Vous avez sans doute vu ce fruit déjà à l’étalage de certains colmados ou vendeurs de fruits et légumes… pas très couramment. Ce fruit, appelé « pana » ou « buen pan » ici, est un fruit délicat, il est mûr quand une petite glu blanche coule de sa tête, et il peut être cueilli à ce moment, et doit être consommé au plus vite.
Ne craignez donc pas de voir des traces blanches sur la peau, c’est au contraire le signe de sa pleine maturité et qu’il sera donc excellent. Ce fruit de la famille des Jaquiers est cuisiné tant salé que sucré.
Je vais vous parler de ses quelques préparations salées, il sera donc servi comme un légume d’accompagnement.
Il devra de toutes les façons être pelé, et on lui enlèvera le cœur……. Surtout, ne jetez rien !!! Tout peut servir.
Le cœur :
Cette partie centrale sera découpée et préparée comme des frites… un original sucré-salé qui ira parfaitement pour les apéritifs, ou pour accompagner du jambon par exemple, je pense que vous apprécierez autant que les enfants.
La pulpe :
Pour la bouillir, il vous faudra mettre de l’eau et du gros sel dans le fond d’une grande casserole ou cocotte, mettre les peaux du fruit dans l’eau. La pulpe (sans le cœur) cuira posée sur les peaux, surtout sans toucher l’eau, et à couvert. Vous saurez que la cuisson est bonne, comme vous le feriez pour celle d’une pomme de terre, quand la lame d’un couteau traversera le fruit sans aucune résistance. Cette préparation accompagnera volontiers un ragoût de porc, une fricassée de volaille, ou une daube de bœuf, un court-bouillon de poisson à l’Antillaise. Comme une pomme de terre, le fruit à pain aura besoin de sauce, un peu relevée pour sublimer sa petite saveur sucrée.
Vous pouvez également le préparer bouilli dans de l’eau avec des morceaux de jambon à l’os, des queues de cochon salé, ou du bœuf salé. (J’ai vu une fois des queues de cochon salées au Pola). Cette préparation est appelée « Migan » dans les Antilles Françaises.
Vous coupez alors les tranches de fruit à pain (sans le cœur) en morceaux de 3 cm environ, pas plus gros, et dans une grande cocotte vous les mettez en les recouvrant d’eau, avec du Laurier feuille, des clous de girofle, un peu d’oignon blanc en tranches fines et de l’ail écrasé, du poivre, des branches de persil, et l’accompagnement de votre choix : pas de sel s’il s’agit de queues de cochon salées ou de bœuf salé (que vous aurez dessalées et bien précuites auparavant par 2 ou trois bouillons dans de l’eau), peu de sel s’il s’agit de jambon à l’os. Vous pouvez simplement mettre de la poitrine fumée. Juste avant la fin de la cuisson vous pourrez toujours ajuster l’assaisonnement.
Vous devez obtenir un « jus » très lié autour des ingrédients.
Une fois que vous aurez découvert ce fruit, libre à vous d’en faire à votre guise avec lui s’il vous « parle ».
Bon Appétit !!
En aparté: les frites de fruit à pain ! !!!!! Ceux qui ne connaissent pas ça doivent s’y mettre d’urgence: imaginez, la texture nourrissante de la pomme de terre auquel s’allie le goût de la chataîgne fûmée….. Rien que du bonheur.