Anne. 7 ans que je ne l’avais pas vue, vous imaginez le bonheur quand elle m’a annoncé sa venue. Un peu d’angoisse aussi, tant de choses s’étaient passées depuis…. pas très gaies, ni pour elle, ni pour moi. Aurions-nous encore la même complicité ? M’en fou contente quand même. La belle ne vient pas seule mais avec un ami « métro », véto en retraite, on va pouvoir parler de chiens, jamais rassasiée. Ma tit’ auto étant trop petite pour contenir 3 personnes et des bagages, je demande à mon taxi favori, Fey de les chercher à Santo Domingo. Et puis, zut, je l’accompagne. Un truc rigolo, avant le péage hors de prix du Boulevard de l’Atlantique, des rebelles en treillis ont installé une sortie clandestine…. pour les initiés. Une barrière, 150 pesos au lieu de 528 et on file à travers le zion sur un chemin de terre un peu cabossé devant des vaches faméliques, pleins de cocos, une vaste plaine herbeuse, un village de carte postale aux petites cases de bois, proprettes et colorées…. avant de revenir sur la vraie route….juste après le péage. Trop drôle, mais chutttt c’est un secret. Après, la « autopista », quoique belle est relativement lancinante. Je plonge dans ma tablette et m’envole dans une belle histoire. Arrivée à l’aéroport, le spectacle est à son comble. 6 avions atterrissent en même temps (ou presque). Une foule colorée attend la famille, les amis de Jamaique, Porto-Rico, St Martin, Panama, Philadelphie, New-York. L’aéroport fourmille de mômes qui courent dans tous les sens, de jolies nanas bien coiffées, perchées sur des talons improbables, de vieux messieurs en costume, la larme à l’œil. Ca chante, ca crie, ca applaudie quand les portes d’arrivée s’ouvrent. Un vrai bonheur, et même si c’est long, je ne m’ennuie pas une seconde. Puis, je la vois, frêle silhouette toute blonde, jolie comme un cœur. Elle ne sait pas que je l’attends et cherche désespérément un petit panneau avec son nom. Coucou !!!!! On se jette dans les bras l’une de l’autre. Une belle surprise. Monsieur Robert le véto et son petit chapeau s’éloigne discrètement et nous laisse à nos retrouvailles. Dans l’auto, il s’assiéra devant à côté de Fey et nous deux, nous passerons 2 heures à nous raconter nos histoires, à piapiater sur elle, sur lui, sur eux, sur l’île que j’ai quitté il y a 13 ans déjà. Le chemin m’a paru trop court.
Et puis voilà, elle est repartie ce matin vers sa jolie maison, son île minuscule et tellement attachante. Nous avons passé de beaux moments, je lui ai fait découvrir des endroits que j’aime et surtout Mimi, mon beau, mon fabuleux mari. On se voit vite Anne, c’est promis. Attends, on vit à 1h1/2 l’une de l’autre et l’on a attendu 7 ans pour se revoir, c’est un peu dommage non. Cette fois ce sera à mon tour de quitter mon petit village, ma maison, mes chiens d’amour et de redécouvrir 13 ans plus tard la jolie St-Barth, Gustavia, St Jean, Toiny la sauvage, Grand Fond…. J’ai hâte. A très vite, tu me manques déjà.