Ils font partie intégrante du paysage terrenarien. Et, imagine, ils sont plus de 450 à sillonner les rues du village sur leur précieuse mobylette ou moto objet de toutes leur attention.

Avant, dans les temps anciens, lorsque j’ai débarqué à LT, tout le monde pouvait être motoconcho, les très jeunes, les très vieux, les borrachos, les ladrons ou ceux qui les côtoyaient, ceux avec moto pourrie, ceux sans permis de conduire, encore moins d’assurance. En vingt ans les choses ont bien changé. Les motoconchos sont régis par un syndicat avec, à sa tête un président aux pleins pouvoirs. Actuellement, et depuis quelques années, c’est Orlando Gil Paulino qui en est le chef d’orchestre. Lui seul décide de l’incorporation d’un nouveau membre, après petite enquête de moralité et après avoir constaté que le véhicule indispensable à la fonction est en parfait état, fiable et assuré. Il est aussi responsable en cas de problème, d’accrochage ou de malentendu. Les motoconchos, les seuls habilités à offrir un service à la clientèle sont reconnaissables au petit «gilet » sans manche qu’ils portent sur leurs vêtements et sur la fiche de renseignements fixée sur leur poitrine. Y sont indiqués, les nom et prénom, téléphone et indispensable numéro de cédula.
On les trouve facilement à chaque coin de rue, en maraude, circulant tout doucement, l’œil grand ouvert à la recherche du client ou à leur « gare » au Paseo par exemple.
Ils naviguent tout au long de la journée et souvent 7 jours sur 7 dans les rues de LT, mais pas que, ils peuvent vous conduire bien plus loin s’il vous en prend l’envie. Coson, Bonita, mais aussi Nagua, Limon, Samana… pas vraiment de limites. Lorsque vous vous adressez au concho il vous demande votre destination et vous indique le prix de la course pour que tout soit bien clair. Ce prix s’échelonne au village de 100 à 200 pesos. Evidemment, plus c’est loin, plus c’est cher, logique non. Quoi qu’il en soit ce mode de transport plutôt sécure est de loin le plus économique pour se déplacer dans le village. Bien entendu, il est courant d’être fidèle à son motoconcho que l’on contacte directement par téléphone pour venir vous chercher, recuperer vos enfants a l’ecole, ou effectuer pour vous une course, une livraison… vous ne pouvez pas imaginer tout ce qu’ils sont capables de transporter sur leur bécane, c’est ahurissant.
Une mane pour ces garcons courageux, Komida, la petite appli que l’on s’arrache recrute beaucoup de conchos pour effectuer ses livraisons. Tomi, Daniel, Carlos, Gary… ils sont toute une floppée ravie de l’aubaine. Un concho gagne entre 1000 et 1500 pesos par jour. A sa charge bien sûr le carburant de son véhicule, son entretien, ses réparations et son assurance. Au début de l’année devrait être mis en place un fonds de pension pour les conchos incapables de travailler pour cause d’accident, maladie ou autres et pour les plus âgés. A savoir que si les conchos doivent impérativement être majeurs pour faire partie du syndicat, il n’y a pas de limite d’âge.
Voilà, c’est avec Julian, mon jardinier a temps partiel et concho a plein temps depuis 2005 que nous avons effectué cette petite balade au pays des conchos, un job en pleine effervescence qui n’a pas fini de se montrer indispensable.
Merci pour ces intéressantes informations. Nous utilisons régulièrement les motoconchos lors de nos séjours à LT.
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