Mine de rien, Las Terrenas est devenu le refuge de quelques artistes de qualité, musiciens, photographes, peintres qui puisent leur inspiration dans les merveilleux paysages qui nous entourent et dans l’atmosphère si particulière du village.
Parmi eux, Charlie Simon, a su se faire sa petite place parmi l’élite des peintres dominicains. Pour preuve, s’il en fallait, son inscription au très select CODAP (College Dominicain d’Art) filiale de l’Unesco.
Son atelier-galerie ouvert à tous, se situe au Paseo, à côté de la Cave à vins. C’est avec beaucoup de gentillesse qu’il nous y accueille et nous guide à travers son oeuvre très hétéroclite qui oscille,sans jamais choisir, entre naif, pointillisme, impressionnisme. Sa peinture-fusion comme il se plait à la qualifier est inspirée par son vécu, mais, phénomène de pure création et résultat de l’imagination d’un artiste sensible, ses toiles sont remplies d’une forte dose d’émotion. Son travail instinctif qui confère un caractere ingénu aux oeuvres , s’articule autours du glamour de ses exquis visages de femme et d’un impressionnisme étonnamment juste et délicat. Charlie, érudit et intarissable en matiere d’art, voue une passion à Picasso, génial « touche a tous » , innovateur insatiable, à l’aise dans tous les courants picturaux. Un peu lui donc. S’il en a fait son « modèle », il apprécie également l’art poétique de Chagall et la folie de Jean Dubuffet.
En passant devant « la galerie de Charlie Simon », un amateur éclairé, est tombé en amour devant la diversité et la qualité de ce qu’il voyait. Sans hésiter, mû par un instinct très sûr, ce sont 25 toiles qu’il a sélectionné pour intégrer sa propre galerie en Autriche. Charlie n’est pas peu fier, il faut dire qu’à ce jour, alors qu’il vit confortablement de son Art, ce sont pres de 1000 toiles signées de l’artiste qui se baladent dans le monde entier.
Ce fut une agréable et enrichissante rencontre avec un homme cultivé, amoureux de son métier, sincere et tres attaché à son village d’adoption, Las Terrenas. Mais ne vous y trompez pas, si vous lui demandez s’il se sent plus haitien par ses ancêtres ou dominicain par sa naissance, il vous répondra « je suis un homme de l’île et c’est tout ».