La Ciguatera, une toxine pernicieuse à ne pas négliger

Bien que moins répandue que dans les îles du Pacifique, la Ciguatera est bel et bien présente dans une grande partie des Antilles dont la République Dominicaine.

La Ciguatera?

La Ciguatera est une toxine alimentaire accumulée par certains poissons carnivores: caranges, pagres, mérous, vieilles, barracudas, poissons perroquets, vivaneaux, balistes, mulets… Cette toxine provient d’une algue colonisatrice des coraux abîmés ou cassés et broutée par de petits poissons herbivores. Ceux-ci sont alors mangés par des prédateurs qui sont ensuite mangés par des poissons plus gros, puis encore plus gros, etc. Le dernier de la chaîne alimentaire accumule toute la toxine en question broutée par les petits poissons.

Précautions

Très important, même si l’on a pu constater une recrudescence de ciguatera après les fortes tempêtes, le goût, la couleur et l’apparence externe et interne du poisson contaminé par ces toxines ne sont pas modifiées et il est impossible pour le consommateur de distinguer un poisson contaminé d’un autre. D’autre part, les toxines sont thermostables, leurs propriétés ne sont modifiées ni par la congélation, ni par la cuisson.

La seule façon d’éviter la contamination est de faire confiance aux riverains et pêcheurs expérimentés qui ont une bonne connaissance de la biologie des poissons (habitudes alimentaires, habitat…) et d’éviter de consommer les espèces qu’ils soupçonnent d’être toxiques. Au resto, ne mangez pas les plus gros spécimens car plus le poisson est gros, plus la concentration est forte et dangereuse. Videz les poissons aussitôt après la pêche. Préférez les filets à la tête et aux viscères qui sont plus nocifs. En cas d’intoxication, veillez à ne manger ni poisson ni fruits de mer pendant au moins 3 semaines.

Symptômes

Ils apparaissent généralement deux à douze heures après le repas. Les plus communs sont :

– picotements autour des lèvres et du nez,

– fourmillements des mains et des pieds,

– sensations bizarres de brûlure au contact de l’eau froide,

– douleurs musculaires et articulaires,

– maux de tête, fatigue, sueurs, frilosité,

– nausées, vomissements, diarrhées,

– démangeaisons sans plaques d’urticaire,

– pouls ralenti avec température normale.

Traitement

En cas de doute, la consultation d’un médecin s’impose. Le traitement est prescrit en fonction des signes cliniques présentés par le patient et consiste le plus souvent en une association de calcium et de vitamines. La perfusion intraveineuse de Mannitol est conseillée dans les cas les plus sévères. Elle permettrait de supprimer les symptômes neurologiques et d’éliminer rapidement les ciguatoxines. Les cas mortels sont exceptionnels et l’évolution de la maladie est généralement favorable après quelques jours. Mais il n’est pas rare que les troubles de la sensibilité, les douleurs et les démangeaisons persistent plusieurs semaines et soient ravivés par une nouvelle consommation trop hâtive de poisson, même sain.

Un conseil.

Soyez prudent, même si la pêche est pour vous un excellent moyen de décontraction, ne consommez votre butin qu’après avoir demandé l’avis d’un professionnel. Les poissons du large: thons, tazards, bonites, daurades ne sont pratiquement jamais toxiques. Les pêcheurs de la Playa  connaissent leurs poissons par cœur, vous pouvez leur faire confiance et vous régaler