Une histoire qui finit mal… ou, bien mal acquis ne profite jamais.

Si vous voyez passer la petite jeepete de Mimi, cessez aussitôt toute action, ouvrez grand les yeux et applaudissez des deux mains.

Et oui, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle est partie la p’tite auto. Une annonce, une heure, un acheteur. Prix fixe 4800 $, ce n’est pas un secret, c’était écrit sur mon post… Il est venu, sympa, connaisseur, a tout regardé, dessous, dessus, a essayé, a aimé, a dit OK mais à ce prix… on discute, on réfléchit et nous aussi on dit OK. 3800 $ ce sera… ou plutôt 217000 pesos. Tout compte fait comme nous n’étions pas vraiment chauds pour la vendre, c’est pas si mal.

Comme je suis une inconditionnelle gentille, je demande à mon mecano qui connait la p’tite auto par cœur de venir, rencontrer l’acheteur, sympa, connaisseur et parler avec lui des quelques transformations qu’il envisage dans un futur proche. Ni une, ni deux, Rafael arrive dare-dare, parle, explique, j’écoute, traduit… ben oui, l’un ne parle pas espagnol et l’autre ne parle pas anglais, c’est pas si simple quand il s’agit de mécanique. Mais on s’en sort pas trop mal et l’affaire est conclue.

Vers 1h, dring, c’est l’acheteur, sympa, connaisseur qui arrive avec un pote mecano. Re-tour de la p’tite auto. C’est bon, elle tient la route. Direction la terrasse où j’ai préparé un simili acte de vente. Pas besoin d’avocat, sur la carte grise de la p’tite auto, il est écrit motocicleta. Un acte sous seing privé suffit. On remplit, on signe et le gars, sympa et connaisseur me dépose une liasse de billets, des pesos, bien ficelée. Je m’apprête à compter quand soudain drame, Leo mon berger allemand et Tatoo le p’tit de Mimi s’entretuent… Je suis seule avec eux. Je lâche la liasse de billets, court, crie, pousse Leo, attrape Tatoo, une morsure, la main en sang et le petit doigt de la main droite plutôt cassé. J’enroule ma main dans du papier absorbant, retourne à la table des négociations et tremblant comme une feuille, pouvant à peine parler, le sang goûtant de partout et Tatoo toujours dans les bras je dis au gars sympa, connaisseur ‘’je peux vous faire confiance, pas le courage de recompter’’. Pas de problème me dit-il j’ai compté trois fois. Bon OK, voici les clés et merci et bonne chance etc, etc…

Sauf que plus tard lorsque je compte finalement la liasse de billets. Stupéfaction, il manque 100 000 pesos. Et oui, 117 000 au lieu de 217 000…. Etrange non. Je compte et recompte et re-recompte. Je joins le type sympa, connaisseur…. Il ne veut rien entendre et me dit goguenard que je n’avais qu’à recompter. Il n’a pas tort mais vu la scène, j’ai quand même droit à des circonstances atténuantes ou bien. Je ne hausse pas le ton, lui explique que peut-être il s’est trompé. Le gars pas si sympa mais surement connaisseur ne me laisse plus placer un mot… il est honnête et tout et tout. Et comment pouvait-il savoir que je n’allais pas compter….

Sauf que, idiote pour le coût mais pas tant que ça, j’ai refait le scenario. 117000 étrange quand même.

Le gars arrive avec une sacoche, dans la sacoche, à coup sûr 2 grosses liasses, une de 117 000 et l autre de 100 000. Il en sort une, attend et devant ma bêtise de ne pas vouloir recompter s’empresse de ne pas sortir la seconde. Il a vite compris en voyant mon état que c’était tout bon pour lui. Je me suis mise dans la merde toute seule… merci mes chiens mais en même temps, je préfère m’être fait arnaquer de 100000 pesos et que mes deux amours soient entiers.

En tout cas si vous voyez passer la p’tite auto de Mimi avec au volant un type à l’air sympa, mais juste l’air, et son chien, ne vous y fiez pas, il est redoutable mais surtout applaudissez, il est très fort. Et si vous voulez un nom, je vous le donne, suffit de demander.

Indigo…?

A l’origine, la couleur indigo s’obtient à partir de l’indigotier. … Aujourd’hui, elle est souvent fabriquée à partir d’un mélange de pigments bleus. Entre le piquant bleu persan et le doux bleu lavande, le bleu indigo tire légèrement sur le rouge.

Oui mais bon, l’indigo qui nous occupe aujourd’hui arbore une tout autre signification. Dans notre petit village sous les tropiques, Indigo est le joli nom de baptême choisi par Roland pour regrouper ses différentes activités. 5 ans déjà que ce personnage, charmant voire charismatique, amoureux des jolies choses et féru de musique a posé ses valises à Las Terrenas, bien décidé à profiter sans concession d’une retraite bien méritée. Sauf que c’était sans compter sur son insatiable envie de s’activer, de voir du monde, de s’investir. Une retraite plan-plan, les pieds dans le sable et le museau au soleil, très peu pour lui… Il y a deux ans, une opportunité s’offre à lui, une petite affaire sympa, sans prétention, ludique et peu contraignante, et, de surcroit, bien située face à la mer. La toute première pierre du groupe Indigo voyait le jour…

Le club de boules Indigo

Face à la belle Poppi, un charmant endroit, un brin de bric et de broc, un toit un peu fatigué, un jardin un peu effronté mais un super potentiel. Ni une ni deux, on remonte ses bras de chemise, on nettoie, on peint, on redonne belle allure à la superbe toiture de cana, on redresse les dessertes bancales, solidifie les chaises torturées, dessine trois séduisants terrains de pétanque, histoire d’offrir aux aficionados un club de boules où il fait bon vivre. L’indigo est devenu un endroit incontournable, un lieu chaleureux où l’on se retrouve chaque jour entre potes pour s’adonner sans modération aux douces activités de pétanque, de jeux de cartes et de farniente face à la mer. Soleil, nature, amitié, famille, bonne humeur, saine compétition, dès son ouverture, le club de boules de Roland a séduit le plus grand nombre, une clientèle hétéroclite aux dialogues ensoleillés et aux fou-rires qui fusent à tel point qu’il lui est tout bonnement impossible de s’octroyer un jour de repos dans la semaine.

Sous le charme de ce lieu, idéalement situé face à l’océan et à quelques encablures seulement du village et de ses commerces, Roland n’hésite pas une seconde quand le propriétaire des lieux lui propose de racheter l’intégralité de la vaste parcelle sur laquelle est niché son club de boules. Sur la parcelle, un immeuble quelque peu à l’abandon et une construction largement ouverte sur le jardin, un resto à l’origine.

La résidence Indigo

On re-retrousse ses bras de chemise et avec l’aide d’artisans locaux, l’immeuble se refait une jeunesse. Relooké et plus beau que jamais, il abrite désormais, 10 charmants studios spacieux, joliment agencés avec leur mignonne kitchenette et leur terrasse couverte face à Poppi.  

Admirablement située tout près du village et face à la plage, la résidence cosmopolite est devenue l’adresse très prisée de ces nouveaux travailleurs nomades français, italiens, canadiens…qui, depuis la crise sanitaire ont préféré s’expatrier dans une destination plus exotique pour changer d’air. Se réveiller face à la mer, répondre à ses mails à l’ombre d’un palmier tout en sirotant un jus de fruits frais, déambuler sur la plage ou dans les rues du village après une bonne journée de travail à la maison… Voilà à quoi ressemble le quotidien de ces heureux nomades numériques qui ont découvert un nouvel art de vivre au sein de cette résidence idéale.

La casa Shamballa

Et puis tant qu’à faire, quitte à ne plus se reposer, autant y aller franchement. Du coup, Roland a eu l’idée d’aménager sa belle villa personnelle, à 80 m de la plage et guère plus du village. Il y créé 5 studios tout équipés, creuse une seconde piscine et propose aux vacanciers chanceux un refuge dans un bel endroit, la casa Shamballa ce qui, tout simplement signifie en sanskrit ‘lieu du bonheur paisible’’… tout un programme en délicatesse.

Indigo Club

Enfin, dernier né et dernière pierre à l’édifice du groupe Indigo, l’Indigo Club. Il a vu le jour il y a quelques mois seulement et suscite déjà le plus grand intérêt des amoureux de belle musique. Roland… la musique fait partie de son ADN et c’est tout naturellement que l’envie lui est venue de lui consacrer un endroit digne de ce nom. Avec son vaste espace largement ouvert sur l’extérieur et une ambiance cosy, tour à tour piano bar, salle de concert en live, boite de jazz ou soirée décalée aux thèmes variés, il se murmure que l’Indigo Club n’a pas fini de faire parler de lui. Ouvert du jeudi au dimanche, résidents et vacanciers de tous poils s’y pressent dès 17h, un mojito glacé, une caipirina ou encore un cocktail Indigo à la main, histoire d’entrer au cœur des ambiances jazzy, de savourer une soirée relax sur de jolies notes de modern jazz ou de salsa ou encore de découvrir le talent de quelques artistes locaux de qualité.

Vendredi 4 juin… à noter d’urgence sur vos agendas. Le groupe Indigo est un beau bébé de deux ans et pour fêter dignement cet anniversaire, une grande fête se prépare l’Indigo Club. Il y aura de la belle musique, des beautiful people, une ambiance de folie, des cocktails extravagants et même que le Champagne sera offert à toutes les femmes… Un événement exceptionnel à ne surtout pas rater !

Calle 27 de Febrero, Las Terrenas, Punta Poppi après Aligio

Juste une mise au point…

Ca y est, la vie reprend son cours. Le ciel est un peu grisouille, la mer est en colère mais le calme est revenu.

Devant tant d’incompréhension, de haine parfois à l’encontre de mes propos peut-être exagérés mais uniquement la conséquence dérangeante d’un malaise terrible dû au bruit infernal, mot d’ordre de ce week-end ‘pascal », j’ai tenu à faire une petite mise au point qui peut-être expliquera aux adeptes du  »retourne chez toi » la difference de vivre ici et pas ailleurs.

…Je vous explique. A Las Terrenas, on n’utilise jamais les termes français, italiens, américains, dominicains…. chose exceptionnelle et rare, je le conçois, on est tous unis, amis, une grande famille qui vit en paix dans son petit village. Tous, français, italiens, dominicains… vivons en parfaite harmonie, la main dans la main, aimons les mêmes choses, apprécions nos petits bonheurs, pleurons sur nos petits malheurs, nous aidons les uns les autres selon nos moyens. Mais tous… nous détestons nous faire envahir par des capitaleros ou autres individus des grandes cités urbaines, arrogants, stupides et sans éducations. C’est tous les ans la même chose mais cette année le thème avait changé, ce n’était plus la musique la reine mais le bruit pur et dur des moteurs de bagnoles, de quads, de mobylettes…déréglés, gonflés, rugissants, assourdissants à rendre sourd un sourd…. Vitesse, bruit, klaxons, on passe, on accélère, on repasse, partout dans le plus petit chemin… on est coincé, c’est sans issue alors on fait marche arrière et on repasse … quel plaisir… j’ai même sauvé une petite bout de gosse terrorisée, réfugiée devant ma porte comme un petit chien de la plage, elle n’osait pas traverser la rue… alors oui, ces individus hautains, comme les parisiens en France, quand ils viennent nous pourrir la vie dans notre campagne tranquille, nous, nos poules, nos coqs, nos vaches, nos bambins, nos chiens effrayés par un vacarme d’un autre monde, alors oui, nous les habitants de Las Terrenas quelle que soit notre nationalité, parce que ici dans notre village, ça n’entre pas en ligne de compte, pas de racisme à la con, alors oui, on râle et on s’exprime. Et on reste où l’on est parce que c’est chez nous et on y est bien. Et c’est aussi pour ça que l’on aime Las Terrenas et que l’on s’y sent tellement  »chez nous » que l’on ne comprend vraiment pas pourquoi on devrait  »retourner chez nous ».

Voilà, promis je ne m’énerve plus et demain je vous parlerai d’une autre belle balade à s’offrir pour ne  »pas bronzer idiot »…. les Haitises toujours en compagnie de Nicolas bien sûr. Bonne journée.

La Fête des Fous, c’est fini … ou presque…

N’en déplaise aux afficionados de tous poils, cette année la Fête des fous, pardon la Semana Santa a été costaud. Waouh, une dinguerie jamais vue. Pour faire bien la municipalité avait pris des mesures strictes, un sens de circulation bien clair et net. Une seule voie par exemple pour la route de la plage de Ballenas…. Sauf que non, chacun pensant que cette restriction s’adressait aux autres et non à eux, un bordel incommensurable s’ensuivit, des quads, des motos, des bolides de sport… de luxe s’emmêlaient les pinceaux aux abords du rio… visiblement la police se sentait débordée et regardait ailleurs. D’ailleurs le chaos était tel que certains, les plus malins décidèrent avec beaucoup d’intelligence de passer par la plage, voire par la mer pour gagner du temps. Résultat quelques épaves ensevelies dans le sable…

Alors c’est sûr, les afficionados vivant au trou du cul du monde, vers Barbacoa,  Limon par exemple avaient beau jeu de défendre becs et ongles ces exagérations démentes, loin d’eux le bruit tonitruant des moteurs débridés lestés de leurs pots d’échappement, histoire de faire le plus de bruit possible afin que l’on ne rate pas l’amazone beate et beante accrochée au preux chevalier…. (Vous verrez les images plus loin). Ou encore les chanceux vivant dans un coin moins tendance du village et s’accordant une parenthèse débridée au milieu du chaos, juste le moment qu’ils le voulaient, s’empressant de regagner leurs pénates préservés de la folie ambiante dès leur envie et leur resistance rassasiées.

Mais nous, les pauvres ‘’privilégiés’’ résidant au cœur de cette anarchie… pas de répit du jeudi midi au dimanche matin, pas une seconde, pas un instant… un bruit de dingue, mix de moteurs maltraités, a l’agonie, de musique enfin ce qui était sensé ressembler à de la musique, de cornes de brumes, mais oui, de hurlements, de cris de bêtes, d’aboiements incessants de chiens aux abois…  Mais ouf ! c’est fini pour une longue année. Restera sans doute à désinfecter la plage mise à mal par des tonnes de saloperies de tous genres.

J’ai chipé sur le net de ‘’jolies’’ images shootees par Daniel (merci) bien représentatives de ce qu’est cette délicieuse fête religieuse, un exemple du haut degré de culture de ces dévoyés n’ayant que peu de rapports avec le vrai peuple dominicain au demeurant adorable.

Et franchement, le bruit genere s’accordait a merveille a ces belles images…

La Fête des fous II

J’aime pas la vulgarite… pas non plus les idiots, les imbéciles, les ignorants, les de mauvaise foi… les avec qui pas possible de dialoguer, de s’expliquer, d’échanger… quelle que soit leur nationalité.

Pour faire court… et une fois pour toute, j’aime le peuple dominicain. J’aime sa nonchalance, sa gentillesse, sa débrouillardise, j’aime même leur côte filou, genre  »Doris, faut que j’achète des fundas, tu me donnes 500 pesos… » sauf qu’il y a encore plein de fundas dans la casita du jardinier. Je les aime parce que quand j’ai eu besoin d’eux ils étaient là, à me consoler, à me protéger, à faire des tours de garde autour de ma maison, à me chouchouter à l’hôpital, à se déplacer la nuit s’il le fallait, à m’apporter de la menthe, du basilic, des potirons… je les aime depuis le premier jour… Parce que quand j’étais désespérée au Brésil, je me suis tournée vers eux et ce sont des Dominicains qui ont trouvé la solution pour rapatrier mes chiens… je les aime comme ils sont.

J’aime même leur musique, douce ou forte, bachata, meringue, j’aime quand ils dansent, quand ils s’amusent et rient aux éclats, j’aime les sentir heureux et c’est un peuple heureux.

Mais j’aime pas les idiots, les imbéciles, les ceux qui serinent à longueur de temps ‘’retourne chez toi’’. C’est tellement ici chez moi et je m’y sens tellement bien sauf… quand… on fait de la glisse en quad devant ma porte encore et encore à 60, 80 km/h, quand on défonce le chemin tout neuf, quand on accélère sur les dos d’âne et qu’on freine fort pour ne pas écraser le chien, l’enfant qui surgit dans la rue devant les roues incontrôlables. Quand je suis obligée d’hurler pour que le petit bout de gosse ne soit pas écrabouillé par la machine infernale que personne ne contrôle plus… et que 10 minutes plus tard les mêmes inconscients reviennent et reprennent leur jeu mortel… plus nombreux parce que c’est vachement drôle…

Alors là ne me parlez pas de culture. Mais au fait savez-vous ce qu’est la culture… j’ai des doutes, sérieux les doutes et pour votre gouverne, les idiots, les imbéciles qui ne savent que seriner ‘’retourne chez toi’’, chez moi, là-bas, loin, je ferais la même chose, j’apprécierais, même de loin, la joie de vivre et je me révolterais de toutes mes forces contre la bêtise et l’orgueil de certains nantis.

Bon, plus qu’une journée de galère…. Lundi tout rentrera dans l’ordre, les révolutionnaires et aventuriers de la mobylette repartiront bosser, enfileront leur petit costume ou leur salopette de mécano loin des moteurs débridés et toutous et petits bouts de gosses traverseront la route en toute sérénité.

Tout près sur la plage la musique bat son plein, c’est festif et sympa, c’est çà la culture dominicaine et non pas le hurlement des machines infernales…

Pour info….. resume le plus sincere de ce qu’est la Semana Santa a LT. Il y en a qui aiment.

La Fête des fous…

Coup d’gueule…

La fête des Fous, ou fête des Innocents, était une mascarade, organisée en principe les 26, 27 et 28 décembre … ces fêtes paillardes étaient reliées aux traditions populaires … on l’appelait aussi : fête de l’âne, elle donnait lieu à des cérémonies extrêmement bizarres…

Ici elle a lieu cette année les 13,14,15,16 avril …. Les fous ou ânes ou innocents arrivés par milliers sur leur lieu de villégiature, venèrent leur Dieu ‘’le bruit’’. Sous toutes ses formes, musique de dingue du matin au soir et du soir au matin, véhicules sans pot d’échappement, klaxons à outrance, accélérations intempestives sur place parfois, histoire de voir si on nous entend vraiment en faisant hurler le moteur…, cris gutturaux et hurlements et même ils n’ont peur de rien, pétards en veux-tu en voilà… Et je ne parle pas des dégaines improbables des fêtards débarqués en vainqueurs de leur capitale… Arrogants, orgueilleux, méprisants, tout puissants, stupides…

On est bien loin de la Semana Santa… Même le vendredi saint n’est plus respecté et les sons appelés musiques jaillissent de partout, écorchant nos pauvres oreilles.

Alors c’est sûr, on va me dire ´´si t’es pas contente retourne chez toi’’ tellement vain de dire çà, d’abord après 19 ans sur place c’est où chez moi et puis pas si simple… alors on râle mais on supporte… mais on râle… Et puis si ça me fait du bien de râler, ça leur fait du bien de ressasser encore et encore cette litanie « si t’es….. »

Allez Joyeuses Pâques.

Coup d’gueule…Mon château de feuilles est bien triste….

Il y a 17 ans, c’est dans un quartier tranquille, délicieuse campagne à deux pas de l’océan qu’il a vu le jour, mon château de feuilles… un chemin de sable, beaucoup de cocos, devant, derrière, partout, de vastes espaces bucoliquess où se baladaient chèvres et chevaux, quelques cocottes gourgandines aussi, des canetons, des dames oies et même deux ou trois ânes fripons. Une joyeuse pagaille de petits êtres plus mignons les uns que les autres… C’était avant.

Puis, petit à petit et plus vite ces toutes dernières années, le quartier longtemps presque oublié a connu un regain de popularité. Il faut dire, en vrai qu’il est idéalement situé. Las Ballenas demeure l’une des plus belles plages du village, très peu impactée par la montée de l’océan. Des bistros sympas, le village pas loin, on peut même y aller à pieds en longeant la mer… Rançon du succès, les constructions se sont multipliées. Transformation de maisons existantes tout d’abord, une puis deux, puis trois…. ; Immeuble de plusieurs étages, mais oui ils ont osé, tout au bout du chemin, donc loin du château de feuilles ; lotissement improbable entouré d’un grand mur, juste devant ma maison, quatre, cinq, six villas, j’ignore combien en fait… assez surréaliste au départ pour nous, les tout vieux de tout avant que ça ne pousse de partout, mais, il faut le reconnaître, à l’arrivée, un projet élégant, finalement intégré au paysage et très peu dérangeant… Puis, ce qui me semblait un cauchemar et qui est en fait une belle rencontre et un résultat à l’image des maîtres des lieux, deux superbes villas contemporaines, tout contre le château de feuilles, belles, grandes mais noyées dans la végétation et tellement discrètes que je n’en vois que le bout de leur joli toit et encore, dans quelques temps quand leurs palmiers seront grands, je ne les devinerai plus que par le murmure du vent dans les palmes. Bref, en 17 ans, le quartier Los Corales a bien changé mais, jusqu’à ce jour, l’harmonie était une règle jamais bafouée. Un peu plus peuplé, certes mais toujours charmant.

Là où tout a chaviré c’est lorsqu’un jeune dominicain de New York est tombé en amour pour un tout petit, petit terrain au bout de mon jardin. Un délicieux espace d’environ 300 m2, envahi par une végétation exubérante qui, ces derniers temps servait de garde-manger à une famille de chèvres coquines pour le plus grand bonheur de Zoé, une de mes petites chiennes qui passait ses journées à les observer. Puis, un beau matin, un dimanche de surcroît, tronçonneuse à fond la caisse… aie ça commençait mal, après plus de 10 ans de constructions tous azimuts, le dimanche je ne supporte plus aucun bruit…Et il a fallu monter le ton pour que le bruit arrête… Mais le lundi, c’est toute une armée de travailleurs qui a débarqué sur le petit terrain, puis le lendemain et le lendemain. Le propriétaire, propre sur lui, poli et charmant au demeurant est venu se présenter gentiment. Il travaille dans la publicité à New York et va construire sur ce terrain tout mignon une jolie petite maison pour venir de temps en temps avec son épouse. Bien. Publicité, design, jeune, il doit aimer le beau… je voyais bien une ravissante maison de vacances.

Quelle erreur et quelle horreur, moins de 2 mois après le début des travaux, un immonde pavé de blocs et de bétons est sorti de terre. Il occupe absolument toute la surface du mignon petit terrain où bien entendu ne subsiste pas l’ombre d’un arbre, pas un brin d’herbe, pas un oiseau. Il comporte déjà deux niveaux, soit plus de 6 m de hauteur et… c’est pas fini, une meute d’ouvriers s’agite sur ce qui aurait du être le toit de béton s’obstinant à y déposer parpaings et structures de ferrailles…. Il parait qu’ils ont le droit… Quel gâchis et quelle tristesse de constater qu’il existe des individus si peu soucieux du voisinage, sans aucun sens de l’esthétique, ignorant tout du beau et du plaisir de vivre en harmonie. Et même si, le château de feuilles est construit loin de cette vision de cauchemar, même si je le remarque à peine sauf à être juste devant, je trouve vraiment que ‘’It’s a shame !’’.

Coup d’gueule. Las Terrenas victime de son succès ?

Longtemps boudée par les capitaleros, tout d’un coup le petit village presque caché, presque secret est devenu la coqueluche des habitants des grandes villes et surtout de la capitale. En bandes, tels des loups assoiffés de liberté, avides de bruit et de non-interdits (ici tout est permis, ils disent…) ils débarquent, glacière et sono dernier cri au poing. Ils se ruent chez les loueurs de quads et affolent la population par leurs exploits imbéciles, rodeos dans les rues du village ou sur les plages magnifiques, tels des aventuriers miteux. Parfois un ou deux se tuent, mais ça ne suffit pas à les calmer. Gars et filles hurlent, boivent des grandes bières ou du rhum, balancent cannettes et gobelets, papier alu et sachets plastique à qui mieux mieux le long de l’océan. Enfin libres, ils sont au paradis et nous font vivre l’enfer. Certes, le nouveau maire a pris des décisions, fait voter des lois, plus de bruit, plus de vitesse, plus de saletés sur les plages… c’est tout à son honneur, sauf que…. Il n’y a rien de changé.

Dans notre quartier, Las Ballenas, si prisé par ces aventuriers miteux, une idée a germé et des panneaux ont vu le jour, propres, beaux, nets, précis, ils reprennent la globalité des termes du maire. Participation financière des riverains et beaucoup de dons de soi de certains (encore merci Alain et Valentina), les panneaux ont été fixés aux point stratégique…. Deux jours plus tard, ils sont barbouillés de peinture rouge… A noter que notre quartier, notre chemin est à l’image de Las Terrenas, de notre Las Terrenas. Y vivent en bonne entente des dominicains, des italiens, des français, des espagnols, des russes… et tout ce beau petit monde aspire à une seule chose, vivre en paix et profiter de ce merveilleux pays. Apparemment d’autres en ont décidé autrement…. Du coup, certains ont pris la décision de se réfugier dans d’autres quartiers, plus loin, plus calme, et c’est dommage.

Et, vous les donneurs de leçons à deux balles, inutile de nous dire ‘’on est chez eux’’, on est sur terre, on subit les mêmes merdes, les mêmes fléaux, les mêmes pandémies, les mêmes ouragans et les mêmes injustices alors essayons au moins de vivre en harmonie…. C’est sur, harmonie ne figure pas dans le vocabulaire de tout le monde…. Et ça c’est plus que dommage.

 

Coup d’gueule, encore….

En fait il y a deux trucs qui m’ont énervé hier soir dont l’un vraiment beaucoup…

Récapitulons, je viens de perdre un de mes chiens, un véritable déchirement qui me laisse dévastée… C’est pas le meilleur moment pour m’emmerder…On est en pleine crise sanitaire, on ne parle que de ça ici, ailleurs, dans le monde, on compte les malades, les morts, ça augmente, ça ne s’arrange pas….le pays soit disant est à l’agonie, les gens ne peuvent plus se nourrir, il y a des fermetures, etc… Et malgré tout ça, depuis le début du malaise, une bande d’abrutis hystériques et visiblement contents de leur sort s’obstine à me pourrir la vie du vendredi au dimanche à quelques mètres de chez moi, oui je dis bien chez moi, ce sera le sujet du second truc qui m’a énervée, très énervée…. Hier c’était le bouquet, abrutis à gauche et abrutis à droite… , ils sont nombreux, la semaine dernière on en dénombrait 17 dans la même maison, à quelques mètres de chez moi, automatiquement c’est à celui qui parlera le plus fort pour se faire entendre, il y a une ribambelle de gamins aussi, éduqués pareil que les grands et même des drôles de chiens qui émettent de drôles de bruits…. Ils arrivent sur le coup des 3 h, s’installent autour de la piscine, boivent des grandes bières les pieds dans l’eau, s’éclaboussent, ça fait rire les filles, se jettent à l’eau, ça crie, ça boit des grandes bières, puis du rhum avec les grandes bières, on monte le son, alors on parle encore plus fort et les gosses excités hurlent de plus belle et les chiens aussi et du coup, mes chiens aussi… Et ça dure, ça dure, de plus en plus fort jusqu’à pas d’heure…. En vrai, j’ai déjà appelé les flics, pas pour les voisins directs, car malgré tout moi j’ai du respect et je me dis que bof c’est pas si grave, mais pour les autres abrutis un peu plus loin de l’autre côté si et les flics sont venus et les abrutis ont cessé leur bordel…. Mais je vis avec un zen man que rien ne dérange, il comprend tout, accepte tout, il faut dire qu’après 36 ans de vie ici, il a bien saisi l’histoire… et je ne veux pas en plus me battre avec lui. Bref, hier c’était chaud, j’étais mal dans ma peau et ce fut difficile de supporter alors je me suis permis de poster un petit mot disant qu’en fait ici j’étais chez moi et que eux leur chez eux c’était la capitale….

Ben oui quoi, je vis ici depuis 17 ans, ai construit ma maison, paye mes impôts, aidé de pauvres gens ; j’emploie des dominicains que j’apprécie énormément pour leur dévouement et leur débrouillardise et de plus j’ai adopté, par conviction la nationalité dominicaine, il y a 14 ans…. Alors j’estime avoir le droit de dire que je suis chez moi et avoir le droit d’être respectée…

Et bien figurez-vous qu’un français qui se reconnaitra, un français à qui j’ai tendu la main mais qui a craché dedans…. s’est permis à son tour de publier mon post en ces termes… ‘’Une française a osé dire  que ….. je crois que je vais le poster sur les réseaux dominicains…’’ Non mais allo quoi, il veut quoi que l’on me flagelle, qu’on me lapide parce que je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas…. Bon, courageux comme pas deux, il a retiré son post après, quand même quelques réponses explicites, genre ‘’non elle a osé, c’est un cauchemar’’…

C’est bien triste tout ça. Subir le manque d’éducation criant et le racisme avéré de quelques individus qui, soit dit en passant, gênent de la même manière leurs compatriotes. Ils ont 18, 25 ans, fils à papa ou juste débiles profonds, font du bruit avec leurs mobylettes, leurs quads, leur musique, derapent sur les graviers à toute allure, klaxonnent et pourrissent le temps d’un week-end la quiétude de tout un village, dominicains et étrangers confondus. Et, en plus se faire traiter de tous les noms d’oiseaux par des individus bien français, en mal de notoriété. Un peu trop du coup.

Il est 7h46 et les abrutis de droite ont repris du service. Une belle journée qui s’annonce. Au fait pour ceux qui n’ont pas de zen man à la maison, police 809 240 6022 , parfois ça marche. Je sais que nous sommes nombreux, pleins, à en avoir plus qu’assez de ce manque de respect. On n’est pas chez ces dingos, on partage notre vie ici avec des gens respectueux qui pâtissent eux aussi de ce laisser faire désinvolte d’une bande de petits merdeux gâtés-pourris.

Petit ajout très instructif …. »Ce n’est pas une question d’être dominicain ou français ou martien. C’est une question de loi DOMINICAINE. La loi est pour tous. Cette loi porte le numéro 287-04. Tout le monde est sensé s’y plier. Et si notre charmante et serviable police ne fait pas son boulot, vous pouvez toujours appeler le 311 (j’ai bien écrit 311, pas 911). Ils ont aussi un site web. »

Ils n’ont rien compris ou bien…

Blogeuse globe-trotter, Olympia a choisi de poser ses valises à Las Galeras, elle vous raconte son village dans son blog  https://olympiaonboard.com/

Comme beaucoup de monde, d’ici ou d’ailleurs, on était au rendez-vous, hier dimanche, pile poil, prêts à s’émerveiller devant notre petit (ou grand) écran. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que la télévision française nous fait l’honneur d’un reportage, rien que pour nous. Las Galeras. Tout au bout du bout de la péninsule de Samana, quand la route s’arrête là où commence la plage et qu’elle vient buter contre l’océan, on est arrivé au bout du monde, on est arrivé à Las Galeras, jolie petite bourgade toute en douceur. Délicieux village authentique, Las Galeras est encore épargné par le tourisme de masse, même si, depuis quelques années, il a le vent en poupe et se développe à petits pas. Hôtels et restos de qualité fleurissent çà et là, tout comme les centres sportifs, équitation, plongée…. Il faut dire que cet endroit est bourré de charme. Situé à l’écart du monde, à une vingtaine de kilomètres de Samana, on y arrive par une route qui a connu des jours meilleurs mais qui traverse de superbes paysages, océan sauvage ou tranquille, végétation tropicale et adorables hameaux hauts en couleurs composés de quelques maisons flanquées de cocotiers. Son atout charme, ses longues plages de sable blanc aux eaux limpides, véritables toiles de maîtres peintes dans des tons délicats de verts, de bleus, d’or où paressent, indolentes, quelques barques de pêche typiques. Délicieux havre de paix, Las Galeras ressemble fort à un paradis exotique propice à la nonchalance et à la douceur de vivre.

Voilà ce que l’on s’attendait à découvrir et, franchement, il faut être un peu tordu ou totalement hermétique à la beauté pour être passé à côté. Je ne suis pas la seule à déplorer ce simili-reportage, cette mascarade bourrée de clichés négatifs largement teintés de gros mensonges…. Et, je me demande ce qu’en retiennent les intervenants parfois fort sympathiques…. Il n’y a été pratiquement question que de gros sous…. ‘’On est arrivé avec 180 000 euros, toutes nos économies y sont passées… l’école des enfants, c’est de l’argent… le lycée de la capitale, faut oublier… les courses…. 3 heures pour y arriver et c’est cher, on a fait construire notre maison grâce à l’argent des touristes… et j’en passe et des meilleures’’ ‘’Il n’y a pas d’hôpital….heu en France non plus, les villages de 3000 habitants n’ont pas d’hôpital, ni de lycée pour leurs mômes…Il faut surveiller car les gens fraudent… mais, je suis sur place pour traquer …. ceux qui touchent indûment une pension…. Allons allons’’

Las Galeras c’est tellement pas ça, tellement pas que ça, et si certains ont mal calculé leur capacité d’insertion, s’ils se sont fait des illusions sur leur économies, s’ils ont oublié qu’ils avaient des enfants et que, ben non, ici on n’est pas en France mais en République Dominicaine et que l’éducation française, du coup ça a obligatoirement un prix… il ne faut s’en prendre qu’à eux. A Las Galeras, il y a tellement de gens contents de leurs sorts… tellement d’échanges fraternels entre dominicains et résidents, tellement de bonheur partagé… Le reportage est passe à côté, a boudé toutes les jolies choses de la vie d’ici et n’a retenu que de sombres histoires malsaines…. En fait messieurs les journalistes, les producteurs à sensations, mieux vaut continuer à nous ignorer, ça nous fait moins mal au cœur…