Ils sont bien dans leur vie, blottis dans le cocon douillet de leur maison feutrée, entourés d’une nature sauvage et d’une foultitude d’animaux de tous poils, amoureux inconditionnels de leur pays, l’hiver à Courchevel et l’été à St-Tropez. La vie est douce, mais, la morosité ambiante a cependant sapé leur moral jusqu’ à faire vaciller leur routine si confortable. Ca fait longtemps qu’ils en parlent et cette année, c’est décidé, ils partent à l’étranger, histoire d’oublier pour deux semaines d’insouciance le pernicieux virus et les contraintes fastidieuses qu’il implique. Thomas est un avocat brillant, reconnu, Mylène est une écrivaine très tendance, avide de découvertes, de rencontres, d’expériences inédites. Ils emportent dans leurs bagages leurs deux grands enfants, Tess, étudiante, passionnée de nature et d’animaux, Elliot tout jeune vétérinaire sans oublier Raoul, son petit spitz, mascotte chouchou de la famille.
Du coup, ce voyage, ils le préparent depuis des mois. Un pays rassurant, du soleil, l’océan, une nature accueillante, des gens sympas… la République Dominicaine les séduit et Las Terrenas s’impose comme une évidence. Mylène a l’habitude de voyager à travers les lignes, et ce qu’elle a ressenti en découvrant sur Internet ce petit coin de la péninsule de Samana, loin des itinéraires classiques, courus, galvaudés, a largement fait pencher la balance en faveur de notre petit village. En Aparté, elle m’a confié s’être longuement attardé sur les récits colorés et emprunts de sincérité découverts sur mon blog sans prétention, En Aparté évidemment. C’est dit, c’est là qu’ils passeront en famille leurs vacances loin des vapeurs de leur quotidien pollué par le fichu virus omniprésent.
Faut pas traîner et ce matin dès potron-minet c’est branlebas de combat chez Mylène et Thomas. En fait c’est pas si simple. Ils habitent un minuscule hameau à 50 kms de la grande ville où les attend Elliot. TGV direction Paris où ils retrouveront Tess puis vol jusqu’à Madrid, de Madrid à Punta Cana et enfin de Punta Cana à Santo Domingo.
Le voyage quoique long et fatiguant se passe sans trop de problèmes, test négatif en poche, pass sanitaire bien en évidence, E-ticket indispensable correctement rempli… à la nuit tombante, ils arrivent enfin à Santo Domingo. Bien qu’impatients de découvrir si Las Terrenas se révèle à la hauteur de leurs attentes, ils ont programmé une nuit et une demi-journée à la capitale. C’est au majestueux hôtel Nicolas de Ovando que les conduit leur taxi. Epuisés par leur longue journée de voyage non-stop, ils restent cependant bouche bée devant la splendeur de cette somptueuse pépite exotique, ancien palais du gouverneur compagnon d’armes de Christophe Colomb. Murs de pierres patinées par les siècles, boiseries finement sculptées, superbes tentures d’époque et murmure délicat de fontaines, ici, l’héritage d’un passé prestigieux épouse avec bonheur une élégante modernité au raffinement absolu. Même Raoul, le petit toutou si gentil en frétille de plaisir.
Le voyage commence bien. Un brin de toilette puis dîner léger au restaurant qui ne craint pas de marier la célèbre gastronomie française et les subtils parfums créoles. Mais Morphée leur tend les bras, il est temps de fermer les yeux et de rêver à demain.
L’hôtel domine la calle de Las Damas, la toute première rue pavée des Amériques, au cœur de l’envoutante zone coloniale de Santo Domingo. A l’époque de Christophe Colomb, les jolies dames aimaient à s’y promener dans leurs plus beaux atours. Reposés et impatients de connaitre cette ville surprenante, nos quatre amis plongent avec extase dans ce retour vers le passé et parcourent les splendides rues de la zone coloniale y découvrant au fur et à mesure des bâtiments hauts en couleur comme l’Alcazar de Colon, la Cathédrale Primada, premier édifice religieux construit au XVIe siècle sur le continent américain mais aussi la célèbre calle del Conde bordée de riches façades.
Beaucoup d’émotion dans ce premier contact avec un pays que tant de gens ne considèrent qu’à travers ses all inclusive surpeuplés et ses prix attractifs. On creuse un peu et l’on découvre tout autre chose, mais encore faut-il le vouloir. Au milieu de l’après-midi, bien installés dans leur confortable voiture de location la petite famille, des étoiles plein les yeux, se dirige vers Las Terrenas.
