Franklin

C’est le nom de la tempête tropicale qui arrose la République Dominicaine en ce moment même. La première vraiment perturbante de l’année.

Vivant aux Caraibes depuis plus de 26 ans, dont 6 ans dans les Antilles francaises, je suis habituée aux mesures de préventions, indispensables à chaque fois pour éviter le pire. Restrictions de sorties, confinement avant, pendant et après… quelques comportements me semble-t-il relevant juste de la simple logique.

Ici, en République Dominicaine, j’étais fort surprise de voir, par le passé que rien n’était prévu en termes de sécurité à l’approche d’un événement cyclonique. Et, je fus agréablement interpellée lorsque hier, plusieurs mesures ont été prises, notamment la fermeture des commerces et bureaux et la demande de rester chez soi.

Or, figurez-vous que certains individus, certainement plus malins que les autres et alors même que la tempête est encore loin de nous critiquent ces mesures, râlent, tapent du pied. Non mais, comment peut-on s’ingérer dans leur vie… Mais ca m’énerve. Mieux vaut prévoir le pire à tort que d’espérer le mieux et se retrouver le bec dans l’eau.

En attendant, Franklin arrose le sud du pays. En observant sa trajectoire actuelle, il semblerait qu’elle ne fasse que nous frôler, et c’est tant mieux. Mais, nous ne le saurons que plus tard, vers 16h, 17h… Moi je dis bravo au gouvernement et au maire de LT d’avoir osé prendre des mesures de sécurité et alerter la population même si l’avenir nous montrera ou pas que c’était inutile.

En attendant j’ai tout rentré à l’intérieur du château de feuilles … j’ai vécu bien des tempêtes et cyclones et franchement, je n’aime pas ca.

Tragédie. Le Paseo en feu.

L’incendie s’est déclaré hier mercredi après-midi vers 16h. Apparemment un feu de cheminée. En même temps une cheminée sur un toit de cana, fallait oser. En quelques minutes le feu s’est étendu et a embrase la majorité des toits du Paseo. Les images insoutenables sont apparues sur le net et avec elles leur cortège de chagrin. Le Paseo c’est le poumon du village, le premier centre commercial, le point de rencontre des amis. Au Paseo il y a Fred, Bernadette, Babette, Jean Paul, … nos médecins chouchou, le brillant Charlie Simon, le Bistrot et ses bons petits plats, les filles Techer et leur incontournable adresse pour un p’tit creux… et bien d’autres encore.

Vers 19h, le feu était circonscrit et miracle la pluie s’est mise à tomber. Il a plu fort fort fort toute la nuit. Aide précieuse aux pompiers d’ici et d’ailleurs.

Le plus beau dans toute cette horreur aura été cette chaîne de solidarité incroyable. Des centaines de petite fourmis, dominicains, européens … tous ensemble liés de la mer aux flammes avec des bidons, des bouteilles … petites larmes d’amour et d’espoir pour lutter contre le feu. C’est beau. C’est l’image de cette cohésion rare qui existe bel et bien dans ce village. Tous unis pour lutter contre l’adversité, même si elle est plus forte.

Une dizaine de commerces ont été détruits ainsi que des appartements mais aucune perte humaine.

Le 16 août 2023, jour de la Restauration dans le pays restera marqué d’une pierre noire.

J’en connais un au ciel qui a du eprouver bien du chagrin. Le Paseo, c’etait son fief, son chez-lui, son bebe. Et mon petit doigt m’a dit qu’il n’etait pas etranger a toute cette pluie nocturne qui a apaise le brasier. Ne t’en fais pas Mimi, le Paseo va renaitre de ses cendres.

Les photos proviennent du site Las Terrenas.

Renouveau, une balade à la plage.

Renouveau, une balade à la plage.

Depuis le départ de ma tribu, je n’avais pas remis les pieds à la plage, les petons dans le sable, dans l’eau si douce. Chaque jour depuis 5 mois je me cherchais et me trouvais des excuses pour ne pas sortir de mon château de feuilles si ce n’est pour aller faire des courses, surtout pour mes petits. Puis, soudain, aujourd’hui, allez savoir quelle mouche très coquine m’a piquée. J’ai eu une violente, perturbante envie de goûter au plaisir du sable entre mes orteils et de la caresse de l’océan sur mes chevilles. Ni une ni deux, douche, maillot de bain, paréo, pochette imperméable, clés du portail et hop, c’est parti. 9h11. En 3 minutes je suis sur la plage. J’y rencontre Punta la maman si jolie de Bamboo. Pis c’est tout, personne d’autre aux alentours, juste quelques lève-tard en train de petit-déjeuner sous les cocotiers aménagés en buffets géants. La plage est à moi et le paysage est grandiose. Une symphonie de beige clair, de bleu. Les quelques nuages récalcitrants de la récente onde tropicale confèrent à l’ensemble une touche délicate. L’océan est pétole et les vaguelettes chaudes, caressantes un véritable bonheur. Non mais, t’es folle ou quoi pourquoi s’être privée si longtemps d’un tel plaisir. D’accord, 10 mois et demi après le départ de Mimi, on ne peut pas dire que je respire la joie, l’humeur est si souvent maussade. Sa penderie n’a pas bougé et son lit est toujours fait… Mais peut-être, en me forcant un tout petit peu, juste en passant le bout de mon nez au-delà de mon portail, peut-être en essayant de profiter de la chance de vivre, malgré tout, dans un si joli cadre, enchanteur, guérisseur, peut-être… un jour ca ira mieux pour de vrai.

En attendant, pas de regret. La promenade fut exquise et c’est le cœur un peu plus léger que j’ai retrouvé mon château de feuilles et mes trois loulous qui m’attendaient à la porte. Au fait, Léo a 5 ans aujourd’hui. Bel anniversaire mon cœur.