Aujourd’hui, il y a deux ans déjà, tu vivais ta dernière journée sur terre, même pas près de moi. Comme je me le suis reproché, tu étais seul et moi incapable de te rejoindre… pardon mon cœur pour ce lâche manquement. Mais comment faire avec cette tribu de chiens ingérables… J’ose juste espérer que là où tu es, tu m’as pardonné. Dieu sait que tu les aimais nos bb à quatre pattes et que jamais tu n’aurais supporté que je les laisse seuls des jours et des nuits.
Et le lendemain quand je suis arrivée à la clinique, j’ai cru mourir moi aussi. Personne ne m’avait prévenu que déjà tu t’étais envolé vers d’autres cieux. La révélation fut brutale, cruelle…Mais non, c’est pas possible, je venais pour le récupérer, le conduire dans son château de feuilles pour le câliner, le chouchouter, le couvrir de bisous et des léchous de ses toutous, non c’est pas possible.
Les minutes qui s’ensuivirent furent lancinantes, douloureuses. L’unique lueur positive dans cette journée noire fut la présence d’un être dévoué qui m’a pris dans ses bras, qui m’a pris par la main et, juste par gentillesse s’est occupé de tout. Merci Nano, je n’oublierai jamais le réconfort de ta présence à mes côtés.
Puis, ce fut le triste retour à la réalité, ton fauteuil vide à jamais, ton écharpe blanche sur le dossier de ton tabouret de bar préféré, la venue de tes enfants qui ont tenté de me faire croire que c’était mieux, que le moment était venu…. L’insupportable instant où nous avons dispersé tes cendres dans l’océan face au Syroz…
Et pourtant, le temps passe si vite. Deux ans déjà. Je ne les ai pas vu passer. Ton dressing est toujours complet, ton écharpe toujours sur le dossier de ton tabouret préféré et ton lit bien bordé. C’est drôle, c’est Léa que tu ne connais pas qui y a trouvé refuge. Zoé nous a quitté l’an dernier et Cheyenne il y a quelques semaines. Dis-moi, tu les as vues dans le ciel. Et Tatoo, ton petit cœur, j’espère que tu l’as retrouvé. Trop bien de vous imaginer tous les deux, complices comme avant.
Parfois, quand nous sommes au jardin, Léo, Bamboo, Léa et moi, nous voyons une somptueuse frégate voler au-dessus de nos têtes. Je sais que c’est toi alors nous t’envoyons plein de baisers…
