Inconscience criminelle.
D’accord c’était jour de fête, j’ai envie de dire LE jour de fête par excellence. D’accord toute la journée, le ciel était bleu, le soleil souriait de tous ses rayons, et, dans la maison voisine, l’alcool coulait à flot et mes innombrables voisins de gauche profitaient à fond de ces quelques heures de pré-folie. Ils étaient beaucoup pour le coup, des gosses (plein), des chiens (enfin je pense mais suis pas certaine que ce furent bien des aboiements, plutôt des cris de ratons hystériques…), des grands ( 8, 9, 14…) qui parlaient fort… ben oui, pas facile de s’entendre avec cette musique-bruit tonitruante. Mais, jusque là tout va bien. Depuis le temps que, régulièrement, cette troupe bruyante vient polluer nos vies, on est habitué et on fait avec.

Là où tout se gâte et où mon humeur vire au rouge, c’est quand, à minuit, lorsque tous les feux d’artifice de la plage et d’ailleurs dans les lomas en eurent fini avec leurs éclats tonitruants, déstabilisant voire débilisant nos pauvres toutous pétrifiés de peur, ces imbéciles de gauche, alcoolisés, hilares, timbrés… eurent l’incroyable audace idiote de tirer des pétards puis un vrai, long, gros feu d’artifice de leur jardin vers mon château de feuilles (20 m à tout casser). Ah c’était plutôt joli et les voisins de droite étaient ravis et applaudissaient à tout va. Mais notre petite famille, Mimi, Cheyenne, Charlie et moi (Tatoo et Léo étant hors service depuis longtemps, planqués sous les lits, les tapis, les couettes…), le museau levé vers la nuit, contemplions terrorisés ces fusées de couleurs s’éclater sur notre maison aux cheveux de pailles… Et ça a duré longtemps, à croire que toute la bande avait économisé l’année durant pour s’offrir ce plaisir coupable… Mais allo quoi, c’est pas parce que vous êtes nombreux, heureux, stupides et inconscients qu’il faut incendier la maison du voisin… Bon, j’avoue pour cette fois, rien de grave n’est arrivé. Mais ça aurait pu et l’on aurait eu l’air malin, nous sans cheveux sur le toit et vous les imbéciles heureux les yeux rivés sur notre château de feuilles en cendre.
Mais, à quoi bon parler, relater, épiloguer… l’année prochaine, les cinglés de la maison d’à côté, hilares, alcoolisés et totalement déconnectés de la réalité assisteront ravis à leur spectacle funeste au-dessus de notre château de feuilles.