoiffent les toits de feuilles, tonnent… bref, on est en plein dedans.

Laura, joli nom pour une tempête tropicale. On l’imagine assez pimpante, un brin libertine…. Elle a bien mouillé St-Barth, c’est mon amie Anne qui me l’a dit. Pratique, quelques heures avant nous, elle subit les outrages du ciel et me raconte ensuite à quoi s’attendre. Parfois pire, parfois moindre. Et donc là-bas sur sa délicieuse petite île jolie, Laura a pleuré toutes les larmes de son corps, mouillant encore et encore Gustavia, Corossol ou l’Anse des Cayes. De gros orages aussi, mais pas trop de vent…

Elle devrait pointer le bout de son nez en fin de journée, nous perturber durant la nuit et poursuivre son chemin moins chaotique et mieux formé vers Cuba…

Cette fois je ne me laisserai pas surprendre, non mais, déjà, les cocos sont nettoyés, c’est déjà ça, le toit du château de feuilles est presque tout neuf et, pas idiote à tous les coups et je vais sagement, comme je l’ai appris ranger coussins, plaids, objets délicats loin de l’impertinence de la demoiselle….

Et puis, on verra bien. Je vous tiens au courant.

Coup d’oeil vers le ciel tout bleu….

Ne nous voilons pas la face les gars, on est dans le vif du sujet. La mer chaude comme l’eau d’un jacuzzi et le sable du Sahara a rejoint ses pénates. Le bal est ouvert et pour l’heure, c’est plutôt rock’n roll dans le ciel….

Très important en cette période de ne pas oublier de jeter, de temps en temps, un petit coup d’oeil sur la météo. Attention, pas de scénarios catastrophes avant que cela ne soit nécessaire. Dernière en date, Josephine, tempête de belle taille est passée bien au large de nos côtes pour mourir dans l’Atlantique… Et pour l’heure, si un phénomène à 20% de chance de se transformer en cyclone se pavane déjà dans la mer des Caraibes, arrosant copieusement les petites îles alentours, c’est son frangin, de couleur rouge sur la carte qui inquiète les spécialistes et déchaîne les passions. Pas encore dépression, encore moins tempête ou cyclone elle mérite juste que l’on ne la quitte pas des yeux…

Je vous tiens au courant. Belle journée.

Chahuté par le temps, Le château de feuilles joue les coquets…

 

Le temps. Ami quand il est le seul à pouvoir apaiser les blessures d’un cœur qui saigne. Assassin quand, sans vergogne il nous afflige ses outrages, nous ride, nous diminue, nous colore les cheveux en gris, en blanc, nous efface…. Et le temps est le même pour tout le monde, humains, animaux, flore, fleurs, arbres, choses de la vie… même le toit chevelu de mon château de feuilles de lui résiste pas…. Et c’est avec consternation qu’après une inspection minutieuse la sentence est tombée… 6 ans après la dernière réfection totale, il faut refaire toute la partie arrière de la toiture et réparer du mieux possible celle du bungalow….

L’horreur, 250 m2 de palmes à enlever du toit, puis 250m2 à faire entrer dans le jardin, livrées par un camion si haut et si monumental qu’un homme est indispensable tout le long du trajet, depuis Santiago pour soulever les fils électriques, plus bas que lui et sa précieuse cargaison. Pas question d’entrer sur la propriété, le portail est ridiculement petit pour un tel mastodonte. Alors, des paires de bras musclés jettent la cana sur le sol derrière le portail, une montagne de cana qui privera Mimi ronchon de sa balade matinale au village. Puis, 250m2 de cana à préparer puis à poser selon les règles de l’art sur une structure de bois dénudée. Ca bosse fort, sans répit sous un soleil de plomb et malgré cette ardeur au travail, les 7 muchachos et le maestro ont eut besoin de 3 jours complets pour en venir à bout et me laisser un environnement ‘’à peu près’’ propre.

Histoire d’un toit de cana

Au même titre que la mer, le soleil et les cocotiers, le toit de palmes est le symbole incontournable, la carte postale de la douceur de vivre sous les tropiques en toute décontraction. Il faut dire qu’avec son côté mutin et sa coupe savamment décoiffé, il n’y en a pas deux comme lui pour sublimer la maison la plus ordinaire et en faire une starlette de podium tendance et chic. En plus, non content d’être sexy en diable, ce toit 100% naturel est bien dans l’air du temps et assure côté couverture. Intransigeant avec les intempéries qu’il refuse de laisser passer, il se laisse volontiers caresser par les alizés qui s’amusent dans sa chevelure et pénètrent délicatement dans la maison, histoire de maintenir à l’intérieur une température idéale. Avec lui, pas besoin de clim, un bon ventilateur, des aérations bien faites et le tour est joué, il fait toujours frais et bon.

Bien sûr, nul n’est parfait sur cette terre et ce n’est pas mon toit de cana qui va déroger à cette règle. Les aseptisés chroniques, les hypocondriaques, les paniqués des bébêtes…. lui reprochent d’être peu hygiénique. Je dirais plutôt qu’il est victime de son succès, beau et confortable, tous les insectes de la création rêvent de s’y installer, à commencer par le redoutable termite. Pas folles les bébêtes! Des ratons de coco aussi parfois seraient heureux d’y construire leur nid, les cucarachas, et même de jolis serpents verts (pas méchants). Chuttt…. pas de panique! Contre les ratons de coco, un joli matou fera l’affaire et les tiendra éloignés de votre demeure pour toujours. Quant aux insectes indésirables et notamment les termites, une bonne fumigation régulière vous en débarrassera pendant longtemps. Après, le seul vrai, gros, insupportable défaut que je lui trouve, c’est de ne pas être éternel. Tous les 4, 5, 6 ou 7 ans, c’est le bordel le plus complet quand il s’agit de découvrir la toiture, de réparer la charpente abîmée, d’évacuer tous ces déchets et de remplacer les vieilles palmes par des jolies toute pimpantes. Je suis en plein dedans, ça fait 4 jours que ça dure et ce n’est pas prêt d’être fini. En même temps, c’est grâce à cet inconfort temporaire que m’est venue l’idée de vous parler du toit en palmes de cana.

Le matériau

En République Dominicaine, la palme la plus utilisée pour la construction de toits est celle du palmier appelé caña, d’origine cubaine. 15 mètres de haut, de larges feuilles en éventail d’une envergure de 80 cm à 1,20 m. On en trouve des plantations entières à Azua, San José de Ocoa, Peravia, Barahona, Higüey, Dajabón, Santiago Rodríguez et Santiago. Parfois, la tradition est conservée, et c’est alors un cheval (un caballo) qui va récupérer dans les plantations les feuilles récoltées. Lorsque l’on opte pour un toit en caña, on entend parler de 50 ou 100 caballos…. en voilà l’origine…. et un caballo de caña c’est pile poil 50 feuilles.

Un long travail de préparation

D’énormes camions livrent la caña dans tout le pays, commence alors un long et fastidieux travail de préparation. La palme est taillée, puis cloutée pour pouvoir être fixée sur la charpente, feuille à feuille, le plus proche possible pour assurer l’imperméabilité, mais pas trop pour permettre à l’air d’y circuler. C’est tout un art et seuls quelques maestros ont le secret d’un toit de palmes bien fait et leur technique bien particulière. Bien sûr, pour assurer la pérennité de l’ouvrage, une pente de toit minimum est nécessaire, si ce n’est pas le cas, les feuilles pourrissent immédiatement.

Le plus souvent le toit des habitations couverte de palmes est doublé. A l’intérieur, on retrouve des lattes de bois vernies, lasurées ou peintes aux couleurs de la Caraibe. Entre ce décor de bois et la palme, on peut alors glisser et fixer en le chauffant ce que l’on appelle ici la tela, une sorte de toile épaisse enduite de goudron qui renforcera, bien entendu l’imperméabilité et sera un frein à la chaleur du soleil. Côté terrasse, la caña, posée dans les règles de l’art, se suffit à elle-même. La caña adore le soleil et le vent et déteste l’humidité, pas question de construire ne serait-ce qu’un abris (un palapa) sous les arbres qui empêchent les rayons de soleil de caresser les palmes et conservent l’humidité.

Si toutes les conditions réunies, pente, soleil, bon maestro…. c’est un véritable bonheur de vivre sous un tel toit. Même en plein été quand la température extérieure, sous le soleil brulant frise les 50 voire 60 degrés, il fait délicieusement bon à l’intérieur. Les nuits, sans clim sont confortables. Très résistante aux vents salins et au vent tout court, la caña bien posée s’agite parfois sous les rafales des tempêtes tropicales, mais ne déserte pas facilement et jusqu’au bout remplit son rôle de couverture idéale pour nos régions parfois chahutées. A Las Terrenas, la tendance est plutôt au jingle ou aux plaques de fausses tuiles en plastique…. En ce qui me concerne, vous l’aurez compris, malgré les désagréments causés notamment lors de son remplacement, je suis fan de ces toits naturels d’une incomparable beauté.

Balade en images

 

Une montagne de palmes, les toutous s’en donnent à coeur joie

Les vieilles palmes sont stockés sur un tas et partiront à la basura…

On prépare la cana…

 

Ricardo, le maestro, surveille….

Travail assidu, mais…. smartphone dernier cri…. à la main…

A dos d’homme, la cana, une fois prête, est transporté 100 m plus loin, ça en fait des kilomètres, eux doivent s’endormir sans problème à la fin de leur dure journée.

 

Et le lendemain, le Château de feuilles fait son malin, tout pimpant sous un grand ciel bleu,

Las Terrenas, année 1946…

Il y a quelques temps, je vous racontais la petite histoire de Samana, délicieusement chaotique. Souvenez-vous, dans les années 1820, des milliers d’esclaves américains se sont enfuis des USA et sont arrivés à Samana n’emportant dans leur maigre escarcelle que leur culture et leurs coutumes. Ces  » Américanos  », nom toujours attribué à leurs descendants se forgèrent une vie tranquille et simple, bien loin du balbutiement du monde moderne.

La région était aussi un repaire de pirates jusqu’à la création de la ville de Santa Barbara de Samana en 1756 par des habitants des îles Canaries, exilés sur le lieu par le gouvernement espagnol afin d’empêcher les Britanniques de s’y installer. Et, c’est à Samana toujours que Napoléon Bonaparte avait pour ambition de construire une capitale pour son nouvel empire mondial. Il avait des plans pour une nouvelle ville qui s’appellerait Napoléon City, mais l’arrivée des Britanniques a contrecarré ses plans. En 1822, Haïti envahi la République dominicaine et l’occupe pendant vingt-deux ans. Ce fut une occupation sanglante. Peu de temps après, en 1824, un navire, le Turtle Dove, rempli d’esclaves libérés des États-Unis quitta Philadelphie en direction du Libéria, un pays d’Afrique de l’Ouest fondé par des esclaves américains libérés en 1820. Il y a eu une grosse tempête dans l’océan Atlantique devant Las Terrenas et le navire coula. Les esclaves libérés nagèrent alors vers Las Terrenas. Ils parlaient anglais. Leurs arrière-petits-enfants vivent encore à Las Terrenas et parlent la même langue. On les appelle cocolos.

En 1946, le sinistre dictateur Rafael Leonidas Trujillo allait radicalement changer le destin de Las Terrenas en ordonnant que les habitants les plus miséreux de Santo Domingo soient envoyés dans différentes provinces du pays pour y devenir paysans, exploitants de noix de coco ou pêcheurs. Il se trouvait débarrassé du problème de la pauvreté grandissante de la capitale et du même coup repeuplait les provinces. Les exiles quant à eux étaient ravis de s’éloigner de la folie de ce président imprévisible.ne Nombre d’entre eux se retrouvèrent à Las Terrenas, petit hameau aux rues de sables et aux maisons colorées, sans eau ni électricité, habité par une poignée de pêcheurs et d’agriculteurs. L’avenir s’annonçait serein, mais…

Mais c’est aussi en 1946, le 4 août précisément qu‘ un terrible tremblement de terre de force 8 frappa la République Dominicaine et plus spécialement la péninsule de Samana et toute la côte nord du pays, déclenchant un gigantesque Tsunami impactant tous les villages alentours jusqu’à Puerto Plata.

La communauté de Las Terrenas de l’époque était si petite qu’on ne sait pas s’il y a eu des pertes humaines à regretter. Cependant, quand le tsunami se produisit, au retrait de la mer, les rares habitants eurent le reflex de se regrouper puis, avant que la vague ne les submerge de se déplacer vers les lomas éloignées de la côte. Par chance, au retour de la vague, la force du tsunami a été dissipée par la barrière corail et n’a balayé que les structures précaires de l’époque. Les autres villes de la côte nord eurent moins de chance et furent balayées par le phénomène.

Les séismes de cette ampleur ont été récurrents dans l’histoire de notre île sur une fréquence qui varie entre 50 et 100 ans. Celui-ci a pile poil 74 ans, ce dont nous pouvons en conclure que plus tôt que tard notre région serait soumise à un phénomène d’une telle ampleur.

À 74 ans de ce désastre, il ne nous reste plus qu’à espérer que si cela se répète ′′ Dieu nous préserve’’.

Isaias et Illena…. la bête et la belle…

 

Isaias, la bête…

Isaias a quitté notre île et poursuit son chemin turbulent vers d’autres contrées. Au passage la demoiselle s’est transformée en cyclone et, au vu de ce que nous avons connu ces dernières années, j’ai presque envie de dire QUE de force1… Elle s’est invitée au-dessus de nos têtes jeudi dernier et même si elle a eu la décence de ne faire que passer et de vite s’aventurer plus loin, elle m’a bien pourri la vie…. Beaucoup d’eau, ça c’est plutôt super bien. Mais aussi beaucoup de vent et ça, vu que je ne sais quelle mouche m’avait piquée, mais je n’avais rien anticipé, rien… les cocos étaient lourds comme des ânes morts et se balançaient dangereusement dans le jardin, tous les meubles de terrasses étaient en place avec leurs petits plaids et leurs doux coussins, les vases itou, les tapis aussi …. Bonjour l’angoisse vendredi matin. Tout trempe, cassé, souillé…. On ne m’y reprendra plus. Et pourtant c’était loin d’être mon premier cyclone ou première tempête. En 22 ans de Caraibes, j’en ai connu 7…. Mais là, j’ai perdu la raison et le bon sens. Bref, outre mes erreurs, des dizaines de bananiers par terre, des noix de cocos en veux-tu en voilà…. Les cocos eux ont tenu bon…. Pas comme les bambous dont plusieurs se sont brisés (pour la plus grande joie de mon gentil voisin)… Aujourd’hui tout est à peu près réglé, Alphonso, mon jardinier a trimé comme un beau diable et 7 camions de ‘’basura’’ plus tard le jardin est tout pimpant…. Lundi Eladio vient me tailler les cocos….

Deux méchantes croix jaunes me sapaient le moral sur la carte de Hurricane center mais Olivier Tisserand, monsieur es cyclone, si utile en ces temps troublés nous affirme qu’ils ne nous concernent pas…. Ouf ! On va pouvoir souffler un peu.

Et pourquoi pas rendre quelqu’une heureuse….

Illana, la belle…

C’est une jolie, jolie fille de 19 ans et une adorable personne. C’est aussi ma petite nièce. Et figurez-vous que malgré son humilité, poussée par tout son entourage, elle s’est lancée dans une délicieuse aventure, concourir au titre de Miss France, et oui… Elle a franchi avec brio la première étape et obtenue le titre de Miss Beaucaire, la belle demoiselle est camarguaise…. Aujourd’hui, elle tente a porte d’entrée au prestigieux concours en postulant pour le titre de Miss Languedoc. Pour cela, il lui faut obtenir plein, plein de SMS. C’est étrange mais c’est comme ça. Seules les 7 candidates ayant obtenu le plus grand nombre de SMS pourront passer devant le jury de Miss Languedoc. Alors, je compte sur vous, surtout mes fidèles lecteurs de France pour voter pour elle. Vous trouverez les instructions sur l’image suivante….. et, si elle remporte le titre prestigieux de Miss France, elle en a tous les atouts, vous pourrez dire avec fierté….’’je la connais, c’est la petite nièce de Doris qui nous raconte de si jolies histoires de Las Terrenas’’. Merci les amis.

 

Chroniques dominicaines… et nous on en est où ?

Deux mois après le début des hostilités, histoire de contrer l’ennemi invisible et après un long discours très attendu du président Danilo, la République Dominicaine, tout doucement, reprend du poil de la bête. Dimanche soir, tout le pays ou presque, planté devant son poste de télé ou l’écran de sa tablette retenait son souffle en espérant un assouplissement des mesures sanitaires. Des mesures sanitaires un brin brouillon avouons-le. Confinement oui, mais pas vraiment contrôlé, pas sanctionné…. la journée, des badauds, masqués parfois en dépit du bon sens de lambeaux de tissus douteux s’entêtent à arpenter les rues du village, à pieds ou en mobylette pétaradante… jusqu’à 5h… puis, état d’urgence oblige…. Mais pourquoi juste la nuit…. Couvre-feu, plus rien ne bouge ou presque jusqu’à 6h du matin…. Au début des patrouilles de policiers zélés débusquaient, le sourire en coin, les contrevenants rebelles… Tous les magasins sont clos ou… presque… sauf les supermarchés, colmados, banques et pharmacies… les restos ont le droit de cuisiner des repas à emporter…. Merci Komida qu’aurions-nous fait sans toi…

Dimanche, le président a concédé un relâchement à ces mesures ‘’drastiques’’, relâchement qui s’effectuera en 4 phases. Nous entrons dans la phase 1, pour le plus grand plaisir des commerçants impatients et de leurs employés aux abois. Commerces et services sont autorisés à rouvrir leurs portes selon des horaires précisés et avec des effectifs restreints. Beaucoup d’entre eux ayant pris soin de désinfecter à fond leur établissement. Masque, distanciation physique, respect de l’autre sont évidemment de rigueur. Quant au confinement strict, il entre en vigueur de 7h à 5h en semaine et de 5h à 5h le dimanche. Les plages sont toujours interdites et au grand désespoir de tous, les grilles des bars et restos restent désespérément fermées. Idem pour les hôtels…. Par contre certains transports en communs circulent allègrement…. Bonjour la distanciation… La frontière reste très surveillée, les passagers privilégiés débarqués de France dimanche sont confinés 7 jours à Santo Domingo avant d’être autorisés à regagner leurs pénates.

Au niveau des chiffres, 12,725 cas recensés dont 434 personnes décédées. Doit-on s’affoler ? En tout cas, bête et disciplinée et, avouons-le terriblement casanière, je prends un malin plaisir à ne pas quitter mon château de feuilles. Je m’y terre, m‘y cache, m’y love avec volupté. Côté Mimi, mon petit mari, c’est pas la même mais ça, c’est une autre histoire.