Batallon Proteccion Animal, un tout petit supplément d’âme…..

Lorsque je suis arrivée en République Dominicaine, il y a presque 18 ans une des choses qui m’ait le plus choquée était l’absence totale de considération des Dominicains pour les animaux, quels qu’ils soient. Combien de fois ais-je vu des gamins jouer au ballon sur la plage avec des chiots, le chiot bien entendu remplaçant le précieux ballon, des mobylettes tirant de pauvres chiens haletants, des mobylettes toujours ou des autos s’amusant sciemment à percuter des chiens, des chats… des mômes désoeuvrés massacrant des oiseaux pour passer le temps. Et dans la rue, combien de coups de pieds en traitres, juste parce qu’un chiot malheureux cherchait une caresse. Dans les champs, des vaches, des ânes, des chevaux squelettiques et assoiffés. A Santo Domingo, durant 3 mois, de mon hôtel sur le Malecon, j’observais les larmes aux yeux ces pauvres chevaux à bout de souffle, frappés à qui mieux mieux par leurs propriétaires malsains quand ils avaient du mal à tirer sous un soleil de plomb des gros touristes stupides en mal d’exotisme bidon… Et tant d’autres horreurs encore….comme ces bouts d’choux enfermés dans des sacs poubelles et balancés sur la plage… Domingo, Paquita… deux de mes premiers amours de 4 patounes furent de ceux-là. L’animal était moins bien considéré qu’un meuble ou un appareil ménager.

En août 2012, un sursaut d’humanité de la part du gouvernement. Une loi sur la protection animale est promulguée, la loi 248-12…. Une loi très complète qui ne laisse rien au hasard et risque bien de changer la vision des Dominicains ou gringos vivant dans le pays, face aux animaux. Vous en trouverez quelques extraits en français et l’intégralité en espagnol dans un prochain billet.

Oui mais, cette loi, encore fallait-il la faire appliquer et ça, c’était tout sauf gagné. On ne change pas l’attitude d’un peuple par un petit bout de papier et les personnes chargées de faire appliquer cette loi, visiblement étaient loin d’être prêtes elles aussi. Du coup, loi ou pas, pas grand-chose ne changeait dans l’attitude générale des soi-disant humains vis-à-vis des animaux…

Puis, un jour, une dame, lassée, blessée par cet état de fait, une grande dame, amoureuse des animaux, profondément meurtrie devant quelque geste cruel que ce soit à leur égard, décida qu’il était temps d’agir. En juillet 2019, Blanca Espinal Duran créa le Batallon de Proteccion Animal dominicain. Une association tout ce qu’il y a de plus formelle et extrêmement fonctionnelle. De 2 ou 3 au départ, le Batallon comporte aujourd’hui plus de 80 membres, tous volontaires et non rémunérés, disséminés dans des cellules du nord au sud du pays et chapeautés par une direction à la capitale. Leur rôle : par amour des animaux, faire appliquer coûte que coûte cette loi 248-12. Ils en ont les moyens juridiques et aboutissent toujours à une solution positive pour l’animal.

A Las Terrenas, la responsable de la cellule, très impliquée et on ne peut plus active est Sylvie. Elle vit à la Barbacoa avec ses 4 toutous dont 3 rescapés bien chanceux d’avoir croisé son chemin et quelques chats mignons. Extrêmement motivée, elle multiplie depuis son intégration les actions punitives contre les maîtres indélicats. Cela commence par une dénonciation (même si ce terme peut en choquer quelques-uns…), Sylvie se rend sur place pour constater, essaye de parlementer et, malheureusement, le plus souvent se voit obliger de revenir avec fiscal et policiers. Jusqu’à ce jour, toutes ses interventions se sont soldées de façon positive pour les animaux. Récupération de 2 tout petits chiots abandonnés dans sa maison par une odieuse personne retournée en France, libération de 2 chiens attachés jour et nuit à une chaîne, sans rien pour se protéger des intempéries, sans eau ni nourriture… A Puerto Plata, un individu qui sans honte, en plein jour avait traîné son pauvre chien derrière sa moto s’est vu menotté et emprisonné et fortement pénalisé. Les animaux sont bien entendu retirés définitivement à leur propriétaire et le batallon tente de leur trouver un nouveau doux foyer. Seule, Sylvie sature et aimerait rencontrer d’autres personnes, amoureuses comme elle de ces défavorisés et prêts à se battre pour leur rendre leur dignité et une vie plus douce. Si vous vous en sentez le cœur, n’hésitez pas à la consulter et à intégrer le Batallon.

Sur Facebook Bonne Garde Sylvia ou whats app 829 577 5925.

C’est à ce même numéro que vous pouvez vous adresser en cas de constatation de maltraitance d’animal.

Savoir que des personnes aussi sensibles existent me met à chaque jour du baume au cœur. Je les admire et les remercie tellement pour leur petit supplément d’âme. Elles donnent tout et ne demandent en échange qu’un peu de compréhension, d’intelligence, un peu plus d’amour pour nos amis à 4 pattes et la fin de la cruauté. Merci Sylvie, Isis ta supérieure à Santo Domingo et dame Blanca qui vit aujourd’hui à Boston mais qui garde un œil affûté sur sa petite tribu et gère tout de main de maître par Internet. Je vous aime.

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