Le port des pêcheurs…

…à ne pas confondre avec le Village des Pêcheurs. Et si ce dernier est, ou plutôt, était une institution à LT, l’un des tout premiers endroits de vie mêlant allègrement expatriés, pêcheurs, résidents et touristes, un lieu festif et convivial, vieux de plus de 50 ans, le port des pêcheurs, lui, ne connait une certaine notoriété que depuis une petite dizaine d’années. A l’origine, Paco, un visionnaire un brin fantasque qui, un beau matin, eut l’idée saugrenue mais géniale d’installer son petit lolo derrière le cimetière. Il loua une cahute faite de bric et de broc à un pêcheur, y installa de quoi sommairement cuisiner, inventa une terrasse meublée de quelques tables et chaises bancales mais avec une vue époustouflante. Pacomer était né. Aux commandes Paco et aux fourneaux Sarah, son ex-compagne et amie de toujours, cuisinière hors pair, capable d’imaginer un festin à partir de trois fois rien, un beau poisson tout frais, quelques oursins, du citron vert et le tour est joué. Pour l’anecdote, à l’époque, Mimi et moi étions encore propriétaires du Syroz et, comme nous ne pouvions rien lui refuser, nous avions organisé un système d’eau pour alimenter Paco. Un simple tuyau, courant sur le sable, du bar au petit resto. Combien de fois a-t-il été percé, je ne saurais le dire. Pao est resté longtemps seul dans son petit lolo, sous un amandier géant. Puis, peu à peu l’idée a fait son chemin. Les pêcheurs propriétaires de ces petites cabanes le long du cimetière où ils abritaient leur matériel de pêche se sont vus sollicités par tout un tas de personnes, dominicains, francais, italiens, haitiens… qui, en fin de compte ont trouvé l’endroit fabuleux et l’audace de Paco pas si stupide. Le port des pêcheurs, peu à peu devint l’endroit incontournable avec sa bonhomie, sa cuisine simple mais savoureuse, les pieds dans l’eau. Ce n’est que plus tard, il y a à peine quelques années que les paillottes au toit de cana ont été construites, indispensable confort pour faire de ce lieu un vrai bonheur a l’abri du soleil cuisant.

Le 4 janvier, l’indicible se produisit de la faute d’un décérébré qui négligea une fuite de gaz pourtant évidente et, de surcroit eut la bêtise de tenter de la réparer une clope au bec.

Puis, ce furent des discussions, des douches chaudes et froides. Oui on peut reconstruire, non on ne peut pas. Toujours ce problème des 60 mètres, oui mais… justement, le problème est identique pour le fameux Village des Pêcheurs, lui-même brûlé et en cours de reconstruction. Alors, réunion après réunions, avec l’appui du maire du village, l’accord est enfin arrivé. Oui, ils peuvent reconstruire sous certaines conditions.

Des cagnottes, de ci de là ont vu le jour pour aider les sinistrés à rebâtir leur gagne-pain car il s’agit bien de cela. Nul investisseur ici, mais des familles, pour la plupart, comptant sur ce travail pour survivre.

Ce matin, je suis allée faire un petit tour, à la rencontre de certains de mes amis, Bénédicte, Eddy, Jerry, Sarah, Coseco… leur sourire fait plaisir à voir, même si le chantier, considérable est loin d’être terminé. Comme toujours, ici, les chose se passent sans de sérieux contrats et certains constructeurs en herbe en profitent pour essayer de rafler quelques milliers de pesos supplémentaires à ces pauvres gens déjà à l’agonie. Mais ca travaille de tous les côtés, le long du cimetière, les cabanes-cuisines sont presque prêtes et les terrasses commencent à s’aligner sur le sable face à un décor toujours aussi saisissant. Alors, impossible de prédire à l’heure qu’il est la date de réouverture, mais, la reconstruction va bon train et ce lieu délicieux aura tôt fait de renaître de ses cendres.

En vrac, quelques images glanées ce matin de la reconstruction et des personnalites fortes de ce petit coin de paradis, Bénédicte, Eddy, Sarah, Jerry et Coseco…

Une réflexion sur “Le port des pêcheurs…

  1. J’ai eu la chance avec mon épouse fin 2022 de déguster une fameuse langouste chez Eddy sur les conseil d’un certain Alain 🙂
    quel magnifique souvenir et quelle tristesse de voir que tout cela est parti en fumée, mais je vois que la résilience n’a pas de limite à LT, courage ! et je suis certain que ce lieu sera encore plus beau après.
    Merci pour votre blog qui nous fait vivre LT de l’intérieur.
    Yann

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