Elle est partie comme elle était venue, toute en discrétion.
Cheyenne est arrivée dans ma vie, de loin, avec son premier papa Claude. A l’époque, j’étais déjà l’heureuse maman de 4 piou-pious à 4 pattes, viralatas de pure race, la jolie Mina, Domingo et sa queue en tire-bouchon, Paquita, la starlette et Lisa, la rebelle. Claude, Cheyenne, Charlot et Apache occupaient mon petit bungalow et tous les quatres pattes se côtoyaient avec bonheur… sauf que, la jolie Cheyenne, loin d’être stupide, après mûres réflexions s’était mis dans l’idée que, la vie était vachement plus cool chez moi que chez son dresseur de papa.
Chaque soir, vers 6 ou 7 heures, en catimini, elle s’échappait du bungalow et venait gratter à ma porte. Mais je n’en voulais pas, pour moi 4 bb toutous, c’était largement suffisant, en plus, Claude aimait sa chienne, belle et très douée. Oui mais, la douce Cheyenne insista tant et tant, encore et encore qu’un soir, j’ai craqué, en doutiez-vous… je lui ai ouvert la porte, elle a sauté sur le canapé, m’a couverte de léchous… c’en était fini de ma « ferme » décision. En quelques jours, après avoir négocié avec Claude, pas content du tout, la jolie chienne faisait partie de ma famille. Câlins à n’en plus finir, petits plats mijotés, longues balades sur la plage, longueurs dans la piscine, canapé douillet et dodo avec maman, le rêve quoi. Bizarrement, mes 4 viralatas l’ont acceptée sans aucun problème.
Pendant quelques mois, nous avons continué son éducation. Elle avait une aptitude innée pour la défense de son maître, en l’occurrence moi, sa maîtresse. Pas toucher à maman. Dès son tout jeune âge, un an à peine, elle m’a défendue, toujours un œil fixé sur moi. Claude est parti avec sa troupe et je suis restée seule avec mes 5 amours, tous entraînés à me défendre, Cheyenne en tout premier. Elle me suivait partout, me couvrait d’attention.
J’ai eu la chance incroyable de vivre 17 ans en sa compagnie. Peut-être est-ce pour cette raison que son départ inopiné est si douloureux. Elle m’a donné un amour infini et une entière satisfaction. Jusqu’à la dernière minute, elle a été fière et noble. Cheyenne est une de mes plus belles histoires. Elle restera toujours, toujours dans mon cœur, un cœur qui souffre le martyre aujourd’hui… Je t’aime ma belle douce chérie.



