Cinq longs mois tout pile que, dans la plus grande dignité, celle qui te caractérisait, tu as tiré ta révérence. Tu nous as abandonné ton Château de Feuilles, tes amours à quatre pattes et moi…
Beaucoup me demande, comment ca va…
La vie n’est pas simple sans toi. Moi qui ai toujours détesté les montagnes russes, je suis en plein dedans. Alors, oui, il y a des jours où ca va plutôt bien. Je regarde autours de moi toute cette beauté, je regarde mes quatre petits, j’écoute de la musique, celle que tu aimais, je lis, je me plonge avec délectation dans ce que tu appelais ‘’mes films à la con’’, ceux du début d’après-midi dont l’intrigue simplette est toujours la même. Et puis j’écris, je te raconte à ma facon et ca me fait du bien. Mais il y a aussi ces jours cruels où va savoir pourquoi, l’absence s’invite, m’étouffe jusqu’à devenir une vraie présence maléfique. Je me recroqueville, je pleure, mes chiens ne comprennent pas, je ne veux rien ni personne, je suis juste souffrance. Puis ca passe et le soleil me sourie à nouveau.
Jusqu’à quand vais-je subir cette vie en dents de scie. Parce que à chaque fois que le ciel de mon cœur s’éclaircit, je pense que c’est fini, que je peux vivre avec ton seul souvenir, ta douce absence-présence, tu es partout autour de moi, de nous. Mais non, trois, cinq, dix jours plus tard le spleen revient et je n’ai plus envie de rien.
Ne me dites pas de sortir, c’est pire. Je me force une fois par semaine à quitter mon Château de feuilles, histoire de ne pas oublier de nourrir mes toutous. Un aller-retour vite fait pour acheter essentiellement leur nourriture. Vite je reviens et je me sens mieux, seule dans ma tanière. Ne me parlez plus de restaus, de voir des gens… non, je ne veux pas, pas pour le moment en tous cas. Je veux extirper ce blues latent avant de revivre comme une personne normale. Attends, j’ai quand même pris rendez-vous chez Bruno, le coiffeur. Faut dire que côté capillaire, je tiens beaucoup de la sorcière en ce moment. Puis j’aurai tout bientôt la visite de mes nièces que je n’ai pas vues depuis… une vingtaine d’année et là du coup, ca me fait plaisir. Est-ce signe de guérison, convalescence en tout cas.
Voilà je vous ai mis mon cœur à nu. Je t’aime Mimi, aide-moi à aller bien et à avoir le courage de marcher à nouveau sur la plage, sans personne à mes côtés…
Bonjour Doris,
Je viens de perdre ma maman. Elle s’est éteinte depuis quelques jours et ma vie comme la vôtre, a également basculé..
Nous étions très proches, fusionnels je peux dire, et durant mes 23 ans passés à Las Terrenas, jamais un jour ne se passait sans que nous nous parlions au Tel. Elle était d’ailleurs venue deux fois me voir ici, dans mon village de coeur. Cela lui rappelait l’Afrique où elle partit avec Papa pour son voyage de noces et.. où elle resta 13 ans tant ce mystérieux pays la fascinait. Elle a visité et vécu dans de nombreux pays, tout comme moi. La planète est notre jardin et nous sommes partout chez nous se racontait-on, en respect pour la mère nature..
Mais voilà, elle est partie.. Elle entamait sa 94ème année. Quelques mois avant, elle partait encore tôt le matin, du haut de son mètre 52, sécateur et binette à la main, pour vadrouiller dans ses collines. Là était sa vie depuis soixante ans, en symbiose totale avec la nature varoise.. C’est d’ailleurs là, comme elle le voulait, que j’ai déposé ses cendres, au pied du rosier blanc à côté du puit..
A l’appel du printemps elle avait pris conscience, je pense, que jamais elle ne sortirait de ce lit médicalisé pour retrouver sa maison, ses fleurs, ses plantes, ses collines.. Elle a préféré s’éteindre d’elle même et partir. Je la comprend car
je prendrais la même décision si cela m’arrive car notre liberté est notre oxygène.
Comme vous Doris je ne me résigne pas à sa perte. Bien qu’elle soit partie dans son sommeil, sans douleurs, dans sa 94ème année, un vide sidéral c’est installé a la place de celle qui m’a accompagné durant mes 71 années.. Je n’accepte pas l’inacceptable..
Du fond du coeur je partage vos douleurs, je vous souhaite d’arriver a revivre humainement, de vivre comme Michel aurait souhaité vous voir..
C’est ainsi que je vais essayer, avec le temps, de reprendre racine dans ce monde dans lequel je ne me retrouve pas aujourd’hui.
Avec toute mon affection,
Michel Garcia
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Toutes mes condoleances Michel. L’absence est insupportable. Amitiees.
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Chère Doris,
L’absence d’un être aimé est tout un apprentissage, ce sont de tous petits, petits pas jour après jour, moment après moment avec des arrêts, puis des reprises. Chaque petites avancées aussi minuscules soient elles est un pas, un signe que l’on apprivoise cette absence. Il y a deux mots pour décrire cela la patience et le non jugement de ce que nous ressentons durant cette apprentissage.
De tout mon cœur
Daniele
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