1976 . La rupture.

Le début des années 70 est pour le moins voluptueux mais aussi tumultueux pour Michel. Au sommet de da notoriete, grisé par le succès du Viking, il dilapide à qui mieux mieux des sommes folles qu’il possède … ou pas. Ses grosses cylindrés, ses costumes londoniens sur mesure, ses conquetes d’un soir… lui coûtent une fortune. Sa splendide jaguar lui a même presque couté la vie lorsque pourchassé par sa femme en furie, lassée de ses frasques à peine cachées, la belle auto s’est prise pour une attraction foraine en faisant plusieurs tonneaux sur une petite route de Bretagne. Peu de temps après cette chasse poursuite qui aurait pu mal finir, en 1975, un divorce est prononcé. Le Viking est mis en gérance, c’est au Bateau Lavoir, son nouveau joujou que Michel poursuit sa vie d’homme de la nuit.

Mais, les temps sont difficiles. Le gérant du Viking s’avère être un homme de peu de foi, IL ne respecte pas le deal et oublie de payer ce qu’il doit à Michel et tant qu’à faire, mène le bel établissement à sa perte. Ca commence à coincer côté sous d’autant plus que la redoutable URSSAF qui ne fait pas de cadeaux, se rappelle au bon souvenir de Michel qui a tout simplement ‘’oublié’’ de régler quoi que ce soit à l’organisme belliqueux. Faut dire qu’il n’a jamais été un homme d’argent, enfin disons qu’il ne s’est jamais préoccupé d’où lui venait l’argent et à quoi il devait servir. Michel, l’électron libre dans toute sa splendeur se trouve bientôt acculé. Moralement, il est également très atteint par la maladie de sa maman, un terrible cancer des poumons en phase finale, alors qu’elle n’a jamais fumé qu’une cigarette le soir de Noel. Cette injustice ne sera pas étrangère à sa déraisonnable consommation de tabac…

1976, c’est la fuite. Il se fait conduire par un cousin à l’aéroport de Roissy. Là, d’un coup d’œil, il repère le vol le plus proche pour s’envoler le plus loin. Ce sera Les Seychelles. Le vol décolle dans 2 heures. Il n’a que peu d’infos sur cet archipel lointain mais, fort de son expérience de photographe des pays agités, il sait que là-bas dans cet environnement paradisiaque, le métissage est roi. Chacun respecte l’autre, qu’il soit blanc, jaune noir ou métissé. Les familles elles-mêmes sont d’heureux mélanges colorés. 90% des Seychellois parlent le kréol seselwa (créole seychellois) que l’on apprend en premier à l’école suivit du français et de l’anglais.

Michel s’installe à Victoria, la capitale, sur l’île de Mahé. Très vite il tombe amoureux d’une jeune et bien sûr jolie mannequin tournant dans le célèbre film Emmanuelle. Et c’est tout naturellement qu’il replonge dans la joie de la photographie, se délectant de la beauté nature de scènes de rues, de paysages d’exception, mais aussi de photographies du tournage de ce film iconique. Michel ouvre la première galerie d’art de Mahé. La vie s’écoule tranquille entre ses amours, ses amis, ses découvertes. Inutile de vous dire que du côté de la France, la stupeur est intense. Plus personne n’a de nouvelles, ni son ex, ni ses filles, ni son associé du Viking. Silence radio et le cousin complice conserve un silence d’outre-tombe et jamais ne le trahira. Malheureusement, la vie idyllique prend fin subitement en 1977 lors d’un coup d’état sanglant. Michel qui a si bien su s’intégrer dans les différentes couches de la société seychelloise n’est pas en odeur de sainteté avec le principal fauteur de trouble, futur nouveau président de la république. C’est grâce à la complicité de sa petite amie mannequin et toute la troupe du tournage du film Emmanuel qu’il réussit à s’enfuir de l’île dorénavant hostile.

La maison d’Emmanuelle

Il se retrouve à … Djibouti qui vient tout juste de proclamer son indépendance. L’ex-territoire français se libère du joug de la puissance coloniale et d’emblée fascine le photographe. Il tombe en amour de ce bout d’Afrique et vit une année fantastique à Djibouti avec … un guépard génial adopté tout bébé et dont il a toujours parlé la larme à l’oeil.  Il se souvient avec émotion des coups de pattes câlins du matin au réveil puis des balades, lui en 4L et le guépard courant à toute vitesse derrière le véhicule, les deux prenant un plaisir fou. Il se lie d’amitié avec les gars de la légion étrangère qui aiment ce francais cocasse. C’est à eux qu’il confiera son guépard lors de son départ. Il fréquente assidument un prestigieux établissement très tendance, Le Bar du Palmier en Zinc. Fin 1977, un attentat sanglant, revendiqué par des éléments Afars, l’une des deux principales ethnies du pays, détruit le café. 2 morts dont un francais… Une nouvelle avait fuité du côté de Nantes, on aurait vu Michel à Djibouti du côté du bar en question. Il n’en faut pas plus pour imaginer le pire.

Le Bar du Palmier de Zinc . Djibouti.
Amoureux de son beau guepard…

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4 réflexions sur “1976 . La rupture.

  1. Magnifique Doris qui sait si bien nous faire vivre la vie de son Michel..
    Merci merci de nous le rendre si vivant et de le magnifier comme il a été, comme nous l’avons toujours imaginé, tu es une magnifique conteuse ma chère Doris..

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